Au cours de son discours, l'ancien chef du gouvernement a vivement critiqué les projets de réforme actuels. Il a adopté une approche populiste pour mettre en avant la crise économique que traverse le Maroc et pour dénigrer la lutte en faveur des droits et des libertés, qu'il considère liée à une crise sociale. Nous ne nous attarderons pas sur ses propos de propagande, dans lesquels il a prétendu que le ministère de la justice devrait également fixer le prix des oignons et des tomates. Cependant, nous nous concentrerons sur un point en particulier : l'héritage.
Benkirane parle de la réforme de l'héritage comme étant une hérésie parce que :
C'est contre la religion C'est la porte ouverte aux partages des dépenses Benkirane parle de la réforme de l'héritage comme étant une hérésie parce que :
Nous aborderons maintenant ces deux points en nous basant sur les travaux du groupe de travail sur les libertés fondamentales.
Réformer l'héritage est-il contraire à la religion ?
Il est incorrect d'affirmer que la réforme de l'héritage est contraire à la religion, car cette réforme aborde, entre autres, la notion de wissaya (testament) qui est mentionnée dans le Coran. Cependant, sa pratique est rarement utilisée et limitée en raison de la législation en vigueur, telle que les articles 280 et 303 du code de la famille.
Un autre aspect abordé dans cette proposition de réforme concerne le taassib, un concept juridique dans le droit musulman qui accorde la plus grande part de l'héritage aux hommes les plus proches (oncles, cousins éloignés), laissant ainsi les mères et leurs filles dans une situation précaire. Il est important de souligner que cette pratique de taassib ne trouve aucune légitimité dans le Coran.
Un autre aspect abordé dans cette proposition de réforme concerne le taassib, un concept juridique dans le droit musulman qui accorde la plus grande part de l'héritage aux hommes les plus proches (oncles, cousins éloignés), laissant ainsi les mères et leurs filles dans une situation précaire. Il est important de souligner que cette pratique de taassib ne trouve aucune légitimité dans le Coran.
ll n'est pas citée ne seule fois dans le Coran, il n y a qu'un seul hadith isolé qui évoque le taassib, il n'est pas classé comme étant "authetique", et fondait sa légitimité dans une société où seuls les hommes devaient totalement prendre en charge les femmes, ce qui n'est plus d'actualité aujourd'hui.
Les versets coraniques qui traitent de la question de l'héritage ne traitent pas de toutes les configurations qui peuvent présenter lors d'un décès. Ceci a donné lieu à plusieurs ijtihad (efforts d'interprétation juridique) des comapgnons du Prophète dont taassib est l'une des nombreuses configurations. Donc un Ijtihad sur ce sujet n'est pas impssoble et la porte de la réflexion est aison ouverte. Il est important de rappeler que le taassib dans la coutûme musulmae se fonde sur l'idée selon laquelle les femmes ne contribuent pas du tout aux charges du foyer.
Cela nous conduit à aborder notre deuxième point : la réforme de l'héritage ouvre la voie à une répartition équitable des charges financières.
Avant tout cela, une question importante doit être posée : Benkirane vit-il dans le même Maroc que nous ?
Dans le Maroc d'aujourd'hui, de plus en plus de femmes occupent des emplois, contribuent aux charges familiales et un nombre significatif d'entre elles sont à la tête de leur foyer. En 2019, au Maroc, 24,3% des femmes cheffes de famille étaient mariées et 55,5% étaient veuves, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP). Ces statistiques réfutent l'idée selon laquelle les hommes assument systématiquement la responsabilité financière du foyer et remettent en question l'idée selon laquelle la législation actuelle en matière d'héritage assure une sécurité économique aux femmes.
Cette réforme complexe requiert une réflexion collective, fondée sur la nuance, dans laquelle toutes les institutions concernées et les acteurs de la société civile sont consultés. Cette approche inclusive et participative est conforme à la vision annoncée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans son discours du Trône de juillet 2022, où il soulignait l'importance de la consultation et de l'implication de toutes les parties prenantes.
Cette question ne peut être traitée avec légèreté ou considérée comme un simple sujet de conversation informelle. Il est également important de rappeler que ni Benkirane ni ses collègues n'ont l'autorité pour imposer une réponse religieuse qui censure le débat sur un projet de réforme annoncé par le Roi.