Dans la rue comme sur les écrans, les femmes sont souvent la cible d’attaques ciblées. Dans l’espace public, cela peut se manifester par des sifflements ou des comportements intimidants, tandis que sur les réseaux sociaux grand public, ce sont des commentaires haineux ou des messages privés inappropriés qui prennent le relais. Profiteurs de l’anonymat, certains internautes n’hésitent pas à harceler les femmes, comme en témoigne le concept sexiste récemment promu par « Abrège Frère », visant à interrompre les influenceuses sous prétexte qu’elles « blablatent trop ».

Ce phénomène déplorable est un exemple d'une pratique courante : voler la parole des femmes. Quand elles ne sont pas réduites au silence, elles sont souvent critiquées sur leur apparence ou des détails insignifiants. Que ce soit Léna Situation jugée sur ses vêtements ou Adèle critiquée pour son poids, les femmes n’ont pas de répit. Célèbres ou non, elles doivent constamment surveiller leurs publications et faire face à l’auto-censure. Une étude d'Ipsos révèle que 84 % des victimes de cyberviolences sont des femmes. Heureusement, elles peuvent désormais se tourner vers des plateformes plus sûres.

Des réseaux sociaux comme Meuf, Les Martines ou TheSorority, créés par des femmes pour des femmes, offrent un refuge. Plus sélectifs et mieux surveillés, ils instaurent un climat de confiance et s’imposent rapidement comme des préférés dans les barres de favoris. Dépouillés de la haine numérique et de la malveillance chronique, ces espaces privilégient la solidarité féminine. Plutôt que de se cacher dans des groupes privés, les femmes peuvent intégrer ces communautés bienveillantes sans craindre les prédateurs ou les haineux. Elles y trouvent non seulement une certaine sérénité, mais aussi des amitiés et un sentiment d’appartenance précieux.

Sur ces réseaux sociaux dédiés aux femmes, elles retrouvent une véritable liberté d’expression. Finis les ajustements incessants des descriptions avant de cliquer sur « publier », les précautions excessives lors de la rédaction ou les restrictions dans leurs propos. Elles peuvent se libérer de ce bâillon invisible qui souvent restreint leur voix. Elles partagent librement leurs expériences sur des sujets tels que les règles ou la ménopause, sollicitent des conseils et abordent des thèmes considérés comme « tabous » avec une authenticité sans filtre, sans craindre les conséquences de leur prise de parole.

Contrairement à Instagram ou TikTok, qui accentuent le culte de l’apparence, les réseaux sociaux comme Meuf ou Les Martines privilégient une approche textuelle dépouillée d’images. Il n’y a pas de rivalité ni de comparaison superficielle. Les femmes se concentrent sur le fond plutôt que sur les formes. Loin d’être misandres, ces plateformes de empowerment féminin permettent surtout aux femmes de s’exprimer pleinement et de se soutenir mutuellement.

Elles évitent déjà les restrictions imposées par la société, comme ne pas porter de jupes courtes après minuit ou manger des glaces en public. Dans ce monde virtuel, elles refusent d’ajouter d’autres interdits. Ces réseaux sociaux dédiés aux femmes ne sont pas seulement des refuges dans un web souvent hostile. Ils offrent un espace pour s’épanouir en dehors du regard masculin, se sentir valorisées, utiles et comprises.

Sur Instagram ou TikTok, les commentaires sous les publications ne sont pas systématiquement filtrés ni examinés, laissant souvent place à un certain désordre. Il en va de même pour les messages privés, qui peuvent devenir des réservoirs d'insultes.

Pour éviter ces débordements, les réseaux sociaux dédiés aux femmes mettent en place des mesures strictes dès l'inscription. Sur Meuf, aucun profil frauduleux ou faux compte n’est autorisé. L’application vérifie chaque compte individuellement et exige une pièce d’identité pour s’inscrire. Agissant comme une sorte de police numérique, elle surveille de près l’activité sur la plateforme. Quant à l’application Les Martines, elle bloque les captures d’écran pour prévenir les abus.

Sur ces réseaux sociaux réservés aux femmes, vous êtes en sécurité. Le seul risque est de devenir accro aux discussions authentiques et sans complexe. Contrairement à Instagram, ces plateformes vous encouragent à être vous-même, que vous montriez vos cheveux gras ou votre acné prémenstruelle, sans craindre le jugement.