Dans un monde où la transition énergétique est plus qu'un simple slogan, les géants de l'industrie se retrouvent dans une course contre la montre, parfois semée d'embûches. Siemens Energy, pilier de l'industrie éolienne, affronte aujourd'hui une tempête parfaite, illustrant la fragilité même des titans face aux turbulences du marché et de la production.

Un Titan en difficulté :

Siemens Energy, longtemps considérée comme une étoile montante dans l'arène de l'énergie verte, est aujourd'hui dans une position précaire. La révélation de défauts de fabrication dans les éoliennes de sa filiale Siemens Gamesa a non seulement ébranlé sa réputation mais aussi sa stabilité financière, provoquant une hémorragie de sa valeur boursière. C'est dans ce contexte alarmant que l'entreprise se tourne vers le gouvernement allemand, cherchant un bouclier financier pour éviter un désastre imminent.

Critiques et controverses :

Cependant, cette démarche n'est pas sans susciter des critiques. D'une part, les puristes de l'économie de marché y voient une distorsion, arguant que les entreprises doivent naviguer seules les eaux tumultueuses du marché. D'autre part, les défenseurs de l'environnement s'interrogent : cette crise est-elle le symptôme d'un problème plus profond dans l'industrie de l'énergie renouvelable, peut-être un manque d'innovation ou de rigueur dans les contrôles de qualité ?

Le Vent tourne :

Dans un tournant quelque peu ironique, Siemens Energy se retrouve à lutter contre les éléments, non pas ceux de la nature, mais les tempêtes du marché. Qui aurait pensé qu'un leader de l'énergie éolienne serait secoué par des vents contraires si violents ? Cette situation souligne l'impératif d'innovation constante et de diversification, même au sein des industries vertes.

Et dans les recoins les plus sombres de cette saga, des murmures de conspiration émergent. Certains chuchotent que les concurrents pourraient être derrière ces malheurs, utilisant la guerre économique pour évincer un rival puissant. D'autres, plus nihilistes, y voient un signe que l'industrie verte est vouée à l'échec, critiquant l'hypocrisie d'un système qui prône la durabilité tout en restant esclave de la finance.

Il est crucial de reconnaître que le chemin vers une transition énergétique mondiale est loin d'être simple. Les gouvernements doivent équilibrer leur soutien, assurant une concurrence équitable tout en évitant de créer des monopoles ou de favoriser des entreprises en difficulté au détriment de l'innovation.

Projection future :

Si Siemens Energy parvient à surmonter cette crise, cela pourrait marquer un tournant pour l'industrie éolienne, soulignant l'importance de la résilience et de l'adaptation. L'avenir pourrait voir une refonte des normes de qualité, une nouvelle vague d'innovations technologiques, et peut-être, une réévaluation de la stratégie économique globale dans le secteur de l'énergie verte.

Le Maroc se positionne comme un leader mondial en matière d'énergie éolienne, démontrant un potentiel considérable pour stimuler sa transition vers les énergies renouvelables, selon un rapport du Conseil mondial de l'énergie éolienne (GWEC). Il se classe parmi les quatre nations en développement les plus prometteuses, aux côtés de l'Argentine, de la Colombie et de l'Égypte, en termes d'expansion de la capacité éolienne au cours des cinq prochaines années. En collaborant, ces pays pourraient ajouter 3,5 gigawatts (GW) de capacité éolienne supplémentaire, engendrant d'importantes retombées économiques.

Cette expansion prévue dans l'énergie éolienne offrirait l'opportunité de générer environ 12,5 milliards de dollars pour les économies des quatre pays, ainsi que de créer plus de 130 000 emplois. Pour le Maroc, une croissance accélérée pourrait se traduire par l'ajout de 638 MW de capacité éolienne supplémentaire, engendrant 75 000 emplois et plus d'un milliard de dollars de valeur ajoutée brute pour son économie.

Le Maroc est sur la voie de renforcer sa position en tant que producteur d'énergie éolienne, avec une part de 36 % dans la puissance totale des énergies renouvelables installée dans le pays. À la fin de 2021, la capacité éolienne du Maroc atteignait 1 466 MW, représentant 13,4 % de la capacité totale d'énergies renouvelables, selon les données les plus récentes de l'Autorité nationale de régulation de l'électricité.

Le succès du Maroc dans le domaine de l'énergie éolienne est attribuable à sa stratégie énergétique ambitieuse visant à augmenter la part de l'énergie éolienne dans son mix énergétique. De plus, le pays bénéficie d'une géographie favorable, offrant un potentiel substantiel en termes de capacité éolienne grâce à des vents constants et forts dans certaines régions.

