Faut-il adresser des condoléances au Hezbollah pour la mort de Hassan Nasrallah ?


Rédigé par La Rédaction le Dimanche 29 Septembre 2024

À première vue, la question peut sembler simple et relever d’une obligation diplomatique traditionnelle. Cependant, dans le contexte spécifique des relations internationales, notamment en ce qui concerne le Maroc et son intégrité territoriale, la situation se complexifie considérablement.



Hassan Nasrallah, le leader charismatique du Hezbollah, incarne une figure centrale du mouvement chiite libanais qui a longtemps été au cœur de la résistance contre Israël. Pourtant, au-delà de son rôle au Moyen-Orient, le Hezbollah a noué des alliances internationales qui ont des répercussions directes sur la sécurité et la souveraineté d’autres nations, dont le Maroc. Le mouvement ne reconnaît pas l’intégrité territoriale du Royaume et s’est même engagé dans une coopération militaire avec le Front Polisario, soutenu par l’Iran. Ce lien direct entre le Hezbollah, les milices du Polisario, et l’Iran pose une série de questions diplomatiques cruciales pour le Maroc.

L’implication du Hezbollah dans la formation et l’armement des séparatistes du Polisario n’est pas qu’une simple allégation. À plusieurs reprises, les autorités marocaines ont fourni des preuves tangibles de cette collaboration, exacerbant ainsi les tensions dans la région. Le soutien logistique et militaire offert par le Hezbollah, avec l’appui de l’Iran, à ces groupes séparatistes, constitue une menace directe pour la stabilité et la souveraineté du Maroc. Il s'agit d'un acte hostile, non seulement envers le Royaume, mais également envers la paix et la sécurité de l’ensemble de la région du Maghreb.

Dans un tel contexte, offrir des condoléances pour la mort d’une figure emblématique d’une organisation qui agit contre les intérêts stratégiques du Maroc pose un dilemme complexe. En effet, la diplomatie marocaine a toujours été alignée sur des principes de non-ingérence et de respect des États souverains. Toutefois, le cas du Hezbollah et de son soutien aux séparatistes du Polisario crée une situation où un message de condoléances pourrait être interprété comme un signe de faiblesse ou, pire encore, comme une approbation tacite de ses actions déstabilisatrices.

L’attitude à adopter dans de telles circonstances relève de la prudence stratégique. La politique étrangère n’est pas une question de réactions émotionnelles ou de réflexes protocolaires, mais d’un calcul rationnel des intérêts nationaux. Dans ce cas précis, il serait plus avisé d'attendre une réaction officielle de la diplomatie marocaine avant de prendre une quelconque initiative.

Certains acteurs politiques, notamment au niveau national (le PJD pour ne pas le citer), peuvent être tentés de prendre les devants et d'adresser leurs condoléances. Cependant, pour le Maroc, une telle décision doit être prise en fonction de ses propres intérêts stratégiques et de sa politique de défense de son intégrité territoriale. Adresser des condoléances, dans ce contexte, pourrait brouiller le message que le Royaume s’efforce de transmettre depuis des années sur la scène internationale : son refus catégorique de toute forme de soutien au séparatisme et à l’ingérence étrangère dans ses affaires intérieures.

Dans la sphère des relations internationales, la patience est souvent une vertu sous-estimée. Savoir attendre avant de réagir permet de jauger la situation avec plus de recul et d’éviter des erreurs qui pourraient nuire aux intérêts du pays à long terme. Dans le cas de la mort de Hassan Nasrallah, le Maroc gagnerait à faire preuve de cette patience diplomatique. Un silence mesuré pourrait non seulement éviter d’envoyer un message contradictoire, mais aussi permettre au Royaume de maintenir sa position de fermeté vis-à-vis de toute ingérence extérieure.

En définitive, la question de savoir s’il faut ou non adresser des condoléances au Hezbollah pour la mort de Hassan Nasrallah n’est pas simplement une question de protocole. C’est une décision qui doit être mûrement réfléchie en tenant compte des implications géopolitiques et de la lutte continue du Maroc pour la défense de son Sahara et de sa souveraineté.

Hassan Nasrallah , Hezbollah , condoléances , La politique étrangère , Maroc , liban





Dimanche 29 Septembre 2024
Dans la même rubrique :