En 2021, plus de 34 000 marocains auront besoin d’une dialyse rénale


L'insuffisance rénale chronique touche 195 millions de femmes dans le monde et représente la 8ème cause de mortalité chez la femme (600 000 décès par an). L’'existence de barrières psychologiques et socio-économiques sont des freins à l’accessibilité de la femme à la dialyse (la seule possibilité thérapeutique, sinon la mort).



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L'insuffisance rénale est un facteur de risque de diminution de la fertilité voir de grossesses à haut taux de complications. De 4800 patients dialysés (hommes et femmes) au Maroc en 2004, ce nombre atteindra 34 000 en 2021 indique pour l’ODJ, Pr Tariq SQALLI  HOUSSAINI, chef du service de néphrologie au CHU Hassan II de Fès et président de la Société Marocaine de néphrologie (SMN).
 
Ce professeur de néphrologie lance un appel pour attirer l’attention de la population Marocaine, des professionnels de la santé et des décideurs politiques sur le fléau représenté par les maladies rénales, et sur les possibilités actuelles de dépistage, de diagnostic et de traitement.
Pour illustrer l’importance des problèmes de santé liés à la défaillance rénale dans notre pays, Le président de la SMN, indique que le nombre de patients dialysés au Maroc est passé de 4800 en 2004 à plus de 27000 en 2018. Ce chiffre est passé à 32 000 en 2020. Et on prévoit qu’il grimpera à 34 000 cas en mars 2021, date à laquelle la société Marocaine de néphrologie, actualise son registre des malades dialysés au Maroc.
 
Attention au Diabète et à l’hypertension Artérielle
 
Les efforts considérables fournis pour prodiguer les traitements à toutes les personnes au stade terminal de l’insuffisance rénale chronique expliquent une partie de cette progression. Il n’en demeure pas moins que le nombre de personnes atteintes de maladie rénale chronique augmente à un rythme effréné, essentiellement à cause du diabète et de l’hypertension artérielle, mal ou non pris correctement en charge.  Il faut préciser par ailleurs, que l'insuffisance rénale chronique touche195 millions de femmes dans le monde et représente la 8ème cause de mortalité chez la femme (600 000 décès par an). Certaines maladies rénales, telles que l'infection urinaire ou l’atteinte rénale du lupus (maladie du système immunitaire) touchent généralement plus les femmes que les hommes.
 
Inégalité d’accessibilité à la dialyse
 
Pour Pr Tariq SQALLI, le risque de développer une insuffisance rénale chronique est au moins aussi élevé chez la femme que chez l'homme. Cependant il y a moins de femmes dialysées que d'hommes. Ceci s’explique en partie par la progression plus lente de l'insuffisance rénale chronique chez la femme. Cependant, l'existence de barrières psychologiques et socio-économiques et la possibilité d’un accès inégal aux soins entre les hommes et les femmes ne sont pas à exclure. Cela a d’ailleurs été relevé dans le rapport de l’observatoire national du développement humain (ONDH) sur « les disparités socio-territoriales et accessibilité aux biens et services de base ». Par ailleurs rajoute-t-il que la transplantation rénale est également répartie de façon inégale. En effet, les femmes ont plus souvent tendance à faire un don de rein et ont moins de chance d'en recevoir. Il y a donc un besoin évident d'aborder la question de l’approche genre et de l'accès équitable aux soins de santé pour les femmes.
 
Le cri d’alerte de l’OMS
 
Un élément capital sur lequel insiste l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), est que l'insuffisance rénale est considérée comme un facteur de risque de diminution de la fertilité, ainsi que de grossesses à haut taux de complications et de naissances prématurées.

La conception en dialyse est un événement rare, et impose le recours à un programme de dialyse intensive (quotidienne ou presque tous les jours) pour améliorer le pronostic fœtal. Chez les femmes transplantées avec succès, la fertilité peut être rétablie et les chances de naissances augmentent.

La grossesse peut aussi être une circonstance de survenue de maladie rénale. Ainsi, la pré-éclampsie est une situation associant une hypertension artérielle et la présence de protéines dans les urines à rechercher systématiquement au cours du suivi médical de la grossesse. Elle peut être responsable d’une insuffisance rénale aiguë, tout comme l’infection du placenta suite à un avortement ou encore les saignements importants après l'accouchement (hémorragie du post-partum).

Pour conclure, Pr Tariq SQALLI  HOUSSAINI, insiste sur le rôle primordial de la société Marocaine de néphrologie (SMN), pour promouvoir un accès équitable et abordable à l’information, aux soins de santé et à la prévention des maladies rénales auprès de toute la population Marocaine.

Par Dr Anwar CHERKAOUI

Samedi 6 Février 2021



Rédigé par Dr Anwar CHERKAOUI le Samedi 6 Février 2021
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