Distinction de 5 femmes du Maghreb pour la qualité de leurs recherches scientifiques


Rédigé par Bouteina BENNANI le Mardi 2 Mars 2021

Programme : Jeunes Talents Maghreb L'Oréal-UNESCO 2020, pour l’excellence et la promotion des réalisations scientifiques

L’événement Femmes pour la Science ou « For Women in Science » a honoré, cette année, 5 jeunes scientifiques qui se sont démarquées par leurs projets innovants. Les chercheuses récompensées pour leurs travaux sont : Jihane Ouchrif et Najlaa Fathi du Maroc, Aida Lahmer et Raoudha Dziri de Tunisie et Sarra Benkhelifa d’Algérie. Elles bénéficient chacune, d’une bourse de 10 000 euros, pour financer leurs projets post-doctorat.



Les thématiques retenues sont : Science de la terre et de l’environnement, Sciences informatiques et techniques, Biotechnologie médicale et Science biologique. La cérémonie de remise de bourse sera décalée, faute à la crise sanitaire qui sévit jusqu’à aujourd’hui.

Cette initiative louable de L’UNESCO et de L’Oréal qui est à sa 14e édition, encourage les femmes œuvrant dans le domaine des sciences. Le dernier recru, « Programme Jeunes Talents du Maghreb L'Oréal-UNESCO » pour les Femmes et la Science est à sa 7e édition.

Il est à noter qu’il y a à peine deux ans, une grande soirée a été organisée, dans ce cadre, à Rabat, pour faire connaitre de jeunes scientifiques lauréates. Ce cadre avait réuni scientifiques et industriels. Un fait marquant puisque le scientifique a besoin que ses projets et travaux soient relayés vers les industriels pour conception.
L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation fait de la science et de la culture, son violon d’Ingres depuis sa création en 1945, avec une priorité pour l’Afrique et l’égalité entre les sexes.
L’Oréal, fondée il y a 100 ans, s’investit et soutient deux piliers : la science et la beauté dont elle fait sa mission.  Ce programme identifie et soutient des femmes qui contribuent aux avancées scientifiques sur tous les continents.


33% de chercheurs femmes et 5% de prix Nobel au monde

Les chercheurs femmes ne sont pas reconnues à leur juste valeur quoiqu’elles représentent 33% des chercheurs,  que 4% des prix Nobel leur soient décernées et que 12% soient membres d’Académies nationales de science à travers le monde. En 2018, deux femmes ont reçu le Prix Nobel de physique et de chimie.

L’Oréal-UNECO accompagne les jeunes doctorantes du Maghreb pour l’excellence scientifique 

L’excellence scientifique est ce qui est recherché, en plus d’une contribution réelle aux « chantiers » structurants scientifiques et grands défis de l’Humanité, à égalité avec les hommes. 3500 femmes chercheuses de 117 pays ont été boostées dans leurs recherches et projets, dont 117 ont été récompensées  et 5 ont pu obtenir le Prix Nobel.

En plus de cet accompagnement et au vu de l’importance du leadership féminin dans le domaine scientifique, tout un programme leur est alloué afin d’offrir une grande visibilité à leur excellence et de les pousser à gravir les échelons.

Le  mentorat est ainsi encouragé par les deux collaborateurs, en faveur des boursières. Surtout, à travers l’initiative lancée en 2018 : « Les hommes s’engagent pour les femmes en science » et où sont intégrés plus de 50 acteurs scientifiques, pour le changement,  de pays comme la France, le Maroc et le Japon. 3 créneaux sont ciblés en matière d’égalité des sexes : égalité des chances, d’accès au financement, de publications et d’évolution de carrière.

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La marocaine Jihane Ouchrif, étudiante à la Faculté des Sciences et Techniques (FST) de Mohammedia, a été récompensée dans la discipline : « Electrical Engineering & Télécommunications », spécialisation : « Génie Electrique & Télécommunications ».  Elle optimise, dans l’avenir, d’améliorer la qualité de service des réseaux de communication, une opportunité pour les utilisateurs.
Son projet de recherche a ciblé la conception de « prototypes de photodétecteurs à base du phototransistor pour les systèmes de télécommunications par fibre optique ».  Autrement dit, son projet a pour but d’améliorer la performance des systèmes de télécommunications par fibre optique, assurant ainsi une haute qualité de photodétection. La cible en est l’amélioration de la transmission des données dans ces systèmes, avec une réduction, au maximum, des erreurs d’interprétation. Le résultat obtenu est la conception de bons photodétecteurs convertissant le signal lumineux en signal électrique. Cette recherche est une grande innovation pour tout ce qui applications de télécommunications fibrées numériques et microondes à court et à long terme.

