Que pouvez-vous dire sur la situation des femmes que vous avez reçu au sein de l’association ?
Tout d’abord, le travail de terrain mené par l’association a révélé que plusieurs personnes souffrant des maladies chroniques ont arrêté le traitement, par manque de moyens. Le volet sanitaire a donc primé sur toute autre considération. Ce qui a poussé à la réactivation de la procédure de RAMED et la mobilisation des institutions et des associations afin d’intervenir dans ce cadre.
Pour les familles incapables de subvenir aux besoins de première nécessité, des aides et des subventions (bons d’achat, panier de produits alimentaires, subvention monétaire) leur ont été distribuées.
Nous avons élaboré des rapports, à partir de rencontres et d’ateliers avec plus de 25 femmes accueillies au sein de notre association, qui servaient de relais. Elles ont exprimé leur ressenti et les besoins quant aux conditions de travail.
L’étude a été présentée au Conseil de la région, au wali de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et devant l’Agence de Développement Social. Elle a fait le diagnostic des conditions des femmes, leurs besoins et premiers secours, sur la base de plus de 80 formulaires et appels téléphoniques. En plus de questionnaires de femmes victimes de violence, auxquelles ont été faites des séances d’écoute au niveau de Tétouan et d’autres quartiers marginalisés.
Il est à noter que des familles entières de M’diq et Fnideq travaillaient à Bab Sebta, issues de trois générations ou plus, que ce soit dans le cadre de la contrebande ou légalement : dans des maisons, comme domestiques dans le cas des femmes, ou faisant des métiers ayant un rapport avec la mécanique, la menuiserie ou l’aluminium, pour ce qui est de jeunes.
Ils sont 3600 ouvriers et ouvrières qui travaillaient à Ceuta en situation légale et auxquels, jusqu’à maintenant, on n’a pas trouvé de solutions pérennes, vue la situation politique entre le Maroc et l’Espagne et la fermeture des frontières. Même les jeunes qui avaient des contrats de l’autre côté des frontières ne pouvaient plus passer.
Pour les familles incapables de subvenir aux besoins de première nécessité, des aides et des subventions (bons d’achat, panier de produits alimentaires, subvention monétaire) leur ont été distribuées.
Nous avons élaboré des rapports, à partir de rencontres et d’ateliers avec plus de 25 femmes accueillies au sein de notre association, qui servaient de relais. Elles ont exprimé leur ressenti et les besoins quant aux conditions de travail.
L’étude a été présentée au Conseil de la région, au wali de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et devant l’Agence de Développement Social. Elle a fait le diagnostic des conditions des femmes, leurs besoins et premiers secours, sur la base de plus de 80 formulaires et appels téléphoniques. En plus de questionnaires de femmes victimes de violence, auxquelles ont été faites des séances d’écoute au niveau de Tétouan et d’autres quartiers marginalisés.
Il est à noter que des familles entières de M’diq et Fnideq travaillaient à Bab Sebta, issues de trois générations ou plus, que ce soit dans le cadre de la contrebande ou légalement : dans des maisons, comme domestiques dans le cas des femmes, ou faisant des métiers ayant un rapport avec la mécanique, la menuiserie ou l’aluminium, pour ce qui est de jeunes.
Ils sont 3600 ouvriers et ouvrières qui travaillaient à Ceuta en situation légale et auxquels, jusqu’à maintenant, on n’a pas trouvé de solutions pérennes, vue la situation politique entre le Maroc et l’Espagne et la fermeture des frontières. Même les jeunes qui avaient des contrats de l’autre côté des frontières ne pouvaient plus passer.
Quel a été votre rôle dans ce dossier ?
L’association Sayida Al Hora a été sollicitée par le wali et l’Agence de développement des régions du Nord à jouer le rôle d’intermédiaire, de médiateur ou comme agence de travail, en faisant l’accueil de ces femmes, l’encadrement et le diagnostic de leur situation socioéconomique. On procédait à l’inscription des femmes et des familles et l’Etat prenait des copies des documents.
Cette initiative ne rentre pas, normalement, dans le cadre de notre travail associatif qui fait, avant tout du plaidoyer sur des questions relatives aux femmes, la diffusion de la culture de l’égalité, le renforcement des capacités des partis politiques, des acteurs locaux, des acteurs ministériels... Notre stratégie de médiation avait pour vocation d’apporter des solutions aux femmes, mais l’objectif final est le renforcement de leurs capacités.
Notre étude élaborée, au regard de ces documents, était très intéressante au niveau de la région, dans la mesure où elle a aidé l’Agence et le ministère de l’Intérieur par ce diagnostic. Elle a fait une description détaillée de leur vécu, ce qui a permis d’aider, en premier lieu, les femmes veuves, les femmes divorcées, les femmes dans des situations précaires et difficiles, celles en difficulté d’assurer la location du logement... Bab sebta faisait vivre plus de 8000 femmes.
Si elles sont 2000 femmes dans le désarroi, le diagnostic a été délimité, au niveau associatif, à 200 femmes de Tétouan, M’diq, Fnideq et Martil. C’est un travail pour 10 000 familles que l’association n’est pas en mesure de faire.
Cette initiative ne rentre pas, normalement, dans le cadre de notre travail associatif qui fait, avant tout du plaidoyer sur des questions relatives aux femmes, la diffusion de la culture de l’égalité, le renforcement des capacités des partis politiques, des acteurs locaux, des acteurs ministériels... Notre stratégie de médiation avait pour vocation d’apporter des solutions aux femmes, mais l’objectif final est le renforcement de leurs capacités.
