Un entretien inspirant qui vous invite à prolonger l’essentiel bien au-delà du calendrier.
Question 1 : Pourquoi les liens sociaux et familiaux se renforcent-ils autant pendant Ramadan, et pourquoi est-il si difficile de les maintenir ensuite ?
Sophia El Khensae Bentamy : Ramadan a cette force incroyable de nous recentrer sur l’essentiel, et parmi ces essentiels, il y a bien sûr les autres. On reprend contact avec la famille, on visite les anciens, on prend des nouvelles sincères. C’est comme si, pendant ce mois, un voile tombait et qu’on retrouvait une vérité oubliée : nous sommes des êtres de lien.
Mais une fois le jeûne terminé, le rythme effréné du quotidien reprend le dessus. On est happés par le travail, les écrans, les obligations… On se dit qu’on appellera « plus tard », on reporte les visites, et on oublie peu à peu.
C’est pourquoi je propose des gestes simples pour garder vivant cet esprit : un message régulier, un appel de cinq minutes, un petit repas partagé même sans occasion spéciale. Le lien se nourrit de peu, mais il faut l’entretenir. Ramadan nous montre que c’est possible.
Question 2 : Vous insistez sur la générosité comme une valeur à pratiquer toute l’année. Comment y parvenir concrètement au-delà de Ramadan ?
Sophia : Pendant Ramadan, on se reconnecte à la notion de don. On donne à ceux qui ont faim, mais aussi de notre temps, de notre attention, de notre énergie. Cette générosité-là, elle est profondément humaine. Et elle ne coûte pas toujours de l’argent.
Le danger, c’est de considérer cette bonté comme quelque chose de « saisonnier ». Or, être généreux, ce n’est pas un abonnement qu’on suspend après l’Aïd. C’est une posture de cœur.
Je conseille aux gens de commencer petit : offrir un plat à son voisin, aider un ami sans attendre de retour, faire un don mensuel même minime à une association locale. Et surtout : être présent. Écouter quelqu’un sans l’interrompre, c’est déjà un acte de générosité.
Question 3 : En matière d’alimentation, Ramadan est un moment d’écoute de son corps… mais souvent suivi de relâchements. Comment garder une hygiène alimentaire durable ?
Sophia El Khensae Bentamy : C’est vrai, on redécouvre pendant Ramadan une relation plus spirituelle à la nourriture. Le jeûne nous apprend à différer la gratification, à écouter nos sensations. Malheureusement, dès la fin du mois, on peut vite tomber dans les excès inverses : plats lourds, repas sur le pouce, grignotage sans conscience.
L’idée n’est pas de se culpabiliser, mais d’instaurer des habitudes durables : manger lentement, savourer, respecter sa satiété. Même un petit déjeuner peut devenir un moment sacré s’il est pris en pleine conscience.
Je recommande aussi d’expérimenter : pourquoi ne pas tester le jeûne intermittent ? Ou simplement éviter de manger devant les écrans ? Ce sont des petites révolutions intimes, qui transforment notre rapport à la nourriture et à nous-mêmes.
Question 4 : Le sport revient souvent pendant Ramadan, notamment avant ou après le ftour. Pourquoi cette motivation retombe-t-elle ensuite ?
Sophia El Khensae Bentamy : Ramadan crée un cadre : des horaires spécifiques, des moments de pause, un besoin de bouger pour digérer ou pour se sentir vivant. Beaucoup découvrent qu’ils aiment marcher au clair de lune, faire du yoga à jeun ou courir avant la rupture du jeûne.
Mais ensuite, tout s’effiloche. Le piège, c’est de croire que le sport doit être une contrainte. Or, le corps aime le mouvement ! Il suffit de le réconcilier avec des pratiques douces et régulières.
Mon conseil : ne cherchez pas la performance, mais la régularité. Trente minutes de marche par jour, une séance de stretching le week-end, une balade à la mer une fois par mois… Ce sont ces petits gestes qui créent de grandes transformations.
Question 5 : Vous parlez aussi de spiritualité. En quoi Ramadan est-il un tremplin pour un éveil intérieur qui pourrait durer ?
