Nabila Maan : La révolution digitale a changé la donne, l’autoproduction s’impose avec structuration
A lire ou à écouter en podcast :
Nabila Maan, auteur-compositeur-interprète, devenue récemment manageur auto-producteur est une artiste structurée. Mme Maan qui a forgé sa carrière depuis toute jeune a déjà à son actif, 5 albums, le sixième est en cours. Elle s’est même produite à l’Olympia. Son premier album date de l’ancienne génération de disques, il est sorti en 2005, en cassette. L’artiste marocaine a réussi à faire revivre notre patrimoine marocain en revisitant le répertoire musical ancien avec recherche et goût.
Elle fait partie de cette génération de chanteurs qui se sont formés pour avoir un certain niveau intellectuel et réaliser un produit de qualité. Et qui se sont battus sur la scène artistique pour se lancer, se produire à la radio, à la télévision, assister aux émissions et se faire interviewer. Il n’y avait ni réseaux sociaux ni youtube qui facilitent la diffusion.
Parmi les problèmes de base relevés, le manque d’intérêt des gens pour les produits culturels et la rareté des espaces d’expression culturels. Aussi, comme soulevé par notre artiste, la culture occupe une toute petite place dans la « gestion » des problèmes scolaires, notamment, au primaire et au collège.
Depuis la première décennie du XXI siècle, la révolution digitale a bouleversé le secteur culturel. Les moyens de diffusion et de communication ont changé, ce qui fait que les besoins et les débouchés se sont transformés du jour au lendemain. Certains artistes ont réussi à s’adapter en faisant de cette révolution digitale une force, et ceux à défaut de moyens, n’ont pu s’accommoder aux circonstances, ce qui a réduit la diversité et imité la production musicale.
Parmi les autres problématiques relevées, la production de festivals qui ne sont organisés qu’au printemps et en été. Il faudrait une programmation aussi en automne et en hiver, en termes de spectacles en salles couvertes, petits ou moyens, afin d’avoir une vie culturelle dense et riche, et pour pouvoir construire un modèle économique basé sur l’achat de billets d’entrée de spectacles. Les concerts sont facilement accessibles et la gratuité ne donne pas de l’importance à la culture. On assiste à des festivals sans aucun effort et les gens ne pensent pas à l’achat de CD, de ticket de pièce de théâtre ou de billet de cinéma. Ils préfèrent acheter un CD à 5 dhs.
La pérennité de la production artistique est également liée à la construction d’une vraie industrie culturelle qui peut créer la demande et satisfaire les différents types de spectateurs.
La pandémie a également bloqué l’activité culturelle depuis plus d’un an et il n’y a aucune visibilité de relance. En période de crise pandémique, les artistes qui ont survécu sont ceux qui ont fait de l’épargne. Les seuls revenus qu’ils peuvent percevoir sont les droits d’auteur et les droits voisins, mais seulement pour les artistes qui sont déjà adhérents au Bureau Marocain des Droits d’Auteur.
Le BMDA a démontré son efficacité depuis quelques années, mieux encore, durant cette crise sanitaire. Il faut dire qu’il est primordial pour l’artiste d’avoir une carte d’artiste pour bénéficier aussi d’une mutuelle santé, la MNA, la mutuelle des artistes. D’autant plus qu’il n’y a ni concerts, ni festivals, ni vente de CD, DVD... Tout ce qui est musique et films deviennent difficilement accessibles. Heureusement qu’il existe des plateformes numériques donnant l’accès à une panoplie de musique de façon légale, via paiement d’un abonnement.
L’appel lancé par Mme Maan à tous les artistes est de se structurer, qu’ils soient auteurs, compositeurs, interprètes, producteurs ou musiciens, en s’inscrivant au BMDA pour toucher leurs droits. Le BMDA s’avère une bouée de sauvetage pour plusieurs musiciens en cette période.
Pour ce qui est du soutien du gouvernement à la production, la subvention est perçue sur la base du respect du cahier de charges, elle est de l’ordre de 60% de la production. Elle est très importante pour les auto-producteurs, c’est une aide précieuse pour couvrir les charges. Surtout que le ministère de la culture ne limite la subvention ni au style musical ni à l’originalité du produit musical. Il peut s’agir de reprises, de reproductions, de réarrangements et de réinterprétation d’un patrimoine musical ancien de n’importe quel style musical.
