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Par Jamal HAJJAM
Ce tableau désolent fait désormais partie du quotidien de notre football. Depuis les années 2000, la violence dans et autour des stades marocains s'est graduellement imposée comme drame quasi-inévitable dans l'univers de ce sport si vénéré, tendant ainsi, chaque saison un peu plus, vers la banalisation. Dès que la trêve de deux ans imposée par la pandémie Covid-19 avait pris fin en février dernier, la réouverture des stades ne s'est pas faite que dans la joie, le souvenir sanglant du match As FAR-MAS comptant pour la coupe du Trône est encore frais dans les mémoires. C'est dire que malgré tous les efforts fournis en matière de législation, d'organisation, de sanction et de répression, le mal a réussi à gangrener, profondément.
Si le hooliganisme est un phénomène importé, demeuré pendant longtemps étranger à la société marocaine, dès ses débuts au Maroc, il a présenté via ses manifestations les ingrédients d'un modèle propre et spécifique, à commencer par ses motivations culturelles et par son caractère le plus souvent dépourvu de toute relation de causalité.
La corrélation est, en effet, faible, voire inexistante, entre les facteurs propres aux matches de football et notre hooliganisme à nous. Surtout à l'extérieur des stades où la violence est en général plus fréquente sans que cela semble être lié à l'accumulation d'éventuelles frustrations au cours du match.
On casse, on provoque la bagarre, on agresse et on s'attaque aux forces de l'ordre quel que soit le résultat du match, que l'équipe soit perdante ou gagnante, que l'arbitre ait été honnête ou semblait partial...
Le fait est que si les termes hooliganisme et hooligans sont, pour la majorité des marocains, synonyme de danger, de violence et de trouble à l'ordre public, pour les adeptes parmi les jeunes et les adolescents de cette forme d'expression violente et agressive, ils signifient plutôt virilité, capacité de se battre, affirmation de soi, loyauté et solidarité de groupe, si ce n'est volonté gratuite et délibérée de détruire, de vandaliser, de faire valoir sa haine, ou tout simplement de s'éclater de manière écervelée, l'effet des barbituriques aidant...
C'est pourquoi l'approche de lutte pour l'éradication du phénomène adoptée jusqu'ici semble montrer ses limites et appelle à être reconsidérée par l'adoption d'une stratégie plus cernée et à objectif plus ciblé, destinée à tirer tout ce beau monde vers le haut en vue d'en faire un facteur de développement, le sauver et sauver toute la société avec.
Il faut bien admettre qu'au fil des saisons footballistique et devant la récurrence du phénomène, les forces de l'ordre ne peuvent pas, et ne devraient pas, s'attaquer toutes seules au hooliganisme. Une démarche intégrée, associant toutes les parties gouvernementales et civiles concernées, s'impose. Les mesures de sécurité mises en place et activées à l'approche, pendant et à la fin des rencontres sportives, devraient s'ajouter à des mesures de prévention sociale et à un effort conséquent dans le domaine de l'éducation, plutôt que constituer l'essentiel de la stratégie de lutte.
Il est heureux de constater que la FRMF, les clubs eux-mêmes et les associations des supporters sont impliqués dans l'effort, en sus de la dernière mise à niveau législative consacrée à la répression du phénomène et de la création d'une brigade spéciale chargée de l'accompagnement des fans des clubs lors de leurs déplacements pour éviter les confrontations avec les fans des équipes adverses.
L'efficacité de ces mesures n'est pas sujette à caution. Sauf que dans le cas de notre pays, le mal est d'abord une tare sociale sous-tendue par des raisons relevant de l'éducationnel. Il est donc nécessaire de renforcer les mesures et les stratégies éducatives, sociales et culturelles, la majorité de nos hooligans étant des jeunes et adolescents issus de milieux accusant un déficit manifeste en matière de scolarisation et de sensibilisation aux valeurs sociétales.
C'est sur cet aspect en particulier qu'il importe d'axer les efforts en amenant ces jeunes sans repères, déboussolés et livrés à eux-mêmes, à prendre conscience et à évaluer la gravité de leurs actes, sur eux-mêmes d'abord puis sur leur famille, sur leur entourage et sur toute la communauté.
Les encadrer socialement et leur inculquer les valeurs de citoyenneté et de patriotisme tout en leur offrant des opportunités pour leur épanouissement, leur donnera à apprécier réellement les bienfaits de la solidarité, de l'entraide et de la tolérance. C'est tout un travail de fond qui devrait engager de manière intégrée et ciblée les secteurs sociaux et la société civile.