Sophia El Khensae Bentamy : Ramadan est une invitation à l’introspection. On ralentit, on médite, on prie plus, on lit des textes qui nourrissent l’âme. Ce recentrage, cette paix intérieure, on les ressent intensément. Et pourtant, on les abandonne parfois dès que le rythme du monde extérieur reprend le dessus.
Mais la spiritualité n’a pas besoin d’un cadre sacré pour exister. Elle vit dans nos gestes quotidiens : un moment de silence, une respiration profonde, une gratitude exprimée.
Je recommande à chacun de trouver son propre rituel : lire quelques pages d’un livre inspirant le matin, noter trois choses positives le soir, pratiquer la respiration consciente dans la journée… Ramadan nous montre que nous avons tous cette lumière en nous. À nous de l’entretenir.
Question 6 : Vous terminez en évoquant la bienveillance comme une valeur essentielle. Pourquoi cette qualité est-elle si précieuse aujourd’hui ?
Sophia El Khensae Bentamy : Parce qu’elle est en voie de disparition dans notre société ultra-connectée et ultra-pressée. Pendant Ramadan, on fait l’effort d’être plus patient, de pardonner, de ne pas s’énerver. On accepte plus facilement l’autre dans ses fragilités.
Mais cette posture ne devrait pas s’arrêter au mois sacré. Être bienveillant, c’est un choix de tous les jours : ne pas répondre à une provocation, laisser passer quelqu’un dans une file d’attente, ne pas juger trop vite.
Et surtout : se montrer bienveillant envers soi-même. S’accorder le droit à l’erreur, se pardonner, ne pas chercher la perfection. Ramadan est une école de compassion. Il serait dommage d’en refermer la porte à peine la fête de l’Aïd passée.
Ainsi , Sophia El Khensae Bentamy nous invite à faire de Ramadan non pas une exception, mais un révélateur. Les belles habitudes prises durant ce mois sacré peuvent devenir des piliers d’un quotidien plus serein, plus équilibré, plus humain. Et si cette année, on décidait de garder le meilleur de Ramadan avec nous, jour après jour ?
Sophia El Khensae Bentamy : Ramadan a cette force incroyable de nous recentrer sur l’essentiel, et parmi ces essentiels, il y a bien sûr les autres. On reprend contact avec la famille, on visite les anciens, on prend des nouvelles sincères. C’est comme si, pendant ce mois, un voile tombait et qu’on retrouvait une vérité oubliée : nous sommes des êtres de lien.
Mais une fois le jeûne terminé, le rythme effréné du quotidien reprend le dessus. On est happés par le travail, les écrans, les obligations… On se dit qu’on appellera « plus tard », on reporte les visites, et on oublie peu à peu.
C’est pourquoi je propose des gestes simples pour garder vivant cet esprit : un message régulier, un appel de cinq minutes, un petit repas partagé même sans occasion spéciale. Le lien se nourrit de peu, mais il faut l’entretenir. Ramadan nous montre que c’est possible.
Question 2 : Vous insistez sur la générosité comme une valeur à pratiquer toute l’année. Comment y parvenir concrètement au-delà de Ramadan ?
Sophia : Pendant Ramadan, on se reconnecte à la notion de don. On donne à ceux qui ont faim, mais aussi de notre temps, de notre attention, de notre énergie. Cette générosité-là, elle est profondément humaine. Et elle ne coûte pas toujours de l’argent.
Le danger, c’est de considérer cette bonté comme quelque chose de « saisonnier ». Or, être généreux, ce n’est pas un abonnement qu’on suspend après l’Aïd. C’est une posture de cœur.
Je conseille aux gens de commencer petit : offrir un plat à son voisin, aider un ami sans attendre de retour, faire un don mensuel même minime à une association locale. Et surtout : être présent. Écouter quelqu’un sans l’interrompre, c’est déjà un acte de générosité.
Question 3 : En matière d’alimentation, Ramadan est un moment d’écoute de son corps… mais souvent suivi de relâchements. Comment garder une hygiène alimentaire durable ?
