De la pluie sur commande
Des rumeurs persistantes supposant qu'un ensemencement des nuages serait à l'origine des fortes précipitations ayant provoqué des inondations dans plusieurs régions du royaume , ces dernières ont été démenties par les autorités compétentes.
A ce sujet, Lhoussaine Youabd , porte-parole de la Direction générale de la météorologie, explique dans un entretien avec nos confreres de Maroc-Hebdo : "On ne peut pas considérer l’ensemencement artificiel des nuages comme raison directe des récentes pluies"
Une mise au point qui répond aux rumeurs qui pointent du doigt à l’ensemencement artificiel des nuages après que plusieurs provinces au sud et à l’est du Maroc ont été frappées par des pluies diluviennes, provoquant de lourds dégâts
Lhoussaine Youabd, explique, par ailleurs ce phénomène de pluies records ainsi : " Depuis vendredi 6 septembre 2024, les zones des hauts plateaux de l’Oriental ainsi que celles des massifs de l’Atlas et leurs versants ont été fortement touchées par une masse d’air tropical extrêmement humide et instable, en raison de la montée du Front intertropical (FIT) vers la partie sud du Maroc. Ce front fait partie des principaux systèmes météorologiques qui influencent le climat dans les zones tropicales et subtropicales dans l’Afrique subsaharienne
Cette masse d’air tropicale est caractérisée par des températures et des niveaux d’humidité élevés. La collision de cette masse avec des masses d’air froides en provenance du nord du Maroc a provoqué une situation météorologique hautement instable. Cette collision a provoqué la formation de nuages massifs accompagnés de puissants orages entraînant de fortes précipitations, allant de 50 à 250 mm au cours de la période du 6 au 8 septembre. Ces volumes records ont provoqué des torrents dans les hauts plateaux de l’Oriental et dans le sud-est du pays ainsi que l’est des massifs de l’Atlas ."
121 opérations d'ensemencement des nuages réalisées en cinq ans
En raison de la persistance des épisodes de sécheresse et du spectre de la pénurie d'eau dans certaines régions, le Maroc avait renforcé son programme d’ensemencement artificiel des nuages .
Le programme d’ensemencement artificiel pour provoquer la pluie avait ainsi été élargi à plusieurs régions d’ici 2025 , avec une enveloppe de 160 millions de dirhams allouée à ce projet .
121 opérations d'ensemencement des nuages ont été menées entre 2017 et 2021 par le Maroc, que ce soit par des moyens terrestres ou aériens, a affirmé le ministre de l'Équipement et de l'Eau, Nizar Baraka. Cette initiative, connue sous le nom de "Programme Al Ghaith", visant à augmenter les précipitations pluviales afin de pallier le déficit hydrique dans le pays
Lancé par Feu S.M. Hassan II en 1984 pour faire face à la sécheresse, le programme Al Ghaith intègre des technologies modernes et des compétences humaines spécialisées, ainsi que des expertises techniques de haut niveau, reconnues à l'échelle africaine et internationale.
En réponse à une question au parlement, Nizar Baraka a précisé que, depuis novembre 2022 jusqu'au 9 septembre 2023, quatre opérations d’ensemencement des nuages ont été effectuées à l'aide de générateurs terrestres, tandis que deux autres ont été menées par avion.
"Les évaluations statistiques et physico-chimiques réalisées entre 1984 et 1989 ont démontré que les précipitations pluviales et neigeuses dans les zones cibles ont augmenté de 14 à 17 %, ce qui représente un gain de 4 millions de m3 par an", a souligné Baraka précisant que "chaque dirham investi dans ce programme génère un retour sur investissement de 3,37 dirhams pour l'approvisionnement en eau".
Le ministre a également affirmé que des substances non nocives pour l'environnement, telles que "l'iodure d'argent" et le "chlorure de sodium", sont utilisées dans ces opérations pour optimiser la production de précipitations
Nizar Baraka a rappelé également que "le programme Al Ghaith repose sur une infrastructure solide, avec 20 sites équipés de générateurs répartis dans trois centres à Béni Mellal, Azilal et El Hajeb". Ces centres, a-t-il expliqué, sont équipés par des outils de mesures des données relatives à la physique des nuages et interviennent dès que les conditions météorologiques sont jugées favorables à l'ensemencement des nuages dans ces régions. En outre, ces centres effectuent l'ensemencement à différents niveaux atmosphériques à l'aide d'avions spécialement équipés pour ces opérations.
