Sahara marocain : Washington persiste et signe
Le Sahara marocain, cette étendue désertique au cœur de bien des convoitises, continue de cristalliser les enjeux géopolitiques du Maghreb. Dans un geste qui s’inscrit dans une continuité diplomatique rare, les États-Unis ont réaffirmé leur reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur cette région stratégique. Cette position, initialement déclarée par le président Donald Trump en 2020, vient d’être confirmée à nouveau lors d’un entretien officiel entre des représentants américains et le roi Mohammed VI.
Cette décision, bien qu’héritée d’une administration précédente, témoigne d’une cohérence stratégique de la part de Washington. En effet, dans une région où les alliances vacillent souvent sous le poids des intérêts divergents, ce soutien américain au Maroc agit comme un stabilisateur. Il conforte Rabat dans sa quête de légitimité internationale et son ambition de mettre fin à un conflit vieux de plusieurs décennies, alimenté par les manœuvres séparatistes du Front Polisario, soutenu par l’Algérie voisine.
Mais au-delà de la reconnaissance formelle, cette posture américaine revêt une dimension plus complexe. Elle reflète un alignement stratégique qui transcende les simples considérations bilatérales. En soutenant le Maroc, les États-Unis renforcent un allié clé dans la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, tout en consolidant une passerelle vers l’Afrique subsaharienne, où Rabat joue un rôle économique et diplomatique de premier plan.
Cependant, cette décision n’est pas sans susciter des remous. L’Algérie, fervente opposante à la souveraineté marocaine sur le Sahara, voit dans ce soutien une menace à ses propres ambitions régionales. Elle multiplie les démarches diplomatiques pour contrer cette reconnaissance, notamment auprès des instances européennes et africaines. Mais force est de constater que la dynamique semble s’inverser : de plus en plus de pays rejoignent la position américaine en ouvrant des consulats dans les villes sahariennes de Laâyoune et Dakhla, un geste hautement symbolique qui valide de facto la souveraineté marocaine.
Pour le Maroc, cette reconnaissance américaine n’est pas une fin en soi, mais un levier stratégique. Rabat continue de promouvoir son plan d’autonomie comme une solution réaliste et durable au conflit, un plan salué par de nombreuses chancelleries internationales. Cette approche pragmatique, qui privilégie le développement économique et social des provinces sahariennes, s’inscrit dans une vision de long terme visant à faire du Sahara un moteur de croissance pour tout le royaume.
En définitive, la confirmation de la position américaine sur le Sahara marocain illustre une convergence d’intérêts entre deux nations aux ambitions complémentaires. Elle renforce une alliance stratégique qui, loin de se limiter à la question saharienne, englobe des domaines aussi variés que la sécurité, le commerce et la coopération culturelle. Mais elle met aussi en lumière les défis persistants d’une région où les rivalités historiques continuent de freiner l’émergence d’un Maghreb uni et prospère.