Débat des chroniqueurs de la Web Radio R212 à travers ces questions :
Quelles sont les principales vulnérabilités des enfants face aux réseaux sociaux ?
Quelles recommandations le CESE formule-t-il concernant l’âge minimum d’accès aux réseaux sociaux ?
Quelles sont les principales préoccupations des parents concernant l'utilisation d'internet par leurs enfants ?
Quelles recommandations le CESE propose-t-il pour améliorer la sécurité numérique des enfants ?
Des risques croissants pour la jeunesse marocaine
Les réseaux sociaux font désormais partie intégrante du quotidien des enfants et adolescents. Au Maroc, plus de 21 millions de personnes, soit 66 % de la population, sont des utilisateurs actifs de ces plateformes. Si ces espaces offrent des opportunités d’apprentissage, de créativité et d’interactions sociales, ils exposent également les plus jeunes à de nombreux risques : cyberharcèlement, addiction, exposition à des contenus inappropriés ou encore atteinte à leur santé mentale. Face à ces défis, le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) a publié un avis visant à instaurer un environnement numérique plus inclusif et sécurisé pour les enfants.
L’omniprésence du numérique dans la vie des enfants soulève des inquiétudes croissantes. Une étude menée par le Centre Marocain de Recherches Polytechniques et d’Innovation (CMRPI) révèle que 43 % des jeunes souffrent de troubles du sommeil liés à l’usage excessif des écrans, tandis que 35,6 % rapportent des tensions familiales et 41,5 % constatent une baisse de leurs performances scolaires. De plus, le cyberharcèlement touche un enfant sur trois, et 40 % d’entre eux partagent leurs données personnelles avec des inconnus sans en mesurer les conséquences.
L’exposition aux contenus violents, aux fausses informations ou aux discours de haine est une autre source de préoccupation majeure. En 2019, l’Internet Watch Foundation a recensé plus de 132 000 pages web contenant des images d’abus sexuels sur mineurs, illustrant la vulnérabilité des enfants dans l’univers numérique. Le phénomène des défis dangereux et des incitations à l’automutilation, amplifié par les algorithmes des réseaux sociaux, accentue encore les risques psychologiques pour les jeunes internautes.
Le Maroc a ratifié la Convention internationale des droits de l’enfant et dispose de plusieurs lois visant à protéger les mineurs dans l’espace numérique. Toutefois, ces dispositifs restent insuffisants face à la rapidité des évolutions technologiques. Contrairement à certains pays comme la France, où une loi interdit aux enfants de moins de 15 ans de s’inscrire sur un réseau social sans autorisation parentale, le Maroc ne dispose pas encore d’un cadre législatif strict régulant l’accès aux plateformes en ligne.
Le manque de coordination entre les différents acteurs de la protection de l’enfance est également pointé du doigt. Les initiatives menées par les autorités, les associations et les entreprises du numérique restent dispersées, rendant difficile la mise en œuvre d’une stratégie nationale cohérente.
Les recommandations du CESE pour un environnement numérique plus sûr
Face à ces constats alarmants, le CESE propose une série de mesures visant à garantir une meilleure protection des enfants dans l’espace numérique :
Adapter le cadre législatif : Il est urgent d’harmoniser les lois marocaines avec les normes internationales, en définissant clairement les délits en ligne, la responsabilité des plateformes numériques et les obligations des opérateurs télécoms en matière de protection des mineurs.
Fixer une majorité numérique : Un âge minimum pour l’accès aux réseaux sociaux devrait être défini, avec des mécanismes contraignants obligeant les plateformes à obtenir l’autorisation parentale avant toute inscription.
Renforcer la coopération avec les plateformes numériques : Les autorités doivent collaborer avec les réseaux sociaux pour améliorer les dispositifs de signalement et de suppression des contenus inappropriés.
Développer l’éducation numérique : L’apprentissage des bonnes pratiques en ligne doit être intégré dès le plus jeune âge dans les programmes scolaires, avec un accent particulier sur l’esprit critique et la vérification des informations.
Soutenir les parents : Un effort doit être fait pour sensibiliser les parents aux dangers du numérique et leur fournir des outils simples et efficaces pour encadrer l’utilisation des écrans par leurs enfants.