Le message à passer aux jeunes artistes pour avancer dans le métier, c’est tout d’abord le produit bien fait et bien réfléchi, une bonne formation et prendre les choses au sérieux s’ils veulent en faire leur métier.
Nabila Maan, auteur-compositeur-interprète, devenue récemment manageur auto-producteur est une artiste structurée. Mme Maan qui a forgé sa carrière depuis toute jeune a déjà à son actif, 5 albums, le sixième est en cours. Elle s’est même produite à l’Olympia. Son premier album date de l’ancienne génération de disques, il est sorti en 2005, en cassette. L’artiste marocaine a réussi à faire revivre notre patrimoine marocain en revisitant le répertoire musical ancien avec recherche et goût.
Elle fait partie de cette génération de chanteurs qui se sont formés pour avoir un certain niveau intellectuel et réaliser un produit de qualité. Et qui se sont battus sur la scène artistique pour se lancer, se produire à la radio, à la télévision, assister aux émissions et se faire interviewer. Il n’y avait ni réseaux sociaux ni youtube qui facilitent la diffusion.
Parmi les problèmes de base relevés, le manque d’intérêt des gens pour les produits culturels et la rareté des espaces d’expression culturels. Aussi, comme soulevé par notre artiste, la culture occupe une toute petite place dans la « gestion » des problèmes scolaires, notamment, au primaire et au collège.
Depuis la première décennie du XXI siècle, la révolution digitale a bouleversé le secteur culturel. Les moyens de diffusion et de communication ont changé, ce qui fait que les besoins et les débouchés se sont transformés du jour au lendemain. Certains artistes ont réussi à s’adapter en faisant de cette révolution digitale une force, et ceux à défaut de moyens, n’ont pu s’accommoder aux circonstances, ce qui a réduit la diversité et imité la production musicale.
Parmi les autres problématiques relevées, la production de festivals qui ne sont organisés qu’au printemps et en été. Il faudrait une programmation aussi en automne et en hiver, en termes de spectacles en salles couvertes, petits ou moyens, afin d’avoir une vie culturelle dense et riche, et pour pouvoir construire un modèle économique basé sur l’achat de billets d’entrée de spectacles. Les concerts sont facilement accessibles et la gratuité ne donne pas de l’importance à la culture. On assiste à des festivals sans aucun effort et les gens ne pensent pas à l’achat de CD, de ticket de pièce de théâtre ou de billet de cinéma. Ils préfèrent acheter un CD à 5 dhs.
La pérennité de la production artistique est également liée à la construction d’une vraie industrie culturelle qui peut créer la demande et satisfaire les différents types de spectateurs.
La pandémie a également bloqué l’activité culturelle depuis plus d’un an et il n’y a aucune visibilité de relance. En période de crise pandémique, les artistes qui ont survécu sont ceux qui ont fait de l’épargne. Les seuls revenus qu’ils peuvent percevoir sont les droits d’auteur et les droits voisins, mais seulement pour les artistes qui sont déjà adhérents au Bureau Marocain des Droits d’Auteur.
Le BMDA a démontré son efficacité depuis quelques années, mieux encore, durant cette crise sanitaire. Il faut dire qu’il est primordial pour l’artiste d’avoir une carte d’artiste pour bénéficier aussi d’une mutuelle santé, la MNA, la mutuelle des artistes. D’autant plus qu’il n’y a ni concerts, ni festivals, ni vente de CD, DVD... Tout ce qui est musique et films deviennent difficilement accessibles. Heureusement qu’il existe des plateformes numériques donnant l’accès à une panoplie de musique de façon légale, via paiement d’un abonnement.
L’appel lancé par Mme Maan à tous les artistes est de se structurer, qu’ils soient auteurs, compositeurs, interprètes, producteurs ou musiciens, en s’inscrivant au BMDA pour toucher leurs droits. Le BMDA s’avère une bouée de sauvetage pour plusieurs musiciens en cette période.
