En 2020 : Perte de plus de 430.000 emplois

Le nombre des chômeurs passe à 1.429.000 personnes et touche 45 % des jeunes urbains de 15-24 ans


Rédigé par Noureddine Batije le Mercredi 3 Février 2021

L’effet conjugué de la pandémie de la COVID-19 et de la campagne agricole sèche sur la situation du marché du travail vient d’être quantifié.
Les chiffres afférents à l’exercice 2020 consacrent une nette détérioration manifestée tant par une destruction des postes d’emploi, une chute du volume horaire du travail que par une hausse du chômage, du sous-emploi et de l’inactivité.



A lire ou à écouter en podcast :

En 2020 Perte de plus de 430.000 emplois.mp3  (4.21 Mo)

Sombre pour ne pas dire noir, est le tableau qui se dessine à travers les données chiffrées de la toute dernière note d’information que vient de livrer le Haut Commissariat au Plan.
Une note qui, au niveau national, fait état d’une perte de 432.000 postes d’emploi (295.000 en milieu rural et 137 000 en milieu urbain) contre une création de 165.000 postes une année auparavant.
Aussi, est-il précisé que tous les secteurs d’activité économique ont été concernés dont les "services" avec une perte de 107.000 postes, l’"agriculture, forêt et pêche" 273.000, l’“industrie y compris l'artisanat" 37.000, et les BTP 9.000.

Baisse du nombre d’heures travaillées

Pire encore, cette perte s’est accompagnée d’une baisse de 20 %, de 494 millions heures à 394 millions, du nombre d’heures travaillées par semaine dont le volume global correspond à une perte sèche de l’équivalent de 2,1 millions emplois à temps plein.
A ce titre un chiffre est à retenir : Le nombre moyen d'heures travaillées par semaine est passé de 45,2 à 37,5 heures. 


Le taux de chômage passe de 9,2 % à 11,9 %

Le tout fait que, d’une part, la population active occupée en situation de sous-emploi a atteint 1.127.000 personnes contre 1.001.000 une année auparavant et le taux de sous-emploi est passé de 9,2% à 10,7%, au niveau national, de 8,3% à 10,1% en milieu urbain et de 10,4% à 11,6% en milieu rural. 

Et d’autre part, le chômage s’établit à 1.429.000 personnes au niveau national, avec une hausse, entre 2019 et 2020, de 322.000 personnes faisant passer le taux de chômage de 9,2 % à 11,9 %, au niveau national, de 12,9 % à 15,8 % en milieu urbain et de 3,7 % à 5,9 % en milieu rural.
A ce niveau, un autre chiffre est à retenir : le taux de chômage des jeunes de 15-24 ans frôle au niveau national, la barre des 30,2 % et atteint 45 % en milieu urbain et 16,3 en milieu rural.

Selon le diplôme, ce taux frôle les 20 % pour les diplômés en milieu urbain.

Situation régionale du marché de travail

Traitant de la situation régionale du marché de travail en 2020, la note du HCP précise que cinq régions concentrent près des trois-quarts des chômeurs (72,8 %) au niveau national. La région de Casablanca-Settat vient en première position avec 25,1 %, suivie de Rabat-Salé-Kénitra (14,4 %), de Fès-Meknès avec (12,2 %), de l’Oriental (11,5 %) et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (9,6 %). Parallèlement, les taux de chômage les plus élevés sont observés dans la région de l’Oriental (20,7 %) et dans les régions du Sud (19,8 %). Avec une acuité moindre, trois autres régions dépassent la moyenne nationale (11,9 %) ; à savoir Casablanca-Settat (13,4 %Rabat-Salé-Kénitra (12,7 %) et Fès-Meknès (12,5 %). En revanche, les régions de Marrakech-Safi et de Béni Mellal- Khénifra enregistrent les taux les plus bas, respectivement 6,9 % et 7,4 %.

Par Noureddine BATIJE




Mercredi 3 Février 2021
Dans la même rubrique :