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Par Rachid Boufous
Fatiha « Routini Lyaowmi » a été incarcérée avec son mari, après avoir écopé d’une peine de deux années d’emprisonnement ferme. Leur crime : la nana s’est filmée avec l’aide de son mari entrain de déféquer dans sa salle de bains et avoir publié cela sur les réseaux sociaux ! Ça fait cher le caca en public !
Je ne dis pas que le fait déféquer en public soit une chose à encourager. Bien au contraire. Jusqu’ici ladite Fatiha se contentait de montrer son derrière, enveloppé dans une mince couche de tissus, tout en faisant le ménage chez elle, en mode « Drib Jeffafe » (la frappe de serpillière comme on dit en Darija de chez nous).
Ses compétences ménagères vont pourtant lui générer des centaines de milliers de vues quotidiennes, qu’elle saura monnayer à travers sa chaîne YouTube, en euros ou en dollars, sonnants et trébuchants. Il faut dire que les chaînes des réseaux sociaux payent les producteurs de contenus au delà de 10.000 vues. D’autres chômeurs et chômeuses feront de même.
Mellouli, Nada Hassi et sa mère Hriouda, Moul Dallaha, Mmi Naima, Moul Kaskita, Nizar Sbiti l’évadé du 36, Chgueh, Niba le multirécidiviste édenté, l’inénarrable Qaida Ghita et d’autres à l’étranger, originaires du même bled : Sofia Taloni, Sari Cool, le dingue de Suède et des dizaines d’autres, qui ont trouvé dans les rémunérations offertes par les chaînes internet, un vrai métier pour produire du contenu ultra stupide que beaucoup ici nomment « Tafaha », et pourtant suivi par des millions de gens, jeunes et moins jeunes, quotidiennement...
Et vas-y que je t’insulte, que je t’invective, que je monte de fausses querelles pour augmenter l’audience et de ce fait, faire engranger plus de fric via ce qui s’appelle l’AdSense ou la rémunération de contenu.
À côté de ces énergumènes, il y’a les professionnels de l’insulte : le médecin militaire qui a fui dans les pays du Nord et qui invective les autorités locales, habillé de son uniforme militaire, ou l’ancien terroriste Hajib, qui, réfugié en Allemagne, assène quotidiennement des insanités innommables sur notre pays et sur ses dirigeants. Il y’a aussi Zakaria Moumni, le sportif éconduit et qui menace l’état de lui donner 6 millions d’euros pour créer son club de gym à Paris, sinon il va attaquer tout le Maroc en justice à Paris. Il a fini par se réfugier au Canada. Il y’a aussi cet ancien caid d’arrondissement à Fès, qui a créé une chaîne à l’étranger dans le même but. Sans parler du soldat Adib, qui insulte plus vite que son ombre tous les galonnés du pays.
Il y’a aussi le couple Bennani qui s’était réfugié un moment au sud-est asiatique et qui passe son temps à insulter tout ce qui bouge dans le bled. Avec un seul et même objectifs pour tous ces gens : se donner une audience à l’international sur le dos du Maroc.
Mais il y’a plus sophistiqué que ça : un groupe de journaliste et de droits-de-l’homistes sur le tard qui, chaque semaine, donnent des leçons sur comment le Maroc devrait être dirigé, rien moins que ça ! Alors que s’ils étaient aux affaires, ils ne sauraient même pas par où commencer…
Au-delà de ce Barnum multicolore, c’est bien la liberté d’expression permise dans ce pays de manière volontaire depuis une vingtaine d’années et surtout la démocratisation de l’accès à l’internet qui ont permis l’éclosion de toute cette faune bigarrée…
Au delà du contenu, qui est souvent sujet à caution, je pense qu’il ne faut pas interdire, ni censurer tous ces gens. Ça serait leur donner une importance qu’ils n’ont pas malgré l’audience des vues ou des « like », mais qui ne veulent rien dire, dans le fond.
Après tout, si les téléspectateurs et autres suiveurs venaient à manquer, ces gens cesseraient tout bonnement d’exister. Sans public accro, pas d’audience…!
J’entends beaucoup de gens s’offusquer face à toutes ces insanités débitées et regardées par les gens. Pourtant c’est ça la démocratie : la liberté donnée à tout un chacun et chacune d’exprimer ce qui lui passe par la tête. Il n’empêche, que la liberté d’expression doit demeurer une valeur cardinale dans notre société.
