Selon des révélations rapportées par le journal الأخبار, une affaire éclaboussant les circuits d’importation de viande ovine impliquerait de hauts responsables et ferait l’objet d’une enquête judiciaire approfondie.

Le secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, Nizar Baraka, a évoqué dans une récente déclaration des soupçons autour de l’utilisation de fonds publics dans des opérations de soutien à l’importation d’agneaux et de béliers. Ce soutien, censé alléger la pression sur les marchés et réduire les prix des viandes rouges, aurait en réalité profité à des importateurs bénéficiant d’exonérations fiscales injustifiées.

Selon les informations recueillies, les bénéficiaires auraient empoché des sommes colossales estimées à 13 milliards de centimes, sans que ces aides n’aient réellement eu d’impact sur le prix final de la viande pour les consommateurs marocains.

Le parquet général a donc donné ses instructions à la Brigade nationale de la police judiciaire pour lancer une enquête sur d’éventuelles opérations de détournement de fonds publics. Les investigations visent à déterminer si les importateurs ont profité de manière indue des subventions destinées à stabiliser les prix avant l’Aïd al-Adha.

Les premiers éléments de l'enquête indiquent que ces aides ont profité à des opérateurs puissants, dont deux importateurs d’origine libanaise, identifiés comme les principaux bénéficiaires. Le premier serait établi à Beni Mellal, et le second à Casablanca, dans le quartier de Dar Bouazza.

Cette affaire relance le débat sur la transparence de la gestion des subventions et sur l’efficacité des mécanismes de soutien aux produits de première nécessité. Alors que le pouvoir d’achat des Marocains est de plus en plus mis à mal, ce type de révélations risque d’aggraver la défiance envers les institutions et les élites économiques.