Les immigrés qui ont permis la reconstruction de la France dès 1945 vivent aujourd'hui dans des conditions difficiles, un mot sur ces conditions ?
Imad El Hafidi : Les immigrés les aînés qui ont participé à la libération et à la reconstruction de la France, après la 2 eme guerre, vivent souvent aujourd'hui dans des conditions difficiles . Beaucoup d’entre eux, en particulier les anciens travailleurs venus des anciennes colonies, résident encore dans des foyers comme ceux d’Adoma (anciennement SONACOTRA). Ces foyers, conçus à l'origine pour des séjours temporaires de travailleurs migrants, sont devenus des lieux de vie permanents pour ces aînés. Cependant, les bâtiments sont souvent vétustes, mal isolés et peu adaptés au vieillissement de leurs occupants, ce qui nuit à leur confort et à leur santé.
Ces aînés, ayant cotisé une grande partie de leur vie, perçoivent des retraites modestes qui ne leur permettent pas d’améliorer leurs conditions de vie. Elles souffrent également d’un isolement social, car beaucoup vivent loin de leur famille ou dans des zones urbaines marginalisées. Malgré leur contribution, ces anciens bâtisseurs sont souvent oubliés par les politiques publiques. Il est urgent de mettre en place des mesures adaptées, telles que la rénovation des foyers, l’accès à des logements sociaux de qualité, et des dispositifs d’accompagnement pour rompre leur isolement et leur garantir une vie digne et respectueuse.
Ces aînés, ayant cotisé une grande partie de leur vie, perçoivent des retraites modestes qui ne leur permettent pas d’améliorer leurs conditions de vie. Elles souffrent également d’un isolement social, car beaucoup vivent loin de leur famille ou dans des zones urbaines marginalisées. Malgré leur contribution, ces anciens bâtisseurs sont souvent oubliés par les politiques publiques. Il est urgent de mettre en place des mesures adaptées, telles que la rénovation des foyers, l’accès à des logements sociaux de qualité, et des dispositifs d’accompagnement pour rompre leur isolement et leur garantir une vie digne et respectueuse.
Y a-t-il une prise de conscience de part et d'autre pays d'origine et pays d'accueil des conditions de mal vie de cette communauté ?
Imad El Hafidi : Il existe une certaine prise de conscience des conditions de vie difficiles des aînés immigrés âgés, tant dans les pays d'accueil comme la France que dans leurs pays d'origine, mais les réponses restent insuffisantes et fragmentées. En France, des associations, des chercheurs et des militants tirent régulièrement la sonnette d'alarme sur la situation de ces aînés, notamment ceux vivant dans des foyers d'Adoma. Des efforts sont faits pour rénover ces logements et améliorer les conditions de vie, mais les moyens restent limités. Certaines initiatives incluent des programmes sociaux pour briser leur isolement ou faciliter leur retour dans leur pays d'origine.
Du côté des pays d'origine, on observe une prise de conscience, notamment dans les pays du Maghreb, où ces anciens migrants souhaitent souvent finir leur vie. Cependant, les structures d’accueil et les aides spécifiques manquent pour les réintégrer. Les familles de ces aînés travailleurs immigrés, souvent restées au pays, n'ont pas toujours les moyens de subvenir à leurs besoins lorsqu'ils rentrent.
Cette double responsabilité, entre le pays d'origine et le pays d'accueil, conduit parfois à une inertie, chaque partie attendant que l'autre agisse davantage. Pourtant, des solutions concertées et binationales pourraient permettre d'améliorer la qualité de vie de cette communauté, en reconnaissant leur contribution historique et en leur offrant des conditions de vie dignes, quel que soit le lieu où ils choisissent de finir leurs jours.
Du côté des pays d'origine, on observe une prise de conscience, notamment dans les pays du Maghreb, où ces anciens migrants souhaitent souvent finir leur vie. Cependant, les structures d’accueil et les aides spécifiques manquent pour les réintégrer. Les familles de ces aînés travailleurs immigrés, souvent restées au pays, n'ont pas toujours les moyens de subvenir à leurs besoins lorsqu'ils rentrent.
Cette double responsabilité, entre le pays d'origine et le pays d'accueil, conduit parfois à une inertie, chaque partie attendant que l'autre agisse davantage. Pourtant, des solutions concertées et binationales pourraient permettre d'améliorer la qualité de vie de cette communauté, en reconnaissant leur contribution historique et en leur offrant des conditions de vie dignes, quel que soit le lieu où ils choisissent de finir leurs jours.
Une mémoire à préserver, une responsabilité partagée
Les témoignages d’Imad El Hafidi rappellent que les défis auxquels font face nos aînés immigrés ne concernent pas uniquement leur passé, mais interrogent aussi notre présent et notre futur.
Entre la vétusté des foyers, l'isolement social et l'insuffisance des politiques publiques, ces bâtisseurs méritent des réponses concrètes, tant de la France que de leurs pays d'origine.
Leurs sacrifices pour bâtir des ponts entre deux rives doivent aujourd’hui inspirer des solutions concertées, binationales et humaines.
Offrir à ces aînés une vieillesse digne n’est pas seulement une obligation morale, c’est aussi un hommage à leur immense contribution à nos sociétés.
Entre la vétusté des foyers, l'isolement social et l'insuffisance des politiques publiques, ces bâtisseurs méritent des réponses concrètes, tant de la France que de leurs pays d'origine.
Leurs sacrifices pour bâtir des ponts entre deux rives doivent aujourd’hui inspirer des solutions concertées, binationales et humaines.
Offrir à ces aînés une vieillesse digne n’est pas seulement une obligation morale, c’est aussi un hommage à leur immense contribution à nos sociétés.
Who is Imad El Hafidi
Dr. Imad El Hafidi est un médecin expert en gériatrie, télémédecine et soins palliatifs, reconnu au niveau national et international. Actuellement à la direction médicale de CLARIANE, un leader européen dans la gestion de la fragilité, il se spécialise en gériatrie, gérontologie, prise en charge de la douleur et soins palliatifs. Dr. El Hafidi excelle dans des domaines variés tels que l'oncogériatrie, la cardiogériatrie, la psychogériatrie et la nutrition des personnes âgées. Visionnaire, il est également pionnier en télémédecine dédiée aux populations âgées.
Sur le plan académique, Dr. El Hafidi joue un rôle clé en dirigeant des programmes de formation en gériatrie à Casablanca et Rabat. Il collabore activement à des recherches et études de portée internationale. Président de l'association A2G, il œuvre pour promouvoir l'innovation en gériatrie et gérontologie, renforçant l'influence de ces disciplines en France, en Europe, et au-delà.
Sur le plan académique, Dr. El Hafidi joue un rôle clé en dirigeant des programmes de formation en gériatrie à Casablanca et Rabat. Il collabore activement à des recherches et études de portée internationale. Président de l'association A2G, il œuvre pour promouvoir l'innovation en gériatrie et gérontologie, renforçant l'influence de ces disciplines en France, en Europe, et au-delà.