La loi et la justice étant là pour remettre de l’ordre si quelqu’un s’estime offusqué, même si l’article 72 du code pénal reste assez vague pour condamner les propos diffamatoires qui viendraient à être prononcés ça et là. Encore faut-il le prouver, ce qui est une autre paire de manche. Et puis si des parents pudiques ne veulent pas que leurs enfants regardent ça, ils n’ont qu’à filtrer l’internet de leurs enfants ou leur acheter des téléphones Nokia à l’ancienne, où il n’y a ni internet, ni YouTube, ni Instagram, ni Facebook ni TikTok, juste Snake, le petit serpent qui grandit et qui finit par se mordre la queue…
Ce qui est de l’ordre de l’impossible, les parents ne voulant pas gérer la terrible fronde de leurs bambins. Ils s’offusquent pour la forme, mais finissent par regarder eux-mêmes ces contenus, qu’ils souhaitent pourtant voir censurés…
La curiosité humaine est ce qu’elle est, et encore plus chez nous où le « Tberguig » et « Lhadya», ces deux dogmes « voyeuristes » sont très bien ancrés.
Je suis beaucoup les réseaux. C’est un formidable laboratoire de notre époque, incertaine et dingue. Cela me permet d’apprécier, à travers le nombre de vues générés par ces contenus, l’intérêt des marocains.
On s’offusque souvent sur les âneries présentées sur les chaînes de télévision durant le Ramadan, et qui sont pourtant populaires auprès de nos concitoyens. Ces âneries plaisent pourtant au plus grand nombre, et chaque année c’est bis repetita, les médias étatiques en remettent une couche dans la bêtise, « l’ecervellement » et l’acculturation de la société entière.
Je ne dis pas que le fait déféquer en public soit une chose à encourager. Bien au contraire. Jusqu’ici ladite Fatiha se contentait de montrer son derrière, enveloppé dans une mince couche de tissus, tout en faisant le ménage chez elle, en mode « Drib Jeffafe » (la frappe de serpillière comme on dit en Darija de chez nous).
Ses compétences ménagères vont pourtant lui générer des centaines de milliers de vues quotidiennes, qu’elle saura monnayer à travers sa chaîne YouTube, en euros ou en dollars, sonnants et trébuchants. Il faut dire que les chaînes des réseaux sociaux payent les producteurs de contenus au delà de 10.000 vues. D’autres chômeurs et chômeuses feront de même.
Mellouli, Nada Hassi et sa mère Hriouda, Moul Dallaha, Mmi Naima, Moul Kaskita, Nizar Sbiti l’évadé du 36, Chgueh, Niba le multirécidiviste édenté, l’inénarrable Qaida Ghita et d’autres à l’étranger, originaires du même bled : Sofia Taloni, Sari Cool, le dingue de Suède et des dizaines d’autres, qui ont trouvé dans les rémunérations offertes par les chaînes internet, un vrai métier pour produire du contenu ultra stupide que beaucoup ici nomment « Tafaha », et pourtant suivi par des millions de gens, jeunes et moins jeunes, quotidiennement...
Et vas-y que je t’insulte, que je t’invective, que je monte de fausses querelles pour augmenter l’audience et de ce fait, faire engranger plus de fric via ce qui s’appelle l’AdSense ou la rémunération de contenu.
À côté de ces énergumènes, il y’a les professionnels de l’insulte : le médecin militaire qui a fui dans les pays du Nord et qui invective les autorités locales, habillé de son uniforme militaire, ou l’ancien terroriste Hajib, qui, réfugié en Allemagne, assène quotidiennement des insanités innommables sur notre pays et sur ses dirigeants. Il y’a aussi Zakaria Moumni, le sportif éconduit et qui menace l’état de lui donner 6 millions d’euros pour créer son club de gym à Paris, sinon il va attaquer tout le Maroc en justice à Paris. Il a fini par se réfugier au Canada. Il y’a aussi cet ancien caid d’arrondissement à Fès, qui a créé une chaîne à l’étranger dans le même but. Sans parler du soldat Adib, qui insulte plus vite que son ombre tous les galonnés du pays.
Il y’a aussi le couple Bennani qui s’était réfugié un moment au sud-est asiatique et qui passe son temps à insulter tout ce qui bouge dans le bled. Avec un seul et même objectifs pour tous ces gens : se donner une audience à l’international sur le dos du Maroc.
Mais il y’a plus sophistiqué que ça : un groupe de journaliste et de droits-de-l’homistes sur le tard qui, chaque semaine, donnent des leçons sur comment le Maroc devrait être dirigé, rien moins que ça ! Alors que s’ils étaient aux affaires, ils ne sauraient même pas par où commencer…
Au-delà de ce Barnum multicolore, c’est bien la liberté d’expression permise dans ce pays de manière volontaire depuis une vingtaine d’années et surtout la démocratisation de l’accès à l’internet qui ont permis l’éclosion de toute cette faune bigarrée…
Au delà du contenu, qui est souvent sujet à caution, je pense qu’il ne faut pas interdire, ni censurer tous ces gens. Ça serait leur donner une importance qu’ils n’ont pas malgré l’audience des vues ou des « like », mais qui ne veulent rien dire, dans le fond.