Sophia El Khensae Bentamy : C’est vrai, on redécouvre pendant Ramadan une relation plus spirituelle à la nourriture. Le jeûne nous apprend à différer la gratification, à écouter nos sensations. Malheureusement, dès la fin du mois, on peut vite tomber dans les excès inverses : plats lourds, repas sur le pouce, grignotage sans conscience.
L’idée n’est pas de se culpabiliser, mais d’instaurer des habitudes durables : manger lentement, savourer, respecter sa satiété. Même un petit déjeuner peut devenir un moment sacré s’il est pris en pleine conscience.
Je recommande aussi d’expérimenter : pourquoi ne pas tester le jeûne intermittent ? Ou simplement éviter de manger devant les écrans ? Ce sont des petites révolutions intimes, qui transforment notre rapport à la nourriture et à nous-mêmes.
Question 4 : Le sport revient souvent pendant Ramadan, notamment avant ou après le ftour. Pourquoi cette motivation retombe-t-elle ensuite ?
Sophia El Khensae Bentamy : Ramadan crée un cadre : des horaires spécifiques, des moments de pause, un besoin de bouger pour digérer ou pour se sentir vivant. Beaucoup découvrent qu’ils aiment marcher au clair de lune, faire du yoga à jeun ou courir avant la rupture du jeûne.
Mais ensuite, tout s’effiloche. Le piège, c’est de croire que le sport doit être une contrainte. Or, le corps aime le mouvement ! Il suffit de le réconcilier avec des pratiques douces et régulières.
Mon conseil : ne cherchez pas la performance, mais la régularité. Trente minutes de marche par jour, une séance de stretching le week-end, une balade à la mer une fois par mois… Ce sont ces petits gestes qui créent de grandes transformations.
Question 5 : Vous parlez aussi de spiritualité. En quoi Ramadan est-il un tremplin pour un éveil intérieur qui pourrait durer ?
Sophia El Khensae Bentamy : Ramadan est une invitation à l’introspection. On ralentit, on médite, on prie plus, on lit des textes qui nourrissent l’âme. Ce recentrage, cette paix intérieure, on les ressent intensément. Et pourtant, on les abandonne parfois dès que le rythme du monde extérieur reprend le dessus.
Mais la spiritualité n’a pas besoin d’un cadre sacré pour exister. Elle vit dans nos gestes quotidiens : un moment de silence, une respiration profonde, une gratitude exprimée.
Je recommande à chacun de trouver son propre rituel : lire quelques pages d’un livre inspirant le matin, noter trois choses positives le soir, pratiquer la respiration consciente dans la journée… Ramadan nous montre que nous avons tous cette lumière en nous. À nous de l’entretenir.
Question 6 : Vous terminez en évoquant la bienveillance comme une valeur essentielle. Pourquoi cette qualité est-elle si précieuse aujourd’hui ?
Sophia El Khensae Bentamy : Parce qu’elle est en voie de disparition dans notre société ultra-connectée et ultra-pressée. Pendant Ramadan, on fait l’effort d’être plus patient, de pardonner, de ne pas s’énerver. On accepte plus facilement l’autre dans ses fragilités.
Mais cette posture ne devrait pas s’arrêter au mois sacré. Être bienveillant, c’est un choix de tous les jours : ne pas répondre à une provocation, laisser passer quelqu’un dans une file d’attente, ne pas juger trop vite.
Et surtout : se montrer bienveillant envers soi-même. S’accorder le droit à l’erreur, se pardonner, ne pas chercher la perfection. Ramadan est une école de compassion. Il serait dommage d’en refermer la porte à peine la fête de l’Aïd passée.
Ainsi , Sophia El Khensae Bentamy nous invite à faire de Ramadan non pas une exception, mais un révélateur. Les belles habitudes prises durant ce mois sacré peuvent devenir des piliers d’un quotidien plus serein, plus équilibré, plus humain. Et si cette année, on décidait de garder le meilleur de Ramadan avec nous, jour après jour ?