Envois de fonds des migrants : Un rebond bien supérieur aux prévisions antérieures

Des transferts de 589 milliards de dollars en 2021


Rédigé par Noureddine Batije le Dimanche 21 Novembre 2021

Les envois de fonds vers les pays à revenu faible et intermédiaire devraient connaître une forte augmentation de 7,3 % et s’élever à 589 milliards de dollars en 2021. Quoique le coût de ces transferts est toujours élevé.



Ces chiffres émanent de la Banque mondiale qui, dans sa toute dernière note d’information sur les migrations et le développement, publiée tout récemment, révèle aussi que ce rebond est bien supérieur aux prévisions antérieures.
 
Un rebond qui, quelque part, confirme aussi la robustesse des flux déjà observée en 2020. Et ce, malgré la grave récession mondiale liée à la pandémie et ses multiples conséquences.
 
Bien plus, ces transferts d’argent, (hors Chine), devraient dépasser le total des investissements directs étrangers (IDE) et de l’aide publique au développement (APD).

Tendances régionales

Aussi, est-il précisé, de même source, que ces flux ont enregistré une forte progression dans la plupart des régions :
 
+21,6 % en Amérique latine et dans les Caraïbes,
+9,7 % au Moyen-Orient et en Afrique du Nord,
+8 % en Asie du Sud, +6,2 % en Afrique subsaharienne
+5,3 % en Europe et en Asie centrale.

 
En Asie de l’Est et dans le Pacifique, les envois de fonds ont en revanche diminué de 3,8 %, mais si l’on exclut la Chine, la région enregistre une hausse de 1,7 %.
 
En Amérique latine et dans les Caraïbes, la croissance est qualifiée d’exceptionnellement forte en raison de la reprise économique aux États-Unis et d’autres facteurs, notamment les réactions des migrants aux catastrophes naturelles dans leur pays d’origine et les envois de fonds des pays d’origine aux migrants en transit.


Le coût des transferts

Toujours est-il qu’en termes du coût de ces transferts, les données de la Banque mondiale insistent sur le fait que pour l’envoi de 200 dollars entre pays, le tarif demeure élevé et représente en moyenne 6,4 % des flux du premier trimestre 2021.
Ce qui est supérieur, plus de deux fois, à l’objectif de 3 % à l’horizon 2030 fixé par les Objectifs de développement durable. Et que c’est en Afrique subsaharienne qu’il est le plus coûteux d’envoyer de l’argent (8 %) et en Asie du Sud que le tarif est le plus bas (4,6 %).
 
Ces mêmes données révèlent que les frais sont souvent plus élevés quand les fonds sont transférés par l’intermédiaire de banques, plutôt que via des canaux numériques ou des opérateurs offrant des services de transfert d’espèces.

Aperçu sur la région Moyen-Orient & Afrique du Nord

En 2021, les envois de fonds vers les pays en développement de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, comme précisé plus haut, augmenteraient d’environ 9,7 % pour atteindre 62 milliards de dollars.
Et ce, suite à la forte progression des flux entrants vers l’Égypte (12,6 %, soit 33 milliards de dollars) et vers le Maroc (25 %, soit 9,3 milliards de dollars). Et ce, grâce au retour à la croissance dans les pays d’accueil de l’Union européenne (France et Espagne notamment) et à la flambée des prix mondiaux du pétrole qui a eu un impact positif sur les pays du CCG.
 
N’empêche que les perspectives pour 2022, telles que dévoilées par la Banque mondiale, font état d’une progression plus lente de 3,6 %, en raison des risques liés à la Covid-19.




Dimanche 21 Novembre 2021
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