Après tout, si les téléspectateurs et autres suiveurs venaient à manquer, ces gens cesseraient tout bonnement d’exister. Sans public accro, pas d’audience…!
J’entends beaucoup de gens s’offusquer face à toutes ces insanités débitées et regardées par les gens. Pourtant c’est ça la démocratie : la liberté donnée à tout un chacun et chacune d’exprimer ce qui lui passe par la tête. Il n’empêche, que la liberté d’expression doit demeurer une valeur cardinale dans notre société.
La loi et la justice étant là pour remettre de l’ordre si quelqu’un s’estime offusqué, même si l’article 72 du code pénal reste assez vague pour condamner les propos diffamatoires qui viendraient à être prononcés ça et là. Encore faut-il le prouver, ce qui est une autre paire de manche. Et puis si des parents pudiques ne veulent pas que leurs enfants regardent ça, ils n’ont qu’à filtrer l’internet de leurs enfants ou leur acheter des téléphones Nokia à l’ancienne, où il n’y a ni internet, ni YouTube, ni Instagram, ni Facebook ni TikTok, juste Snake, le petit serpent qui grandit et qui finit par se mordre la queue…
Ce qui est de l’ordre de l’impossible, les parents ne voulant pas gérer la terrible fronde de leurs bambins. Ils s’offusquent pour la forme, mais finissent par regarder eux-mêmes ces contenus, qu’ils souhaitent pourtant voir censurés…
La curiosité humaine est ce qu’elle est, et encore plus chez nous où le « Tberguig » et « Lhadya», ces deux dogmes « voyeuristes » sont très bien ancrés.
Je suis beaucoup les réseaux. C’est un formidable laboratoire de notre époque, incertaine et dingue. Cela me permet d’apprécier, à travers le nombre de vues générés par ces contenus, l’intérêt des marocains.
On s’offusque souvent sur les âneries présentées sur les chaînes de télévision durant le Ramadan, et qui sont pourtant populaires auprès de nos concitoyens. Ces âneries plaisent pourtant au plus grand nombre, et chaque année c’est bis repetita, les médias étatiques en remettent une couche dans la bêtise, « l’ecervellement » et l’acculturation de la société entière.
Écoutez Les podcasts de Rachid Boufous
Peut-être que c’est voulu à ce moment précis de l’année, connu pour une hausse vertigineuse des denrées de première nécessité, et qu’on cherche ainsi à donner « du pain et jeux » à la plèbe, de peur qu’elle ne se révolte contre les gouvernants.
La Rome antique et nos société contemporaines sont similaires. Il faut calmer le bon peuple, quitte à lui donner trop de liberté. On sait pertinemment qu’il ne pourra pas en faire grand chose et qu’il finira par subir, sans réagir, tout ce qu’on veut lui inoculer comme hausses, taxes, dictats et autres lavages de cerveaux…
Ce n’est pas propre à notre pays, c’est partout pareil, avec plus ou mois de sophistication dans la méthode, le discours, les contenus ou les outils de propagande…
Mais reste que tout n’est pas mauvais dans ces réseaux sociaux et autres chaînes YouTube ou TikTok. On peut y suivre des documentaires divers et variés, des débats intéressants, écouter de la musique, voir des pièces de théâtre ou écouter durant de longues heures des podcasts magnifiques ou des livres audios inoubliables, le tout, gratuitement.
Les marocains ont su tirer profit de l’accessibilité offerte et à bas pris à l’internet. Pour le meilleur mais aussi pour le pire. Mais c’est ainsi pour un pays qui compte 42 millions de lignes téléphoniques accessibles à l’internet, pour à peine, 36 millions d’habitants. On dirait que même les bébés et les morts utilisent l’accès à l’internet…
C’est une formidable avancée pour toute l’humanité que cette affaire de l’internet. Il a permis l’accès démocratique et gratuit, au savoir, à la connaissance, à la culture, sous toutes leurs formes, grâce à un simple clique ou du bout des empreintes digitales…
Utiliser l’internet et ce qu’il offre à bon escient, reste un vœu pieux, mais le fait d’exister et être en libre accès est déjà un miracle en soi, surtout dans des pays comme le nôtre où, à une époque, un ministre de l’intérieur voulait interdire les paraboles et les taxer même, faute d’y être parvenu...
La liberté est la première valeur cardinale dans un pays qui se respecte. Beaucoup de pays censurent l’internet et les applications qui vont avec, comme Whatsap, Facebook, Instagram, TikTok et d’autres, comme la Chine, l’Iran, l’Algérie, l’Arabie Saoudite, les Émirats , la Corée du Nord et même la Russie depuis le début de la guerre avec l’Ukraine. Mais jusqu’à quand ?
