Énergie, dirham et croissance


Rédigé par le Lundi 3 Octobre 2022



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L’énergie, importée, coûte plus cher cette année. Le Maroc devrait débourser, en devises, 135,1 milliards de dhs, au terme de l’année en cours, contre 75,8 milliards en 2021. Une hausse en flèche de presque quatre cinquième.

Globalement, les importations du royaume devraient enregistrer une progression de 34,5%, selon les estimations avancées par Bank Al Maghrib, à l’issue de la 3ème réunion du Conseil de la banque centrale.

En conséquence de quoi, le dirham a connu une érosion de son cours sur les marchés, et ce malgré les hausses des recettes de voyage, passant de 34,3 milliards de dhs en 2021 aux 79,8 milliards prévus cette année, et des transferts des MRE, qui ont légèrement augmenté, quelques 100 milliards escomptés en 2022 contre 93,7 milliards en 2021.

A lire ces chiffres, je me suis aussitôt remémoré l’article de Noureddine Batije sur la hausse du billet vert, le dollar, remettant automatiquement en question les hypothèses sur lesquels se sont appuyés les concepteurs du budget 2023.

L’enchaînement des évènements semble ainsi plus clair. Acheter du pétrole, dont les cours ont grimpé, en le payant en dollar, également devenu plus cher, ne peut qu’influencer négativement sur la balance des paiements.

Une autre information, tombée la veille de l’annonce des chiffres de la banque centrale, provenant pour sa part du Conseil de la concurrence, pousse à élargir le champ de la réflexion au sujet de l’énergie.

Les opérateurs du secteur des hydrocarbures répercutent directement sur les consommateurs marocains toute hausse des prix du pétrole sur les marchés internationaux, mais prennent leur temps pour les refléter à la baisse.

Améliorer leurs marges prime, pour ces derniers, sur la concurrence et l’acquisition de nouvelles parts de marché.

Pour faire simple, le Maroc importe son énergie plus chère, avec un dollar plus coûteux, d’autant plus que la valeur du dirham a reculé.

Au niveau de la distribution des hydrocarbures, les phases de baisse des cours du pétrole tardent à profiter aux consommateurs, alors qu’ils subissent instantanément l’effet des hausses.

Sachant que l’économie est essentiellement un flux d’énergie, autant pour produire des biens que des services, les perspectives d’essor de l’économie marocaine semblent assombries par la manière dont est structuré son marché de l’énergie.

Hausser le taux d’intérêt directeur de la banque centrale à hauteur de 2% est certainement nécessaire pour juguler, un tant soi peu, l’inflation galopante. Et ce malgré les conséquences prévisibles d’une telle décision sur la croissance.

L’énergie à des coûts élevés est, toutefois, une pire entrave à la dynamique du tissu productif national.




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Lundi 3 Octobre 2022
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