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Des légumes marocains censurés à l’étranger, faute aux résidus de pesticides.mp3 (4.65 Mo)
Cette situation pose problème aussi bien pour l’export que pour notre santé. Le danger des pesticides est reconnu, d’où l’intérêt de toujours regarder ce qu’on met dans son assiette. D’ailleurs, les produits bios avec zéro-pesticides refont surface ces dernières années au Maroc. Les familles achètent de plus en plus chez des particuliers qui vendent ces produits ou dans les étalages de certaines grandes surfaces. La tendance en ce mois de Ramadan, c’est que des ménages cultivent chez eux persil, coriandre et tomates, des produits très consommés qui flambent en ce mois, ne serait-ce que dans des pots au niveau des terrasses ou balcons.
Si les pesticides sont utilisés en agriculture pour combattre des organismes nuisibles tels que champignons, insectes et mauvaises herbes, et pour améliorer la qualité et le rendement, leur nocivité est tout autant dangereuse pour la santé que pour l’environnement.
Si les pesticides sont utilisés en agriculture pour combattre des organismes nuisibles tels que champignons, insectes et mauvaises herbes, et pour améliorer la qualité et le rendement, leur nocivité est tout autant dangereuse pour la santé que pour l’environnement.
Qu’en est-il des produits consommés au niveau national ?
Le « refoulement » de nos produits agricoles soulève un autre débat, celui de la consommation de nos produits nationaux et leur conformité. A-t-on déjà mesuré la concentration en pesticides au niveau des potagers et des exploitations agricoles ? Si ces produits sont retirés du marché étranger, c’est qu’ils vont être véhiculés et revendus dans le marché marocain, ce qui constitue un danger pour le consommateur marocain. D’autant plus qu’on assiste, au niveau des radios et télévisions, interfaces de communication les plus « entendues », la promotion de l’usage de pesticides et Dieu sait combien d’agriculteurs, s’ils ne sont pas structurés et contrôlés, peuvent tomber facilement dans l’excès.
Selon une étude de recherche canadienne (Québec), « le risque de cancer induit par l'exposition à des résidus de pesticides présents dans les fruits et légumes est largement contrebalancé par les bénéfices de leur consommation, entre 87 et 113 cas de cancer pouvant être prévenus pour 1 cas induit ». Ce qui donne à réfléchir sur la nécessité d’user de ces produits nocifs.
Aussi, une autre étude française a mis en alerte contre les dangers de ces produits sur l’humain, entre intoxications aiguës (maux de tête, vertiges, troubles hépato-digestifs, problèmes cutanés) et intoxications chroniques telles que cancers du sang, du cerveau, de la prostate, de la peau, de l’estomac, de la maladie de Parkinson, de troubles neurocomportementaux, et atteintes de la reproduction.
Selon une étude de recherche canadienne (Québec), « le risque de cancer induit par l'exposition à des résidus de pesticides présents dans les fruits et légumes est largement contrebalancé par les bénéfices de leur consommation, entre 87 et 113 cas de cancer pouvant être prévenus pour 1 cas induit ». Ce qui donne à réfléchir sur la nécessité d’user de ces produits nocifs.
Aussi, une autre étude française a mis en alerte contre les dangers de ces produits sur l’humain, entre intoxications aiguës (maux de tête, vertiges, troubles hépato-digestifs, problèmes cutanés) et intoxications chroniques telles que cancers du sang, du cerveau, de la prostate, de la peau, de l’estomac, de la maladie de Parkinson, de troubles neurocomportementaux, et atteintes de la reproduction.
Le contrôle des points de vente, entre anarchie et absence de lois
La vente aussi des pesticides pose problème au Maroc. S’il y a des parapharmacies et autres points de vente qui devraient se réserver la vente de pesticides à usage agricole dans les villes, en périphérie et à proximité des régions agricoles, l’anarchie bat son plein. On peut s’en assurer en prenant la route à quelques kilomètres des grandes villes. On en vend même dans les souks hebdomadaires, ce qui ne fait qu’accentuer la problématique de leur usage excessif.
Le contrôle devient de plus en plus pressant pour ce qui est des produits phytosanitaires. D’ailleurs, un appel a été lancé par les associations de consommateurs contre ces faits constituant un grand danger pour le commun des mortels. Ces derniers ont d’ailleurs soulevé d’autres sujets y afférents telle que la nécessité de refonte ou de mise en application de lois : la loi n° 28-07 relative à la sécurité sanitaire des produits alimentaires et la loi n° 13-83 concernant la répression des fraudes sur les marchandises. En effet, il est à noter que la deuxième loi est sujet à polémique depuis longtemps, puisqu’elle ne prend compte le contrôle des végétaux frais qu’une fois emballés. On peut donc comprendre qu’elle est spécial-produits d’export.
Et comme toujours, les projets de lois qui devraient structurer ce domaine d’usage anarchique des pesticides restent toujours dans les tiroirs du Parlement. A l’exemple du projet de loi adopté en janvier 2020 par le Conseil du gouvernement, remplaçant la loi 42-95, qui stagne au niveau de la Chambre des représentants. Il est nécessaire de le « libérer » sachant que c’est ce projet de loi qui cible, en premier lieu, le contrôle de l’usage des pesticides et leur réglementation.
Bouteina BENNANI
Le contrôle devient de plus en plus pressant pour ce qui est des produits phytosanitaires. D’ailleurs, un appel a été lancé par les associations de consommateurs contre ces faits constituant un grand danger pour le commun des mortels. Ces derniers ont d’ailleurs soulevé d’autres sujets y afférents telle que la nécessité de refonte ou de mise en application de lois : la loi n° 28-07 relative à la sécurité sanitaire des produits alimentaires et la loi n° 13-83 concernant la répression des fraudes sur les marchandises. En effet, il est à noter que la deuxième loi est sujet à polémique depuis longtemps, puisqu’elle ne prend compte le contrôle des végétaux frais qu’une fois emballés. On peut donc comprendre qu’elle est spécial-produits d’export.
Et comme toujours, les projets de lois qui devraient structurer ce domaine d’usage anarchique des pesticides restent toujours dans les tiroirs du Parlement. A l’exemple du projet de loi adopté en janvier 2020 par le Conseil du gouvernement, remplaçant la loi 42-95, qui stagne au niveau de la Chambre des représentants. Il est nécessaire de le « libérer » sachant que c’est ce projet de loi qui cible, en premier lieu, le contrôle de l’usage des pesticides et leur réglementation.
Bouteina BENNANI