Pour ce qui est du soutien du gouvernement à la production, la subvention est perçue sur la base du respect du cahier de charges, elle est de l’ordre de 60% de la production. Elle est très importante pour les auto-producteurs, c’est une aide précieuse pour couvrir les charges. Surtout que le ministère de la culture ne limite la subvention ni au style musical ni à l’originalité du produit musical. Il peut s’agir de reprises, de reproductions, de réarrangements et de réinterprétation d’un patrimoine musical ancien de n’importe quel style musical.
Le message à passer aux jeunes artistes pour avancer dans le métier, c’est tout d’abord le produit bien fait et bien réfléchi, une bonne formation et prendre les choses au sérieux s’ils veulent en faire leur métier.
Hicham Lahlou : Le Maroc accuse du retard en design, élément émergent de l’économie
Hicham Lahlou est Manager-Entrepreneur, Designer, ambassadeur de l’art marocain exportant, à travers l’architecture d’intérieur, notre savoir-faire artisanal en dehors du Maroc. Il est un vrai modèle de génération intermédiaire.
M. Lahlou se qualifie d’artiste électron libre. Il est à sa 26e année de parcours dont 21 ans à l’international. Repéré très jeune sur la scène internationale, il a réussi, à travers un travail acharné, à se faire une place dans le domaine du Design. Le chemin reste encore long mais son expérience à l’étranger lui a permis d’exposer dans plusieurs musées, aux quatre coins du monde. Il donne des conférences dans plusieurs pays et il est très actif dans le soft power et la diplomatie parallèle. Il a été élu, en 2017, membre du Conseil d’administration de l’Organisation mondiale du design, WDO, en étant le premier marocain et le premier de la région MENA, et le 2e marocain d’histoire du design. Il a fondé en 2014, à titre bénévole, une plateforme pour le design africain, dont l’objectif est de mener à bien les actions et de mettre les jeunes en interaction avec les grands noms de la profession.
Le design est un domaine en développement au Maroc et en Afrique, mais il n’est pas encore pris à bras le corps, comme d’autres pays qui en ont fait un levier fort de la croissance économique. A l’exemple de la Corée du Sud qui n’a pas de ressources naturelles mais qui a fortement misé sur le développement humain et sur l’éducation. C’est un pays qui détient aujourd’hui plus de 2% de l’économie mondiale. Cette méga-puissance a réussi à démontrer qu’avec de l’économie du savoir, de l’industrie créative et du design en l’occurrence, on peut créer de super-marques, de super-produits à exporter, 100% made in Korea.
Avec Covid, le monde s’est réveillé. Le Maroc est capable de faire beaucoup de choses grâce à ses compétences. Malheureusement, il y a la fuite de cerveaux. En cette période, on parle de besoin de 10 000 médecins, les nôtres partent et d’autres sont ramenés de l’étranger. En plus, environ 600 ingénieurs émigrent chaque année.
Le Maroc est capable de développer une voiture électronique et a les fonds d’investissement nécessaires pour cela. Il faudrait réfléchir à la manière de drainer l’économie du savoir pour produire des produits 100% locaux avec une technologie locale, des savoir faire locaux, en tenant compte du développement durable.
Aujourd’hui, le design est malheureusement perçu comme juste un acte de création alors qu’il est avant tout un levier. On élabore des stratégies et des visions, mais la création en est l’élément essentiel. Développer ce domaine consiste à le faire d’une manière transversale, comme dans plusieurs pays, en le liant à toutes les disciplines et portefeuilles ministérielles qui actionnent les différents plans stratégiques, et en mettant en place une vision globale sur la culture, au long terme. On ne devrait pas reprendre à zéro à chaque mandat ministériel. Un plan émergent reste toujours le même, il est évolutif, on le consolide et on le développe.
En tant qu’entrepreneur, il est impératif que l’artisanat soit créateur d’emploi, d’où l’intérêt d’une vision stratégique transversale, à toutes les disciplines, du fait que le design touche tous les domaines : l’artisanat, l’industrie, le développement durable, le tourisme, les infrastructures, il est partout.