Selon le PDG du Conseil mondial de l'énergie éolienne (GWEC), Ben Backwell, la transition énergétique représente une opportunité majeure pour les pays du monde entier désireux de reconstruire leurs économies autour de sources d'énergie propres, de créations d'emplois verts et d'une alimentation électrique fiable. Le Maroc se démarque en exploitant son potentiel éolien, contribuant ainsi à un avenir énergétique durable et économiquement prospère.

Total Energies S'Engage à un Projet Hybride Ambitieux au Maroc

Lors de l'Assemblée générale mixte des actionnaires de Total Energies SE, qui s'est tenue sous la présidence de Patrick Pouyanné le 26 mai 2023, le PDG de Total Energies a annoncé que la société envisageait un projet majeur combinant l'énergie éolienne et solaire au Maroc, dans le but d'exporter de l'électricité vers l'Europe.

Le Maroc, grâce à sa politique nationale de développement de l'hydrogène vert, aspire à devenir un leader mondial au cours de la prochaine décennie. Total Eren, une filiale de Total Energies, s'engage à hauteur de 10,69 milliards de dollars, soit 100 milliards de dirhams, pour mettre en œuvre un projet de production d'hydrogène et d'ammoniac verts. Ce projet sera réalisé à Guelmim-Oued Noun, une région située au sud du Maroc, plus précisément dans la commune de Timelzoune.

Total Eren est spécialisée dans le développement, le financement, la construction et l'exploitation de centrales d'énergie renouvelable, notamment éolienne, solaire et hydroélectrique, totalisant une capacité brute de 3500 MW en exploitation à travers le monde. Total Energies détient une participation de 30 % dans Total Eren.

Le projet hybride devrait générer plus de 10 GW d'électricité en combinant l'énergie solaire et éolienne. En novembre de l'année précédente, la Commission régionale unifiée d'investissement (CRUI) a donné son feu vert au projet. La CRUI est chargée de statuer sur les demandes liées aux décisions administratives et aux autorisations nécessaires à la réalisation des projets d'investissement.

Cependant, quelques défis subsistent, notamment la superficie du site qui devrait être de 170 000 hectares, alors que l'on en demande plus (187 000 hectares), ainsi que certaines réticences de l'exécutif. Le projet de Guelmim-Oued Noun devrait entrer dans sa phase active d'ici 2025, offrant de nombreuses opportunités, telles que la décarbonation des secteurs clés, la création d'une filière industrielle marocaine de l'énergie, et la création de milliers d'emplois directs et indirects.




Le projet contribuera également à approvisionner l'Europe en énergie propre. La première production est prévue d'ici 2027. Le Maroc a pour objectif de mettre en place, d'ici 2030, un marché intérieur de l'énergie de 4 térawattheures (TWh), ainsi qu'un marché d'exportation de 10 TWh.

Dans le cadre de sa stratégie climatique, Total Energies, une société mondiale de production et de fourniture d'énergies diverses (pétrole, biocarburants, gaz naturel, gaz vert, énergies renouvelables et électricité), se projette vers 2030 pour mettre en œuvre son ambition de développement durable et de transition vers la neutralité carbone. L'entreprise s'est fixé pour objectif de consacrer un tiers de ses investissements aux énergies à faible émission de carbone et d'atteindre une capacité électrique renouvelable de 100 GW d'ici 2030. Toutefois, Patrick Pouyanné a souligné que la société n'entend pas renoncer aux énergies fossiles, tout en reconnaissant l'urgence de construire le système énergétique de demain, tout en répondant aux besoins énergétiques actuels.

Cette annonce s'inscrit dans le cadre de la présentation de la stratégie climatique du groupe, qui vise à accélérer la transition loin des énergies fossiles, malgré les pressions de l'exécutif français pour que Total Energies s'y conforme rapidement. Pendant que les actionnaires adoptaient à 89 % l'ensemble des résolutions proposées par le conseil d'administration, des centaines de manifestants ont tenté de perturber l'assemblée générale des actionnaires de Total Energies pour protester contre l'impact écologique des activités du groupe dans les énergies fossiles.

Des affrontements ont eu lieu entre les manifestants et les forces de l'ordre, amenant ces dernières à faire usage de gaz lacrymogène pour maintenir l'ordre. En ouverture de l'AG, Patrick Pouyanné, PDG de Total Energies, a exprimé son regret quant à ces mesures exceptionnelles et a appelé au dialogue. À l'issue de l'AG, les actionnaires, qu'ils soient présents sur place ou en ligne, ont adopté la stratégie climatique du groupe, y compris le projet d'hydrogène vert combiné à l'énergie solaire et éolienne au Maroc.