Le ministre a souligné que les substances utilisées dans le cadre de ce programme, notamment l’iodure d’argent et le chlorure de sodium, sont respectueuses de l’environnement et non nocives pour la santé. Ces composés permettent de favoriser la condensation de l’humidité atmosphérique et ainsi d’augmenter les précipitations de manière ciblée.
A ce sujet, Lhoussaine Youabd , porte-parole de la Direction générale de la météorologie, explique dans un entretien avec nos confreres de Maroc-Hebdo : "On ne peut pas considérer l’ensemencement artificiel des nuages comme raison directe des récentes pluies"
Une mise au point qui répond aux rumeurs qui pointent du doigt à l’ensemencement artificiel des nuages après que plusieurs provinces au sud et à l’est du Maroc ont été frappées par des pluies diluviennes, provoquant de lourds dégâts
Lhoussaine Youabd, explique, par ailleurs ce phénomène de pluies records ainsi : " Depuis vendredi 6 septembre 2024, les zones des hauts plateaux de l’Oriental ainsi que celles des massifs de l’Atlas et leurs versants ont été fortement touchées par une masse d’air tropical extrêmement humide et instable, en raison de la montée du Front intertropical (FIT) vers la partie sud du Maroc. Ce front fait partie des principaux systèmes météorologiques qui influencent le climat dans les zones tropicales et subtropicales dans l’Afrique subsaharienne
Cette masse d’air tropicale est caractérisée par des températures et des niveaux d’humidité élevés. La collision de cette masse avec des masses d’air froides en provenance du nord du Maroc a provoqué une situation météorologique hautement instable. Cette collision a provoqué la formation de nuages massifs accompagnés de puissants orages entraînant de fortes précipitations, allant de 50 à 250 mm au cours de la période du 6 au 8 septembre. Ces volumes records ont provoqué des torrents dans les hauts plateaux de l’Oriental et dans le sud-est du pays ainsi que l’est des massifs de l’Atlas ."
121 opérations d'ensemencement des nuages réalisées en cinq ans
En raison de la persistance des épisodes de sécheresse et du spectre de la pénurie d'eau dans certaines régions, le Maroc avait renforcé son programme d’ensemencement artificiel des nuages .
Le programme d’ensemencement artificiel pour provoquer la pluie avait ainsi été élargi à plusieurs régions d’ici 2025 , avec une enveloppe de 160 millions de dirhams allouée à ce projet .
121 opérations d'ensemencement des nuages ont été menées entre 2017 et 2021 par le Maroc, que ce soit par des moyens terrestres ou aériens, a affirmé le ministre de l'Équipement et de l'Eau, Nizar Baraka. Cette initiative, connue sous le nom de "Programme Al Ghaith", visant à augmenter les précipitations pluviales afin de pallier le déficit hydrique dans le pays
Lancé par Feu S.M. Hassan II en 1984 pour faire face à la sécheresse, le programme Al Ghaith intègre des technologies modernes et des compétences humaines spécialisées, ainsi que des expertises techniques de haut niveau, reconnues à l'échelle africaine et internationale.
En réponse à une question au parlement, Nizar Baraka a précisé que, depuis novembre 2022 jusqu'au 9 septembre 2023, quatre opérations d’ensemencement des nuages ont été effectuées à l'aide de générateurs terrestres, tandis que deux autres ont été menées par avion.
"Les évaluations statistiques et physico-chimiques réalisées entre 1984 et 1989 ont démontré que les précipitations pluviales et neigeuses dans les zones cibles ont augmenté de 14 à 17 %, ce qui représente un gain de 4 millions de m3 par an", a souligné Baraka précisant que "chaque dirham investi dans ce programme génère un retour sur investissement de 3,37 dirhams pour l'approvisionnement en eau".