D'un côté une école publique citoyenne qui promeut un enseignement spécifique pour les enfants des zones en difficulté et, de l'autre, des associations de quartier dans ces mêmes zones, dédiées à la sensibilisation, à l'assistance et à l'accompagnement et qui bénéficient de la part des pouvoirs publics de l'encadrement nécessaire et des moyens à même de leur permettre de s'acquitter convenablement de leur tâche.
Vaincre le hooliganisme et la violence dans et à la sortie de nos stades est d'abord et surtout une affaire de prévention, avant d'être une question de répression.
Si le hooliganisme est un phénomène importé, demeuré pendant longtemps étranger à la société marocaine, dès ses débuts au Maroc, il a présenté via ses manifestations les ingrédients d'un modèle propre et spécifique, à commencer par ses motivations culturelles et par son caractère le plus souvent dépourvu de toute relation de causalité.
La corrélation est, en effet, faible, voire inexistante, entre les facteurs propres aux matches de football et notre hooliganisme à nous. Surtout à l'extérieur des stades où la violence est en général plus fréquente sans que cela semble être lié à l'accumulation d'éventuelles frustrations au cours du match.
On casse, on provoque la bagarre, on agresse et on s'attaque aux forces de l'ordre quel que soit le résultat du match, que l'équipe soit perdante ou gagnante, que l'arbitre ait été honnête ou semblait partial...
Le fait est que si les termes hooliganisme et hooligans sont, pour la majorité des marocains, synonyme de danger, de violence et de trouble à l'ordre public, pour les adeptes parmi les jeunes et les adolescents de cette forme d'expression violente et agressive, ils signifient plutôt virilité, capacité de se battre, affirmation de soi, loyauté et solidarité de groupe, si ce n'est volonté gratuite et délibérée de détruire, de vandaliser, de faire valoir sa haine, ou tout simplement de s'éclater de manière écervelée, l'effet des barbituriques aidant...
C'est pourquoi l'approche de lutte pour l'éradication du phénomène adoptée jusqu'ici semble montrer ses limites et appelle à être reconsidérée par l'adoption d'une stratégie plus cernée et à objectif plus ciblé, destinée à tirer tout ce beau monde vers le haut en vue d'en faire un facteur de développement, le sauver et sauver toute la société avec.
Il faut bien admettre qu'au fil des saisons footballistique et devant la récurrence du phénomène, les forces de l'ordre ne peuvent pas, et ne devraient pas, s'attaquer toutes seules au hooliganisme. Une démarche intégrée, associant toutes les parties gouvernementales et civiles concernées, s'impose. Les mesures de sécurité mises en place et activées à l'approche, pendant et à la fin des rencontres sportives, devraient s'ajouter à des mesures de prévention sociale et à un effort conséquent dans le domaine de l'éducation, plutôt que constituer l'essentiel de la stratégie de lutte.
Il est heureux de constater que la FRMF, les clubs eux-mêmes et les associations des supporters sont impliqués dans l'effort, en sus de la dernière mise à niveau législative consacrée à la répression du phénomène et de la création d'une brigade spéciale chargée de l'accompagnement des fans des clubs lors de leurs déplacements pour éviter les confrontations avec les fans des équipes adverses.
L'efficacité de ces mesures n'est pas sujette à caution. Sauf que dans le cas de notre pays, le mal est d'abord une tare sociale sous-tendue par des raisons relevant de l'éducationnel. Il est donc nécessaire de renforcer les mesures et les stratégies éducatives, sociales et culturelles, la majorité de nos hooligans étant des jeunes et adolescents issus de milieux accusant un déficit manifeste en matière de scolarisation et de sensibilisation aux valeurs sociétales.
C'est sur cet aspect en particulier qu'il importe d'axer les efforts en amenant ces jeunes sans repères, déboussolés et livrés à eux-mêmes, à prendre conscience et à évaluer la gravité de leurs actes, sur eux-mêmes d'abord puis sur leur famille, sur leur entourage et sur toute la communauté.
Les encadrer socialement et leur inculquer les valeurs de citoyenneté et de patriotisme tout en leur offrant des opportunités pour leur épanouissement, leur donnera à apprécier réellement les bienfaits de la solidarité, de l'entraide et de la tolérance. C'est tout un travail de fond qui devrait engager de manière intégrée et ciblée les secteurs sociaux et la société civile.
D'un côté une école publique citoyenne qui promeut un enseignement spécifique pour les enfants des zones en difficulté et, de l'autre, des associations de quartier dans ces mêmes zones, dédiées à la sensibilisation, à l'assistance et à l'accompagnement et qui bénéficient de la part des pouvoirs publics de l'encadrement nécessaire et des moyens à même de leur permettre de s'acquitter convenablement de leur tâche.
Vaincre le hooliganisme et la violence dans et à la sortie de nos stades est d'abord et surtout une affaire de prévention, avant d'être une question de répression.