Si l’on veut former les nouvelles générations dans différentes disciplines, il faut enseigner le design dans les universités du Maroc et créer des filières design au niveau des écoles publiques et privées. La seule école qui existe est affiliée à l’Université Hassan II de Mohammedia. Notre pays accuse du retard dans ce domaine.
En matière d’encouragement du design, on devrait l’intégrer comme vision stratégique globale transversale à toutes les disciplines et travailler en partenariat avec des pays qui ont utilisé le design comme un élément émergent de l’économie. A l’exemple de la Chine, la Turquie, l’Inde, le Mexique, le Japon et certains pays européens qui ont fait émerger leurs économies grâce au design. Si l’on veut être compétitif en matière de production, de procédés, de marques, il faut intégrer le désign comme élément stratégique.
M. Lahlou se qualifie d’artiste électron libre. Il est à sa 26e année de parcours dont 21 ans à l’international. Repéré très jeune sur la scène internationale, il a réussi, à travers un travail acharné, à se faire une place dans le domaine du Design. Le chemin reste encore long mais son expérience à l’étranger lui a permis d’exposer dans plusieurs musées, aux quatre coins du monde. Il donne des conférences dans plusieurs pays et il est très actif dans le soft power et la diplomatie parallèle. Il a été élu, en 2017, membre du Conseil d’administration de l’Organisation mondiale du design, WDO, en étant le premier marocain et le premier de la région MENA, et le 2e marocain d’histoire du design. Il a fondé en 2014, à titre bénévole, une plateforme pour le design africain, dont l’objectif est de mener à bien les actions et de mettre les jeunes en interaction avec les grands noms de la profession.
Le design est un domaine en développement au Maroc et en Afrique, mais il n’est pas encore pris à bras le corps, comme d’autres pays qui en ont fait un levier fort de la croissance économique. A l’exemple de la Corée du Sud qui n’a pas de ressources naturelles mais qui a fortement misé sur le développement humain et sur l’éducation. C’est un pays qui détient aujourd’hui plus de 2% de l’économie mondiale. Cette méga-puissance a réussi à démontrer qu’avec de l’économie du savoir, de l’industrie créative et du design en l’occurrence, on peut créer de super-marques, de super-produits à exporter, 100% made in Korea.
Avec Covid, le monde s’est réveillé. Le Maroc est capable de faire beaucoup de choses grâce à ses compétences. Malheureusement, il y a la fuite de cerveaux. En cette période, on parle de besoin de 10 000 médecins, les nôtres partent et d’autres sont ramenés de l’étranger. En plus, environ 600 ingénieurs émigrent chaque année.
Le Maroc est capable de développer une voiture électronique et a les fonds d’investissement nécessaires pour cela. Il faudrait réfléchir à la manière de drainer l’économie du savoir pour produire des produits 100% locaux avec une technologie locale, des savoir faire locaux, en tenant compte du développement durable.
Aujourd’hui, le design est malheureusement perçu comme juste un acte de création alors qu’il est avant tout un levier. On élabore des stratégies et des visions, mais la création en est l’élément essentiel. Développer ce domaine consiste à le faire d’une manière transversale, comme dans plusieurs pays, en le liant à toutes les disciplines et portefeuilles ministérielles qui actionnent les différents plans stratégiques, et en mettant en place une vision globale sur la culture, au long terme. On ne devrait pas reprendre à zéro à chaque mandat ministériel. Un plan émergent reste toujours le même, il est évolutif, on le consolide et on le développe.
En tant qu’entrepreneur, il est impératif que l’artisanat soit créateur d’emploi, d’où l’intérêt d’une vision stratégique transversale, à toutes les disciplines, du fait que le design touche tous les domaines : l’artisanat, l’industrie, le développement durable, le tourisme, les infrastructures, il est partout.
Si l’on veut former les nouvelles générations dans différentes disciplines, il faut enseigner le design dans les universités du Maroc et créer des filières design au niveau des écoles publiques et privées. La seule école qui existe est affiliée à l’Université Hassan II de Mohammedia. Notre pays accuse du retard dans ce domaine.