Notre étude élaborée, au regard de ces documents, était très intéressante au niveau de la région, dans la mesure où elle a aidé l’Agence et le ministère de l’Intérieur par ce diagnostic. Elle a fait une description détaillée de leur vécu, ce qui a permis d’aider, en premier lieu, les femmes veuves, les femmes divorcées, les femmes dans des situations précaires et difficiles, celles en difficulté d’assurer la location du logement... Bab sebta faisait vivre plus de 8000 femmes.
Si elles sont 2000 femmes dans le désarroi, le diagnostic a été délimité, au niveau associatif, à 200 femmes de Tétouan, M’diq, Fnideq et Martil. C’est un travail pour 10 000 familles que l’association n’est pas en mesure de faire.
Quelles alternatives pour ces femmes ?
Des emplois dans le secteur du textile ont été crées dans la région Tétouan-Tanger-Fnideq. Il y eut également création d’un nouveau quartier industriel à Castillajo, faisant office de marché de gros, des khzayn ou tentes appelée madraba.
Les vendeurs ou commerçants qui peuvent se le permettre ont bénéficié de facilités pour acheter des produits issus de Turquie ou autres, dans des conditions régulières, via le port Méditerranéen et écouler leurs marchandises à partir de ces tentes.
Aussi il y a plusieurs investisseurs qui ont bénéficié de facilités pour la création d’usines de textile. Trois industries usines font travailler des femmes pour un salaire de 2800 dh sous contrat et enregistrement à la CNSS. On leur a avancé un montant de 500dh avant de commencer à travailler.
Des usines de câblage ont été également ouvertes à Tanger, ce qui a permis d’absorber quelque peu le chômage, à travers l’ANAPEC, seulement, le transport n’est pas assuré. Ce qui n’est pas évident pour les femmes de M’diq, de Tétouan et de Fnideq de s’y déplacer.
L’employabilité des femmes fait face à plusieurs problématiques. Certaines ont été intégrées mais celles qui ont dépassé l’âge de 60 ans n’ont pas été appelées, alors qu’elles ont passé leur vie à travailler entre M’diq et Sebta avec un revenu fixe.
Ce qui est louable et positif, c’est que le wali a privilégié les femmes veuves en état de location de logement, les divorcées, les mères célibataires... C’était d’ailleurs ce qui était dicté dans nos recommandations après le diagnostic.
On ne peut dire que le problème a été résolu définitivement. Le besoin est capital en infrastructures d’emploi pour absorber toutes ces potentialités, femmes, hommes et jeunes.
Actuellement l’ANAPEC et le Centre Régional d’Investissement et l’Agence de Développement des régions du nord a en vue de grands projets générateurs de revenus, sous forme de coopératives, de petites entreprises en faveur des femmes, mais pas pour toutes. La plupart de ces femmes sont analphabètes et pour réussir et venir à bout leurs coopératives, l’Union Nationale des Femmes du Maroc supervise cette opération avec l’ADS.
Le programme Intelaqa promet aussi l’intégration de jeunes de la région dans des unités industrielles du port méditerranéen, avec transport assuré.
Il y a eu également intégration de certaines catégories, à travers la Fondation Med V de la région. Certains projets d’entreprenariat ont été retenus, pour les moins de 35 ans, dans le cadre de l’INDH.
Au niveau des usines de textile, certaines femmes ont été formées et intégrées tandis que d’autres ont une promesse de travail après l’Aid.
Entretien réalisé par Bouteina BENNANI
Les vendeurs ou commerçants qui peuvent se le permettre ont bénéficié de facilités pour acheter des produits issus de Turquie ou autres, dans des conditions régulières, via le port Méditerranéen et écouler leurs marchandises à partir de ces tentes.
Aussi il y a plusieurs investisseurs qui ont bénéficié de facilités pour la création d’usines de textile. Trois industries usines font travailler des femmes pour un salaire de 2800 dh sous contrat et enregistrement à la CNSS. On leur a avancé un montant de 500dh avant de commencer à travailler.
Des usines de câblage ont été également ouvertes à Tanger, ce qui a permis d’absorber quelque peu le chômage, à travers l’ANAPEC, seulement, le transport n’est pas assuré. Ce qui n’est pas évident pour les femmes de M’diq, de Tétouan et de Fnideq de s’y déplacer.
L’employabilité des femmes fait face à plusieurs problématiques. Certaines ont été intégrées mais celles qui ont dépassé l’âge de 60 ans n’ont pas été appelées, alors qu’elles ont passé leur vie à travailler entre M’diq et Sebta avec un revenu fixe.
Ce qui est louable et positif, c’est que le wali a privilégié les femmes veuves en état de location de logement, les divorcées, les mères célibataires... C’était d’ailleurs ce qui était dicté dans nos recommandations après le diagnostic.
On ne peut dire que le problème a été résolu définitivement. Le besoin est capital en infrastructures d’emploi pour absorber toutes ces potentialités, femmes, hommes et jeunes.
Actuellement l’ANAPEC et le Centre Régional d’Investissement et l’Agence de Développement des régions du nord a en vue de grands projets générateurs de revenus, sous forme de coopératives, de petites entreprises en faveur des femmes, mais pas pour toutes. La plupart de ces femmes sont analphabètes et pour réussir et venir à bout leurs coopératives, l’Union Nationale des Femmes du Maroc supervise cette opération avec l’ADS.
Le programme Intelaqa promet aussi l’intégration de jeunes de la région dans des unités industrielles du port méditerranéen, avec transport assuré.
Il y a eu également intégration de certaines catégories, à travers la Fondation Med V de la région. Certains projets d’entreprenariat ont été retenus, pour les moins de 35 ans, dans le cadre de l’INDH.
Au niveau des usines de textile, certaines femmes ont été formées et intégrées tandis que d’autres ont une promesse de travail après l’Aid.
Entretien réalisé par Bouteina BENNANI
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