Le décalage entre le premier et deuxième film met en lumière l’éloignement stylistique de cette suite par rapport à l’original, laissant une partie des fans déconcertée. Le mélange atypique de comédie noire et de séquences musicales a divisé les avis, se traduisant par un score inhabituel de D sur CinemaScore, un verdict rarement observé pour une production hollywoodienne.

L'aspect le plus marquant de cette suite réside dans son refus des codes classiques du film de super-héros. Alors que le premier Joker s’inspirait largement des drames psychologiques à la Taxi Driver, Folie à Deux opte pour une approche beaucoup plus artistique et inattendue. Todd Phillips a intégré des éléments musicaux qui, loin de séduire le public habituel, ont déstabilisé bon nombre de spectateurs. 

Les scènes musicales, avec notamment Lady Gaga dans le rôle d’Harley Quinn, forment le cœur de cette œuvre. Toutefois, ce choix créatif audacieux n’a pas rencontré les attentes du public. Présenté à la Mostra de Venise, le film a été salué pour sa beauté visuelle mais critiqué pour sa lenteur et son intrigue jugée trop faible par certains.

Malgré ce début hésitant, le film semble moins chercher à plaire aux masses qu’à s’imposer comme une œuvre d’auteur. Joaquin Phoenix, dans son interprétation tourmentée d’Arthur Fleck, continue d’impressionner, tandis que Lady Gaga apporte une énergie saisissante à son rôle. Warner Bros. espère que cette combinaison d’interprétations marquantes pourra maintenir le film dans la course aux Oscars. Toutefois, il reste à voir si cela suffira à compenser les critiques mitigées et le démarrage discret au box-office.

Le véritable enjeu qui se dessine est de savoir si ce virage artistique justifie le risque pris au niveau commercial. Todd Phillips a clairement privilégié une vision plus personnelle, se détachant des attentes du grand public. Mais cette audace créative correspond-elle vraiment à ce que les spectateurs espéraient pour une suite de Joker ?