Qataréussite :
La bonne nouvelle reste la participation de plus de nations africaines. Initialement, le nombre de sélections africaines devait passer de 5 à 9. Cependant, après le parcours historique de nos Lions, ce nombre augmente à 10 nations (avec potentiellement une équipe supplémentaire qui devra passer les barrages).
Par la suite, il faut noter que ce mondial est le premier à se dérouler en hiver, ce qui inédit. Et enfin sur un aspect plus anecdotique, ce mondial marque le sacre final de l’un, si ce n’est le meilleur joueur de son ère, à savoir Lionel Messi. En effet, après multiples désillusion, La Pulga arrive enfin à renouer définitivement avec le peuple argentin, succédant à Diego Maradona. En parlant de succession, ce mondial marque un passage de témoin entre l’ère Messi/Ronaldo et l’ère... Mbappé ? La finale n’en est que le parfait exemple.
Dans le côté organisationnel, le Qatar a réussi son pari. Malgré l’attribution douteuse et toutes les polémiques dont elle a fait face post-mondial, la puissance du Golf a répondu présente. Stades faciles d'accès, ambiance amicale, logistique... La plupart des supporters présents au Qatar ont apprécié leur moment, à l’image d’une supportrice française au micro de FranceInfo : « Tout ce que l’on nous a dit sur les Qataris, c’est faux. Je suis allée chez des Qataris, on a été invités, on a dîné chez eux, c’est extraordinaire ». À bon entendeur...
Et maintenant ?
L’une des images fortes de cette compétition a été celle du chef du gouvernement marocain Aziz Akhennouch, accompagné du président américain Joe Biden visionnant le match Maroc-France à Washigton, dans le cadre du sommet USA-Africa. « Je pense que le Maroc est très attractif, le gens sont intéressés par ce qui se passe dans notre pays, il y a beaucoup de confiance et d’estime pour Sa Majesté le Roi, donc nous devons capitaliser sur cette image positive. La Coupe du Monde a aussi été un atout... », déclare d’ailleurs Akhannouch dans les colonnes de TelQuel.
Entachée par la normalisation des relations avec Israël, l’image du Maroc a été redorée avec les nombreuses manifestations de soutien à la cause palestinienne de la part du public marocain, ainsi que de la part des joueurs. À part l’opinion publique arabe, le cadre continental est également touché. Comme l’explique le spécialiste des politiques du sport, Moncef El Yazghi à l’AFP, « bien avant le mondial, le Maroc a misé sur une diplomatie du football envers les pays africains avec plus de 30 accords de coopération avec des fédérations africaines ».
Le tourisme et le secteur économique sont également touchés par la belle performance marocaine. « Depuis le début de la compétition, le Maroc ne cesse de faire parler de lui. Notre pays a connu une montée de la considération colossale de la part de nombreuses nations. » déclare notamment la ministre du tourisme Fatim-Zahra Ammor sur le réseau Facebook.
« C’est une excellente opportunité qu’il faudra saisir. Les exploits de l’équipe nationale, mais aussi l’extraordinaire image qu’a donné le public marocain, nous donnent une visibilité inestimable auprès des milliards de téléspectateurs. Le Maroc était évidemment connu en Europe occidentale, mais pas forcément chez les touristes en Asie ou en Amérique Latine.
Aujourd’hui, il est connu partout dans le monde... », déclare également Lahcen Zelmat, président de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH) à l’AFP.
Rda w Niya :
La femme marocaine a toujours été connue pour son courage et sa force.
Dans une société comme la nôtre, la notion de « Rda » est très importante aux yeux des gens. Avant le travail des formateurs, staff technique, et fédération, c’est le rôle de la mère qui est mis en avant lors de cette Coupe du Monde. Hakimi qui vient embrasser sa mère à la fin de tous les matchs, Boufal qui danse avec sa mère sur la pelouse, présence des familles à Doha...
Cela pourrait paraître banal, mais la politique des responsables marocains a un été un atout essentiel à la réussite de cet état d’esprit, et à la création de cette unité nationale avec un lien de proximité que ressentent les citoyens vis-à-vis des joueurs.
La clé de la réussite de cette épopée marocaine a été son authenticité, en embrassant les valeurs de notre pays, et en n’essayant pas de calquer l’image des sociétés occidentales. Regragui et ses hommes ont montré un visage exemplaire du Maroc à l’international, qu’il va falloir maintenant préserver.