Najlaa Fathi de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech a fait sa recherche dans la discipline : Sciences de la Terre et environnement. Son sujet de recherche a trait au réchauffement urbain et son impact sur la qualité de vie.

« L'îlot de chaleur urbain, soit, les élévations localisées des températures, diurnes et nocturnes, par rapport aux zones rurales ou forestières voisines, est devenu l'un des problèmes majeurs des grandes villes, induisant un réchauffement local souvent intolérable en saison de l’été. Ses effets négatifs sur la santé publique, la qualité de vie et la consommation d'énergie sont parfois insoutenables.

Au cours de sa recherche, il s’avère que : «  en évaluant le réchauffement urbain et son impact sur la température de surface, ainsi que la réduction de l'absorption de carbone due aux surfaces imperméables, plus la ville était grande plus son îlot de chaleur était important. Sa recherche a permis de dégager des typologies de villes pour personnaliser la remédiation, de permettre l'amélioration de la qualité de l'air et de limiter les maladies respiratoires.

La scientifique, militante pour la préservation de  l’écosystème, veut convaincre les décideurs, à travers plus d’études, que les ressources de la terre sont limitées et que son climat est fragile. Il est temps de respecter les règles naturelles de base pour vivre sainement.

L’algérienne Sarra Benkhelifa de l’Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene s’est démarquée en Biotechnologie Médicale, en particulier, pour ce qui est de  l’identification de nouveaux biomarqueurs pronostiques et prédictifs de l’efficacité thérapeutique dans le cas du cancer colorectal (CCR).

« L’objectif est de proposer un traitement spécifique (chimiothérapie/ thérapie ciblée/traitement combiné...) adapté selon le type de CCR (sporadique, associé à une colite ou autre), mais aussi selon le stade, l’étendue de la maladie et le profil moléculaire de chaque patient (médecine personnalisée) ».

C’est d’ailleurs cette personnification qui caractérise son rêve, celui de la capacité à évaluer les besoins de personnes qui souffrent et de leur apporter confiance et espoir de guérison à travers la science.

La recherche de, Aida Lahmer, de l’Université de Monastir, rentre aussi dans la discipline : Biotechnologie Médicale. Les travaux de la jeune tunisienne l’ont poussé vers la  conception de substituts dermiques à base de collagène marin et d’une plante médicinale.

« Ce sont des biomatériaux capables de remplacer une partie de la peau, constituant ainsi, une alternative précieuse pour la gestion des plaies et des brûlures ».
La scientifique voudrait, lancer une startup en biotechnologie pour la fabrication des matériaux biologiques à base de collagène.

Enfin, Raoudha Dziri de l’Université de Tunis El Manar a fait ses recherches en Sciences Biologiques. Le monde étant en perpétuelle évolution, pour elle, les antibiotiques jusqu’ici fabriqués et qui ne sont plus actifs sur les bactéries multi-résistantes, devraient trouver des alternatives. Ses recherches se sont dans ce contexte. Outre la sensibilisation de la société, l’enjeu est de trouver de meilleurs palliatifs pour préserver l’Homme et les animaux.

Le comité scientifique était présidé par Abdelaziz Benjouab, professeur biologiste et vice-président du département Recherche & Développement de l’Université Internationale de Rabat. Les membres du jury sont Rajaaâ Cherkaoui El Moursli, Membre résident de l'Académie des sciences et technologies Hassan II, de TWAS et de l'Académie Africaine des Sciences à la Faculté des sciences, Université Mohammed V de Rabat ; Katim Alaoui, Directrice générale de la Fondation Mohammed VI pour la recherche et la sauvegarde de l'arganier, responsable de l'équipe de recherche en toxico-pharmacodynamie de la Faculté de médecine et de pharmacie de l’Université Mohammed V- Souissi de Rabat ; Safia Tairi, Directrice du Laboratoire de Physico-chimie Théorique et de Chimie Informatique à la Faculté de chimie d’Alger et Mourad Telmini, Professeur de physique à la Faculté des sciences Tunis El Manar, Président de l’Association Tunisienne de Métrologie et Vice-président de la Société Tunisienne de Physique.

Bouteina BENNANI
 




Mardi 2 Mars 2021
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