Fnideq : Arrêtons de nous voiler la face !




La petite ville de Fnideq a connu, ce 15 septembre, un événement qui a semblé à notre pays comme une surprise, une nouveauté, une gifle à notre système, à notre gouvernement.

Comment plus de 3000 jeunes adolescents, perdus, oubliés, désespérés, sans avenir, sans éducation, sans un sou en poche, ont-ils eu l’idée saugrenue de se lancer à l’assaut des grilles de protection de la ville occupée de Sebta, pour passer en Europe ?

Pour espérer un avenir meilleur, digne, avec un minimum de moyens et une qualité de vie honorable !
Parce qu’il y’a eu un appel sur les réseaux sociaux !

Parce qu’ils sont manipulés par un ennemi extérieur !

Parce que notre voisin algérien, via une propagande ignoble et insultante, a propagé des fake news !
Arrêtons de nous voiler la face !

Notre système a failli lamentablement en laissant à la dérive une jeunesse désabusée, sans éducation ou avec une école publique catastrophique, des formations inadéquates, des diplômes qui ne mènent nulle part.

Les jeunes, en grands nombres quittent l’école pour chercher un job, qu’ils ne trouvent pas, se contentant de n’importe quelle tâche légale ou illégale pour subvenir à leurs besoins primaires et souvent à entretenir une famille qui manque de tout.

C’est une injustice flagrante que de parquer des centaines de familles dans des ghettos appelés habitat social, loin de tout, sans transport, sans équipements, sans espaces de jeux et de loisirs, où les adolescents, pour oublier leur misère, se droguent sous les porches des immeubles, en se racontant la vie idyllique de leurs amis, cousins et voisins, ayant réussis à passer de l’autre côté.

Tous les ingrédients sont mis ensemble pour inciter nos jeunes compatriotes à chercher des solutions ailleurs.

Le Maroc progresse, certes, il connait un développement fulgurant dans des domaines pointus, mais ce développement n’est perçu que par une minorité alors qu’une frange importante de la population ne songe qu’à survivre au jour le jour.

Pourquoi un tel déséquilibre ?

Nous nous voilons la face en dénonçant les agissements de ces migrants qui, soi-disant, salissent l’image de notre pays, au lieu de comprendre le mal qui les ronge.

Nos regards doivent se tourner vers la désinvolture de la classe dirigeante et son mépris des besoins élémentaires de ces naufragés de la nation qui aspirent à atteindre les rivages, plus cléments, de « L’eldorado européen ».

Fnideq est une indignité pour notre gouvernement et nos politiciens, la solution réside dans notre volonté à tous, de traiter le cancer avant qu’il ne devienne métastasique et à ne plus nous cacher derrière le patriotisme, les faux semblants, les discours creux et les déclarations optimistes des analystes bobos qui proclament haut et fort que tout va pour le mieux et que tout le reste n’est que calomnies.

Je ne sais pas pourquoi toutes ces tentatives d’immigration, par tous les moyens, qu’ils soient terrestres, maritimes, dans des embarcations de fortune, à la nage, cachés dans des camions, avec les risques de noyades, d’accidents, d’arrestations et d’emprisonnement, me font toutes penser au suicide des baleines.
On retrouve parfois des dizaines de cachalots échoués sur les plages comme s’ils s’étaient volontairement donnés la mort et on en cherche la cause sans arriver à la cerner entièrement :

Est-ce que les océans sont devenus trop étroits pour eux, trop pollués, pas assez nourriciers, les eaux, avec le réchauffement climatique, trop chaudes ?
Est-ce que parce qu’on les chasse, qu’on les harcèle, qu’ils ne trouvent plus de havre de paix, de lieux sûrs pour leurs petits ?

A méditer.
El Montacir Bensaid.


Lundi 23 Septembre 2024

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