Exploiter l’intelligence artificielle : L’IA peut jouer un rôle clé dans la détection des comportements à risque et la modération des contenus dangereux.
Suivi et évaluation : Un rapport annuel sur la protection des enfants en ligne doit être présenté aux commissions parlementaires compétentes afin de suivre l’évolution des mesures mises en place.
L’omniprésence du numérique dans la vie des enfants soulève des inquiétudes croissantes. Une étude menée par le Centre Marocain de Recherches Polytechniques et d’Innovation (CMRPI) révèle que 43 % des jeunes souffrent de troubles du sommeil liés à l’usage excessif des écrans, tandis que 35,6 % rapportent des tensions familiales et 41,5 % constatent une baisse de leurs performances scolaires. De plus, le cyberharcèlement touche un enfant sur trois, et 40 % d’entre eux partagent leurs données personnelles avec des inconnus sans en mesurer les conséquences.
L’exposition aux contenus violents, aux fausses informations ou aux discours de haine est une autre source de préoccupation majeure. En 2019, l’Internet Watch Foundation a recensé plus de 132 000 pages web contenant des images d’abus sexuels sur mineurs, illustrant la vulnérabilité des enfants dans l’univers numérique. Le phénomène des défis dangereux et des incitations à l’automutilation, amplifié par les algorithmes des réseaux sociaux, accentue encore les risques psychologiques pour les jeunes internautes.
Le Maroc a ratifié la Convention internationale des droits de l’enfant et dispose de plusieurs lois visant à protéger les mineurs dans l’espace numérique. Toutefois, ces dispositifs restent insuffisants face à la rapidité des évolutions technologiques. Contrairement à certains pays comme la France, où une loi interdit aux enfants de moins de 15 ans de s’inscrire sur un réseau social sans autorisation parentale, le Maroc ne dispose pas encore d’un cadre législatif strict régulant l’accès aux plateformes en ligne.
Le manque de coordination entre les différents acteurs de la protection de l’enfance est également pointé du doigt. Les initiatives menées par les autorités, les associations et les entreprises du numérique restent dispersées, rendant difficile la mise en œuvre d’une stratégie nationale cohérente.
Les recommandations du CESE pour un environnement numérique plus sûr
Face à ces constats alarmants, le CESE propose une série de mesures visant à garantir une meilleure protection des enfants dans l’espace numérique :
Adapter le cadre législatif : Il est urgent d’harmoniser les lois marocaines avec les normes internationales, en définissant clairement les délits en ligne, la responsabilité des plateformes numériques et les obligations des opérateurs télécoms en matière de protection des mineurs.
Fixer une majorité numérique : Un âge minimum pour l’accès aux réseaux sociaux devrait être défini, avec des mécanismes contraignants obligeant les plateformes à obtenir l’autorisation parentale avant toute inscription.
Renforcer la coopération avec les plateformes numériques : Les autorités doivent collaborer avec les réseaux sociaux pour améliorer les dispositifs de signalement et de suppression des contenus inappropriés.
Développer l’éducation numérique : L’apprentissage des bonnes pratiques en ligne doit être intégré dès le plus jeune âge dans les programmes scolaires, avec un accent particulier sur l’esprit critique et la vérification des informations.
Soutenir les parents : Un effort doit être fait pour sensibiliser les parents aux dangers du numérique et leur fournir des outils simples et efficaces pour encadrer l’utilisation des écrans par leurs enfants.
Exploiter l’intelligence artificielle : L’IA peut jouer un rôle clé dans la détection des comportements à risque et la modération des contenus dangereux.
Suivi et évaluation : Un rapport annuel sur la protection des enfants en ligne doit être présenté aux commissions parlementaires compétentes afin de suivre l’évolution des mesures mises en place.
Vers un numérique plus responsable
L’essor du numérique est inévitable, mais il ne doit pas se faire au détriment du bien-être des enfants. La mise en œuvre des recommandations du CESE nécessitera une mobilisation de l’ensemble des acteurs : autorités publiques, plateformes numériques, parents et éducateurs. L’enjeu est de taille : garantir aux jeunes un accès sécurisé et éclairé aux nouvelles technologies, afin qu’ils puissent tirer pleinement parti de leurs bénéfices sans en subir les dangers.