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Les mots manquent pour décrire le terrible drame de Tanger ou 29 personnes sont mortes dans un atelier clandestin de fabrication textile, inondé suite à une forte pluviométrie. Mourir en cherchant à gagner sa vie, en raison de l’absence des normes de sécurité dans le lieu de travail, est intolérable.
Mais se contenter d’incriminer un secteur informel qui représente près du tiers du Pib, selon Bank Al Maghrib, et quatre cinquième de la main d’œuvre employée, d’après l’Organisation internationale du travail, est une approche excessivement réductrice. Chacun doit assumer sa part de responsabilité.
Qui peut s’opposer à l’intégration du secteur informel dans le tissu productif structuré ? Ni les employés, qui pourront enfin jouir de leurs droits sociaux, ni même les employeurs, qui pourront ainsi accéder plus facilement aux financements et écouler plus aisément leur production. Les opérateurs bien installés ont toujours dénoncé cette concurrence déloyale et le Trésor public, les recettes qui lui échappent de la sorte.
La question qui se pose alors porte sur les conditions juridiques, administratives et fiscales liés à l’exercice des activités économiques dans un cadre réglementé et les contraintes qu’elles entraînent en termes de compétitivité, et donc de viabilité.
Plus la réglementation est rigide, les charges sociales excessivement contraignantes et la fiscalité élevée, moins les entrepreneurs qui opèrent dans la clandestinité sont encouragés à le faire dans un cadre réglementé.
Même les employés de ces unités de production clandestines admettent cet état de fait et en acceptent les risques, faute d’autres perspectives d’emploi. L’exemple de l’atelier textile lieu du drame de Tanger est parlant au sujet de l’acceptation collective de cette situation, pourtant anormale.
Cette unité installée dans la cave d’une villa de la zone El Mers, au sud de Tanger, existe depuis de longues années. Elle était forcément connue de tous, voisinage et autorités locales, mais personne n’aurait songé à la dénoncer et en stopper les activités, dans le sens ou cela aurait été considéré comme priver une cinquantaine de personnes de leur gagne-pain.
Selon le syndicat patronal, CGEM, plus de la moitié de la production textile nationale provient du secteur informel, ou les normes d’hygiène et de sécurité sont quasi-inexistantes. Ce qu’il faudrait également noter, c’est que le patron de l’atelier ou s’est déroulé le drame de Tanger était présent avec ses employés quand les flots l’ont inondé.
Tant que la gourmandise du fisc agit en facteur dissuasif de l’intégration des unités de production du secteur informel dans le cadre réglementé, faire respecter les normes d’hygiène et de sécurité dans les lieux de travail va demeurer problématique. Et ce n’est sûrement pas en diabolisant les opérateurs de ce secteur que l’on pourrait faire avancer les choses.
Par Ahmed NAJI
Mais se contenter d’incriminer un secteur informel qui représente près du tiers du Pib, selon Bank Al Maghrib, et quatre cinquième de la main d’œuvre employée, d’après l’Organisation internationale du travail, est une approche excessivement réductrice. Chacun doit assumer sa part de responsabilité.
Qui peut s’opposer à l’intégration du secteur informel dans le tissu productif structuré ? Ni les employés, qui pourront enfin jouir de leurs droits sociaux, ni même les employeurs, qui pourront ainsi accéder plus facilement aux financements et écouler plus aisément leur production. Les opérateurs bien installés ont toujours dénoncé cette concurrence déloyale et le Trésor public, les recettes qui lui échappent de la sorte.
La question qui se pose alors porte sur les conditions juridiques, administratives et fiscales liés à l’exercice des activités économiques dans un cadre réglementé et les contraintes qu’elles entraînent en termes de compétitivité, et donc de viabilité.
Plus la réglementation est rigide, les charges sociales excessivement contraignantes et la fiscalité élevée, moins les entrepreneurs qui opèrent dans la clandestinité sont encouragés à le faire dans un cadre réglementé.
Même les employés de ces unités de production clandestines admettent cet état de fait et en acceptent les risques, faute d’autres perspectives d’emploi. L’exemple de l’atelier textile lieu du drame de Tanger est parlant au sujet de l’acceptation collective de cette situation, pourtant anormale.
Cette unité installée dans la cave d’une villa de la zone El Mers, au sud de Tanger, existe depuis de longues années. Elle était forcément connue de tous, voisinage et autorités locales, mais personne n’aurait songé à la dénoncer et en stopper les activités, dans le sens ou cela aurait été considéré comme priver une cinquantaine de personnes de leur gagne-pain.
Selon le syndicat patronal, CGEM, plus de la moitié de la production textile nationale provient du secteur informel, ou les normes d’hygiène et de sécurité sont quasi-inexistantes. Ce qu’il faudrait également noter, c’est que le patron de l’atelier ou s’est déroulé le drame de Tanger était présent avec ses employés quand les flots l’ont inondé.
Tant que la gourmandise du fisc agit en facteur dissuasif de l’intégration des unités de production du secteur informel dans le cadre réglementé, faire respecter les normes d’hygiène et de sécurité dans les lieux de travail va demeurer problématique. Et ce n’est sûrement pas en diabolisant les opérateurs de ce secteur que l’on pourrait faire avancer les choses.
Par Ahmed NAJI