Censurer l’internet c’est comme essayer de construire un barrage sur l’océan. Tout bonnement impossible…
Même si on empêche les humains de voir ou d’entendre, on ne pourra pas les empêcher de penser, de rêver ou de parler. Autant faire avec, et laisser tout un chacun ou chacune face à ses responsabilités civiles et civiques.
Les romains avaient très bien compris ce que voulait la plèbe : du pain et des jeux…
Le monde actuel perpétue cette tradition romaine. Il cherche à occuper ses populations avec des futilités, afin qu’ils ne réclament pas leurs droits et ne revendiquent rien. Nous ne faisons pas mieux, à moins de prendre le meilleur et détourner les yeux du pire.
Un exemple édifiant : la vidéo de la chanteuse Dounia Batma, racontant ses déboires conjugaux, a fait 1.7 millions de vues en moins de 24h, soir l’équivalent de 18% d’utilisateurs d’Instagram au Maroc En contre partie, le Projet de Loi de Finances 2023, le “sort de la nation”, a été discuté au parlement et vu par à peine 3.100 personnes, contre 22 millions de marocains qui utilisent YouTube, en 4 jours, soit 0.007%. Une réalité Amère et Cruelle …
Du pain et des jeux je vous dis !
La Rome antique et nos société contemporaines sont similaires. Il faut calmer le bon peuple, quitte à lui donner trop de liberté. On sait pertinemment qu’il ne pourra pas en faire grand chose et qu’il finira par subir, sans réagir, tout ce qu’on veut lui inoculer comme hausses, taxes, dictats et autres lavages de cerveaux…
Ce n’est pas propre à notre pays, c’est partout pareil, avec plus ou mois de sophistication dans la méthode, le discours, les contenus ou les outils de propagande…
Mais reste que tout n’est pas mauvais dans ces réseaux sociaux et autres chaînes YouTube ou TikTok. On peut y suivre des documentaires divers et variés, des débats intéressants, écouter de la musique, voir des pièces de théâtre ou écouter durant de longues heures des podcasts magnifiques ou des livres audios inoubliables, le tout, gratuitement.
Les marocains ont su tirer profit de l’accessibilité offerte et à bas pris à l’internet. Pour le meilleur mais aussi pour le pire. Mais c’est ainsi pour un pays qui compte 42 millions de lignes téléphoniques accessibles à l’internet, pour à peine, 36 millions d’habitants. On dirait que même les bébés et les morts utilisent l’accès à l’internet…
C’est une formidable avancée pour toute l’humanité que cette affaire de l’internet. Il a permis l’accès démocratique et gratuit, au savoir, à la connaissance, à la culture, sous toutes leurs formes, grâce à un simple clique ou du bout des empreintes digitales…
Utiliser l’internet et ce qu’il offre à bon escient, reste un vœu pieux, mais le fait d’exister et être en libre accès est déjà un miracle en soi, surtout dans des pays comme le nôtre où, à une époque, un ministre de l’intérieur voulait interdire les paraboles et les taxer même, faute d’y être parvenu...
La liberté est la première valeur cardinale dans un pays qui se respecte. Beaucoup de pays censurent l’internet et les applications qui vont avec, comme Whatsap, Facebook, Instagram, TikTok et d’autres, comme la Chine, l’Iran, l’Algérie, l’Arabie Saoudite, les Émirats , la Corée du Nord et même la Russie depuis le début de la guerre avec l’Ukraine. Mais jusqu’à quand ?
Censurer l’internet c’est comme essayer de construire un barrage sur l’océan. Tout bonnement impossible…
Même si on empêche les humains de voir ou d’entendre, on ne pourra pas les empêcher de penser, de rêver ou de parler. Autant faire avec, et laisser tout un chacun ou chacune face à ses responsabilités civiles et civiques.
Les romains avaient très bien compris ce que voulait la plèbe : du pain et des jeux…
Le monde actuel perpétue cette tradition romaine. Il cherche à occuper ses populations avec des futilités, afin qu’ils ne réclament pas leurs droits et ne revendiquent rien. Nous ne faisons pas mieux, à moins de prendre le meilleur et détourner les yeux du pire.
Un exemple édifiant : la vidéo de la chanteuse Dounia Batma, racontant ses déboires conjugaux, a fait 1.7 millions de vues en moins de 24h, soir l’équivalent de 18% d’utilisateurs d’Instagram au Maroc En contre partie, le Projet de Loi de Finances 2023, le “sort de la nation”, a été discuté au parlement et vu par à peine 3.100 personnes, contre 22 millions de marocains qui utilisent YouTube, en 4 jours, soit 0.007%. Une réalité Amère et Cruelle …
Du pain et des jeux je vous dis !
Rédigé par Rachid Boufous