Le ministre a également affirmé que des substances non nocives pour l'environnement, telles que "l'iodure d'argent" et le "chlorure de sodium", sont utilisées dans ces opérations pour optimiser la production de précipitations
Nizar Baraka a rappelé également que "le programme Al Ghaith repose sur une infrastructure solide, avec 20 sites équipés de générateurs répartis dans trois centres à Béni Mellal, Azilal et El Hajeb". Ces centres, a-t-il expliqué, sont équipés par des outils de mesures des données relatives à la physique des nuages et interviennent dès que les conditions météorologiques sont jugées favorables à l'ensemencement des nuages dans ces régions. En outre, ces centres effectuent l'ensemencement à différents niveaux atmosphériques à l'aide d'avions spécialement équipés pour ces opérations.
Le ministre a souligné que les substances utilisées dans le cadre de ce programme, notamment l’iodure d’argent et le chlorure de sodium, sont respectueuses de l’environnement et non nocives pour la santé. Ces composés permettent de favoriser la condensation de l’humidité atmosphérique et ainsi d’augmenter les précipitations de manière ciblée.
Une infrastructure performante et des technologies avancées pour relever des défis environnementaux et météorologiques en mutation
Vers une nouvelle carte hydrologique ?
Les récentes inondations qui ont ravagé le sud-est du Maroc pourraient-elles redessiner la carte hydrologique du pays ? C'est ce qu'affirme Mohamed Benabbou, expert en climat et développement durable, en observant l’ampleur des dégâts provoqués par ces phénomènes météorologiques extrêmes.
Si l’ensemencement des nuages contribue à atténuer le déficit hydrique, les récentes inondations qui ont frappé le sud-est du Maroc, notamment les régions de Tata, Tinghir, Errachidia et Ouarzazate, rappellent la complexité des phénomènes météorologiques dans le pays. Selon Mohamed Benabbou, expert en climat et développement durable, ces crues historiques soulignent les vulnérabilités du système hydrologique marocain et pourraient redessiner la carte hydrologique du royaume. Elles mettent en lumière l’importance d’une gestion proactive et durable des ressources en eau.
Ces crues historiques, particulièrement violentes dans des régions comme Tata, Tinghir, Errachidia et Ouarzazate, dépassent largement les précipitations annuelles habituelles et révèlent les fragilités du système hydrique marocain.
En conclusion , nonobstant le débat concernant l'impact concret de l ’ensemencement artificiel sur les précipitations et la pénurie d'eau, notre pays est en train de réévaluer cette stratégie en mettant sur place d'autres alternatives comme le dessalement et le traitement des eaux afin de valoriser ces deux sources non- conventionnelles soit pour l'alimentation en eau potable soit pour l'irrigation.
In fine, il est tout à fait légitime que des choix technologiques et des politiques publiques soient réévalués et orientés vers davantage d'optimisation et d'efficacité.
HAFID FASSI FIHRI
Les récentes inondations qui ont ravagé le sud-est du Maroc pourraient-elles redessiner la carte hydrologique du pays ? C'est ce qu'affirme Mohamed Benabbou, expert en climat et développement durable, en observant l’ampleur des dégâts provoqués par ces phénomènes météorologiques extrêmes.
Si l’ensemencement des nuages contribue à atténuer le déficit hydrique, les récentes inondations qui ont frappé le sud-est du Maroc, notamment les régions de Tata, Tinghir, Errachidia et Ouarzazate, rappellent la complexité des phénomènes météorologiques dans le pays. Selon Mohamed Benabbou, expert en climat et développement durable, ces crues historiques soulignent les vulnérabilités du système hydrologique marocain et pourraient redessiner la carte hydrologique du royaume. Elles mettent en lumière l’importance d’une gestion proactive et durable des ressources en eau.
Ces crues historiques, particulièrement violentes dans des régions comme Tata, Tinghir, Errachidia et Ouarzazate, dépassent largement les précipitations annuelles habituelles et révèlent les fragilités du système hydrique marocain.
En conclusion , nonobstant le débat concernant l'impact concret de l ’ensemencement artificiel sur les précipitations et la pénurie d'eau, notre pays est en train de réévaluer cette stratégie en mettant sur place d'autres alternatives comme le dessalement et le traitement des eaux afin de valoriser ces deux sources non- conventionnelles soit pour l'alimentation en eau potable soit pour l'irrigation.
In fine, il est tout à fait légitime que des choix technologiques et des politiques publiques soient réévalués et orientés vers davantage d'optimisation et d'efficacité.