En matière d’encouragement du design, on devrait l’intégrer comme vision stratégique globale transversale à toutes les disciplines et travailler en partenariat avec des pays qui ont utilisé le design comme un élément émergent de l’économie. A l’exemple de la Chine, la Turquie, l’Inde, le Mexique, le Japon et certains pays européens qui ont fait émerger leurs économies grâce au design. Si l’on veut être compétitif en matière de production, de procédés, de marques, il faut intégrer le désign comme élément stratégique.
Abdellah Bensmein : Investir dans la promotion du livre
Abdellah Bensmein, critique littéraire et journaliste à L’Opinion a dressé le bilan du livre et de la littérature au Maroc lors du webinar. Pour lui, les problématiques du secteur relevées par les intervenants se recoupent avec l’édition en général.
S’agissant des industries culturelles, la question à poser, c’est comment faire d’un acte de création un acte économique, une problématique qui se pose aussi pour le livre.
Subventions pour l’édition et la musique…, avances sur recettes dans le cadre du CCM, sont bien, mais il est à noter que la production coûte très cher. Dans le cadre du livre, c’est la vente qui pose le plus de problèmes. Si l’édition est un secteur qui coûte très cher, quelle est donc la rentabilité d’un livre ? Sachant que les éditeurs publient peu de livres. Il faut des subventions mais aussi des politiques culturelles.
Au Maroc, sans subvention, on peut timidement intégrer le livre dans une démarche de diplomatie culturelle, de renforcement de soft power. Le service culturel de l’ambassade de France participe à l’édition et cette démarche s’inscrit dans ce cadre de cette diplomatie.
La solution dans le livre n’est pas dans la subvention des éditeurs mais dans la subvention de la promotion du livre au Maroc. Le meilleur procédé pour l’Etat est d’aider par l‘achat du livre et d’investir dans la mise en place de bibliothèques scolaires, universitaires et municipales.
Dans les années 80, lors d’un colloque, M. Mohammed Benaissa, ministre de la Culture à l’époque avait annoncé l’idée de la création d’une Agence du livre. On n’est plus dans la subvention de l’éditeur, mais dans la promotion et la diffusion.
Avec covid, les éditeurs peinent à faire de grands tirages. Il y a juste quelques éditeurs qui ont les moyens de structurer. Certains éditeurs méritent d’être aidés dans une logique d’intégration.
D’autres problématiques ont été soulevées en rapport avec des infrastructures en manque, en marge d’édition, telles que les imprimeries, des circuits de diffusion performants et la masse de lecteurs.
Bouteina BENNANI
S’agissant des industries culturelles, la question à poser, c’est comment faire d’un acte de création un acte économique, une problématique qui se pose aussi pour le livre.
Subventions pour l’édition et la musique…, avances sur recettes dans le cadre du CCM, sont bien, mais il est à noter que la production coûte très cher. Dans le cadre du livre, c’est la vente qui pose le plus de problèmes. Si l’édition est un secteur qui coûte très cher, quelle est donc la rentabilité d’un livre ? Sachant que les éditeurs publient peu de livres. Il faut des subventions mais aussi des politiques culturelles.
Au Maroc, sans subvention, on peut timidement intégrer le livre dans une démarche de diplomatie culturelle, de renforcement de soft power. Le service culturel de l’ambassade de France participe à l’édition et cette démarche s’inscrit dans ce cadre de cette diplomatie.
La solution dans le livre n’est pas dans la subvention des éditeurs mais dans la subvention de la promotion du livre au Maroc. Le meilleur procédé pour l’Etat est d’aider par l‘achat du livre et d’investir dans la mise en place de bibliothèques scolaires, universitaires et municipales.
Dans les années 80, lors d’un colloque, M. Mohammed Benaissa, ministre de la Culture à l’époque avait annoncé l’idée de la création d’une Agence du livre. On n’est plus dans la subvention de l’éditeur, mais dans la promotion et la diffusion.
Avec covid, les éditeurs peinent à faire de grands tirages. Il y a juste quelques éditeurs qui ont les moyens de structurer. Certains éditeurs méritent d’être aidés dans une logique d’intégration.
D’autres problématiques ont été soulevées en rapport avec des infrastructures en manque, en marge d’édition, telles que les imprimeries, des circuits de diffusion performants et la masse de lecteurs.
Bouteina BENNANI
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