Les disparités économiques et le poids des tâches domestiques
Les disparités dévoilées dans l’étude ont des retombées sur les opportunités économiques, le capital humain (santé et éducation) et sur la capacité de décision et d'action.
Les conséquences néfastes économiques de la pandémie touchent surtout le secteur des services, lequel compte majoritairement des femmes. La féminisation de certains métiers est une réalité mondiale. Elles travaillent comme femmes de ménage, réceptionnistes, hôtesses de l'air, serveuses, coiffeuses. Elles œuvrent dans le textile ou la confection...et se retrouvent le plus souvent dans l’informel, un secteur qui a le plus souffert du confinement.
Le poids des tâches domestiques, inégalement réparti au sein des ménages, se répercute sur les femmes. Cette responsabilité au sein du foyer est alourdie par la fermeture des écoles et le confinement des personnes âgées. D’où son influence négative aussi sur le télétravail des femmes et leur participation au marché du travail, attesté par les statistiques. Selon l’OCDE, l'Organisation de coopération et de développement économiques, le fardeau du travail domestique des femmes atteint son point culminant au niveau de la région du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord. Le temps moyen passé à faire les tâches domestiques non rémunérées est de 5 heures par 24 heures dans la région MENA.
Vulnérabilité masculine et féminisation des auxiliaires de santé
La pandémie se répercute différemment sur le capital humain des hommes et des femmes. Si les hommes courent un risque plus élevé de mourir du coronavirus que les femmes, lié, selon les scientifiques, à une combinaison de facteurs biologiques et comportementaux, les femmes ne sont pas pour autant préservées. Elles sont au devant de la scène et représentent, au niveau mondial, 88% des auxiliaires de soins à la personne et 69% des professionnels de santé. En Espagne par exemple, 71,8 % des personnels de santé infectés sont des femmes.
L’intérêt est porté aussi sur le redéploiement des ressources publiques, compte tenu que l'urgence sanitaire peut restreindre les services de santé sexuelle, reproductive et maternelle, par peur de contagion. Ces difficultés d'accès pourraient entraîner une augmentation des grossesses non désirées.