Entretien avec Maître Sarra BOUZOUBA l'avocate parisienne des expatriés


Rédigé par le Lundi 20 Janvier 2025

Aujourd’hui, nous avons l’honneur de recevoir Maître Sarra BOUZOUBA, avocate au Barreau de Paris, dont le parcours illustre l’alliance entre excellence académique, expertise juridique et vision internationale. Diplômée en droit des affaires de l’Université Paris XII et formée à l’École des Avocats de Paris, Maître BOUZOUBA a su construire une carrière impressionnante, marquée par la création de son propre cabinet dans le prestigieux 8ᵉ arrondissement de Paris et par une expansion stratégique à l’international.

Animée par un profond engagement envers l’accompagnement des entreprises et des expatriés, notamment au Maroc, elle a également cofondé BOUZOUBA & CHERGUI INTERNATIONAL, une structure dédiée au renforcement des échanges juridiques entre l’Europe et l’Afrique. À travers ses nombreuses interventions, conférences et partenariats, elle se positionne comme un pont solide entre des juridictions souvent perçues comme complexes.

Dans cet entretien, nous explorerons les différentes facettes de son parcours, ses motivations, les défis qu’elle a rencontrés, ainsi que sa vision sur les opportunités juridiques dans un monde de plus en plus interconnecté. Un éclairage inspirant pour quiconque s'intéresse aux enjeux du droit des affaires et à l’avenir des échanges juridiques entre les continents.

Que Maître BOUZOUBA nous éclaire à présent sur son parcours et ses ambitions, dans un entretien exclusif.



Votre parcours académique et professionnel est impressionnant. Qu'est-ce qui vous a motivée à choisir le droit des affaires comme spécialisation principale ?

Maître Sarra BOUZOUBA
J’ai choisi le droit des affaires tout d’abord par affinité 

Puisque, tout au long de mon parcours universitaire, j’ai étudié l’ensemble des matières juridiques dont le droit pénal, le droit administratif, le droit international, le droit européen .

Toutefois, le Droit des affaires est une notion large comprenant plusieurs spécialités.

J’ai donc débuté ma carrière dans l’immobilier et les assurances puisque l’intitulé exact de mon Master 2 est : DROIT DES AFFAIRES, spécialité Droit des assurances et de la responsabilité.  

Puis au fil de ma carrière et de mes clients, j’ai dédié plusieurs années à accompagner les étrangers en situation irrégulière à régulariser leur situation administrative sur le territoire français. 
On parle alors du droit des étrangers.
Je choisis cette matière par considération humaine et l’impact que je peux avoir sur la vie d’une personne.

En parallèle, J’ai développé des partenariats avec plusieurs cabinets d’avocats internationaux et c’est avec le Maroc que j’ai décidé de me lier, un pays qui représente un pont entre l’Europe et l’Afrique, et un terrain d’opportunités juridiques et économiques.

​Vous avez créé votre propre cabinet à Paris et cofondé une société de conseil au Maroc. Quels défis avez-vous rencontrés en tant qu'entrepreneure dans le domaine juridique ?

Le premier défi c’est avec soi-même, c’est d’avoir le courage et l’audace de créer son propre cabinet dès le début de sa carrière d’avocat.

De faire face à toutes les charges financières et surtout d’être capable de développer sa propre clientèle.

Je profite de cette interview pour exprimer ma gratitude envers les consulats marocains en région parisienne pour leur confiance et leurs recommandations précieuses, qui m’ont permis de bâtir un réseau solide.

Au début de ma carrière, je rêvais d’avoir ma propre clientèle et aujourd'hui je commence à presque “chipoter” quand j’ai des nouveaux clients.

Actuellement, je m’entoure de partenaires et d’experts à l’international afin de garantir à mes clients un service d’excellence.
 

Votre activité internationale, notamment avec des partenariats à Rabat, Dubaï et New York, reflète une vision globale. Comment percevez-vous le rôle des avocats dans la mondialisation des échanges juridiques ?

Un avocat doit être perçu comme un gage de sécurité juridique.

Un acteur clé qui anticipe les risques et les conséquences juridiques de chaque acte et action.

Aujourd’hui, avec la mondialisation des échanges notamment les transactions numériques qui n’ont plus de frontière, il est indispensable d’être entouré non pas par un seul avocat mais d’une équipe d’avocats internationaux afin qu’ils vous fournissent des solutions adaptées aux complexités locales et internationales.

Ces partenariats stratégiques permettent de bâtir des ponts entre les juridictions, facilitant les investissements et les échanges économiques à l’échelle mondiale.

Vous êtes très active dans l'accompagnement des expatriés et des investisseurs au Maroc. Quels conseils donneriez-vous aux entreprises françaises souhaitant s'implanter dans le Royaume ?

Tout d’abord, avant d’investir dans un pays, il faut étudier sa situation politique et économique.

Aujourd’hui, le Maroc est un pays stable offrant des garanties solides aux investisseurs étrangers, notamment à travers sa charte de l’investissement et la possibilité de rapatrier le montant de leur investissement ainsi que les bénéfices engendrés dans leur pays d’origine. 

De plus, les institutions marocaines restent disponibles pour informer et accompagner les investisseurs.

Je conseille également les investisseurs de bien étudier leur projet en amont en prenant en considération le secteur d’activité choisi ainsi que la région d’implantation et d’être accompagnés par des experts pour sécuriser leur investissement et maîtriser les risques.

De même, il faut prendre en considération le cadre juridique local et toutes les conventions bilatérales que le Maroc a signé avec plusieurs pays.

Avec la création de BOUZOUBA & CHERGUI INTERNATIONAL, vous ciblez le renforcement des liens entre l’Europe et l’Afrique. Comment évaluez-vous les opportunités et les défis pour les acteurs économiques africains sur la scène internationale ?

L’Afrique est un continent d’une richesse exceptionnelle, offrant des opportunités considérables, mais également marqué par des contrastes. 

Je perçois un potentiel immense pour les entreprises africaines, notamment en termes de diversification et d'accès à de nouveaux marchés internationaux. 

Toutefois, elles se heurtent souvent à des défis structurels tels que l’harmonisation des cadres juridiques, ainsi qu’à des différences culturelles et administratives qui peuvent complexifier leur expansion.

À travers BOUZOUBA & CHERGUI INTERNATIONAL, nous offrons un accompagnement stratégique permettant aux entreprises européennes et africaines d’explorer de nouveaux horizons et de sécuriser leur croissance sur des marchés en plein essor.

Le continent africain demeure sous-exploité en regard de son potentiel. C’est pourquoi nous avons choisi le Royaume du Maroc pour être un partenaire stratégique, un pont naturel entre l’Europe et l’Afrique, pour contribuer au développement de ce marché riche en opportunités. 

 

Quels sont vos projets à court terme au Maroc ?

Mon ambition à court terme est de devenir un acteur clé dans l’accompagnement des investisseurs et des expatriés au Maroc. Je souhaite également renforcer les partenariats stratégiques avec les institutions marocaines pour offrir un cadre d’investissement sécurisé et transparent.

Enfin, je prévois d’organiser de nouvelles conférences internationales afin de promouvoir les opportunités d’investissement au Maroc et de sensibiliser les acteurs économiques aux atouts de ce marché dynamique.




Lundi 20 Janvier 2025
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