Écouter le podcast de cet article :
Par Taoufiq Boudchiche, économiste et ancien diplomate
En concertation avec les autorités de la ville et de la Région, l’ambition du Festival, selon les propos de son Président, le Docteur Az-Al Arab Berrada, est à vocation à la fois locale, nationale et internationale. Il ne s’agit pas selon lui d’un festival de plus, mais un moment qui sera important pour la vie culturelle casablancaise qui met en valeur, l’atout artistique, culturel et humain propre à la mégalopole marocaine, à savoir sa diversité.
Le Président du Festival a souligné en effet dans son propos liminaire, que la capitale économique est un prototype de la richesse humaine et culturelle du Royaume. Une ville qui réunit en nombre important des citoyens originaires de toutes les Régions du Maroc en partant de l’Oriental marocain jusqu’aux aux provinces du Sud et d’Est en Ouest. Selon lui, l’offre culturelle de la ville devait s’enrichir d’un évènement qui reflète toute cette diversité.
Alors que plusieurs villes et régions du Royaume ont déjà leur festival reflétant leur singularité artistique issu de la tradition musicale marocain, parfois mise au goût du jour, dont : Aissaoua, Melhoun, Adalous dans la Région de Fès-Meknès, Aïta à Doukkala-Chaouia Abda, Gnaoua à Essaouira, Reggada à Berkane, Raï à Oujda, Ahwach à Ouarzazate, Hassanie à Laayoune et Dakhla-Oued Eddahab…,
Pour La Région Casablanca-Settat le choix s’est porté sur un mix de styles musicaux marocains avec pour thème central lors de cette première édition, le lien entre les générations. Cet événement alliera rencontres artistiques et scientifiques dans l’objectif de mettre en exergue plusieurs dimensions.
A cette fin, les différentes personnalités qui se sont succédé MM Faouzi Skalli, Abderrahim Hafidi, Carole Latifa Ameer, ainsi que notre Diva de la musique judéo-marocain Françoise Atlan ou le jeune « artiste intellectuel » Nassim Haddad engagé dans la promotion à l’international de la musique Aïta, ont évoqué plusieurs enjeux attribués aux objectifs de ce festival : la transmission aux jeunes générations, la valorisation du capital immatériel, les valeurs et l’ancrage identitaire dans un monde en crise de sens, le rayonnement international de la ville, les articulations entre tradition et modernité…
Des partenariats sont prévus avec les différents conservatoires du Royaume pour inciter la jeunesse à découvrir et s’approprier le patrimoine musical marocain. L’axe diplomatique a été pris en compte également et ainsi les Ambassades du Maroc à l’Etranger et celles accréditées au Maroc seront sollicitées pour être le relai promotionnel du « Casablanca artistique et culturel ».
Aussi, aux côtés des soirées artistiques, la parole sera donnée lors de rencontres scientifiques à des musicologues de renom, des sociologues, des anthropologues, des spécialistes du monde des arts, des diplomates, des économistes pour mettre en exergue l’importance des enjeux culturels dans le monde d’aujourd’hui de plus en plus troublé par les multiples crises et chocs à forts impacts au niveau économique, social et culturel.
Par exemple, le thème de l’eau et de l’écologie fera l’objet d’un plateau artistique et d’évènements musicaux pour sensibiliser à l’importance de cette matière vitale. La première édition démarre ce jeudi 11 mai jusqu’au 13 mai au quartier des Habous à Casablanca. Souhaitons bon vent et plein succès à cette heureuse initiative.