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En novembre 2015, un arbre a été planté sur cette terre du Sahara atlantique, grâce à la Marche Verte. Sans doute aussi que ses racines ont trouvé dans ce vieux terroir culturel du Maroc les fertilisants les plus riches et les soins les plus attentifs de ses habitants. Il y a dans ses branches la part des valeurs tribales et démocratiques et les traditions d’un Etat qui a circonscrit les incursions menaçantes des plus grands empires, des Romains, des Ottomans, des Portugais et des Espagnols et qui a su se maintenir dans sa fierté lorsque s’affirmèrent, après Lyautey, les tentations coloniales. Le « Polisario » devait donc être le talon d’Achille du Royaume.
Le temps a démontré qu’il n’en fut rien et qu’au contraire, les menaces qu’il proférait ont resserré plus encore les liens historiques des Marocains, qu’ils vivent dans l’extrémité Sud du pays ou dans son extrémité Nord, comme cela a été si fermement affirmé lors du procès des événements tragiques de Gdim Izik, près de Laâyoune, survenus il y dix ans,en novembre 2010.
Le monde a changé, ses enjeux aussi
Le Monde tel qu’il est devenu est bien étranger aux enjeux des décolonisations. Aux affrontements idéologiques frontaux partageant la planète ont succédé des conflits ethniques et religieux prolongés, suscitant des organisations terroristes dont l’expression est particulièrement féroce au Sahara et au Sahel, mais qui n’ont jamais été en mesure
de pénétrer dans les provinces du Sud marocain. L’annonce ne trompe pas, celle-ci n’est que la manifestation allergique d’un pays qui n’est pas en mesure de gérer ses contradictions internes. Son but est de détourner l’attention sur un sujet international dans l’espoir que la fierté du pays resserre sa communauté.
Cependant, nombre d’observateurs voient dans cette stratégie rien d’autre qu’un un leurre promené devant les populations algériennes, invitées, tels des lévriers anglais, à courir derrière cette chimère d’un Sahara sahraoui.
Les provinces du Sud, vecteurs de paix et de développement
Il est clair qu’à l’approche de la session du Conseil de Sécurité, dont il était notoire que sa décision ouvrirait largement la porte à la reconnaissance juridique définitive et solennelle de la souveraineté marocaine, la déclaration du « Polisario » a eu pour objectif d’adoucir la déception des quelques Etats qui persistent à revendiquer la création d’un Etat indépendant, au premier rang desquels l’Algérie. Durant tout ce temps, la sagesse avec laquelle le Maroc a observé, analysé, évalué et décidé, a été remarquée par les Nations-Unies, les milieux diplomatiques et les chefs d’Etat. Ce n’est que le 9 novembre 2020 qu’un convoi de plusieurs véhicules blindés a été dirigé vers la zone de Guerguerat. « Face à l’événement, c’est à soi-même que recourt l’homme de caractère », a écrit De Gaulle, dont le cinquantenaire de la mort est célébré en ce mois de novembre.
Rédigé par Hubert Seillan le Mercredi 18 Novembre 2020 sur www.lopinion.ma