À l'échelle mondiale, seul 1 % des réfugiés en âge d'étudier ont accès à l'enseignement supérieur. Afin de surmonter ce problème et répondre à l’objectif du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) de porter à 15 % le nombre de réfugiés étudiants d'ici 2030, la Plateforme mondiale pour l’Enseignement supérieur a reçu l'aval des 42 États membres de l’UpM pour son projet « Mécanisme de Réponse Rapide (RRM) pour l’éducation supérieure dans les situations d’urgence dans la région euro-méditerranéenne ».
« Les universités et les centres de recherche ne doivent pas être sous-estimés dans le rôle moteur qu’ils jouent pour notre croissance. Ils agissent comme des centres névralgiques, abritant des pépites d'innovation, audacieuses et brillantes dont notre société a tant besoin. Nous devons chercher à soutenir au mieux ces ressources, en permettant à nos jeunes de poursuivre leurs ambitions dans l'enseignement supérieur et au-delà. » a déclaré le Secrétaire Général de l'UpM, Nasser Kamel.
Le Mécanisme de Réponse Rapide pour l’éducation supérieure dans les situations d’urgence dans la région euro-méditerranéenne
En réponse à l'urgence mondiale créée par la pandémie de Covid-19, cette initiative aide les populations réfugiées et déplacées à accéder aux établissements d'enseignement supérieur, en capitalisant sur leurs capacités d’accueil d’étudiants étrangers. Le projet, d'une durée de 36 mois, vise à mettre en œuvre un programme de bourses d'urgence de deux ans dans 10 pays (Égypte, France, Italie, Jordanie, Liban, Maroc, Pologne, Portugal, Espagne, Turquie) pour 300 bénéficiaires, dont une grande partie de réfugiés syriens mais pas uniquement.
Le projet prévoit un soutien non académique avec des programmes de mentorat, de formation aux compétences personnelles (soft skills) et de développement de carrière. En outre, il vise à mettre en place un dispositif pleinement opérationnel fournissant à la communauté internationale un cadre pour répondre à leurs besoins en termes d'éducation en temps de crise. Le programme de bourses d'études privilégiera l’autonomisation des jeunes femmes et les programmes d’étude répondant aux besoins de la nouvelle ère numérique.
« Pour les jeunes hommes et femmes des pays déchirés par la guerre, les possibilités d'éducation permettent de croire en l’avenir; et représentent une lueur d'espoir dans le quotidien des familles et des communautés entières. L'enseignement supérieur, dans les situations de crise, est souvent mis de côté. Pourtant, c'est un refuge pour les 18-28 ans. Il assure une protection, contribue à leur autonomie et est un catalyseur au redressement. Faire plus, mieux et plus vite n'est pas une option mais une nécessité qui profite à tous : à l'humanité, à la société et à la communauté universitaire » a déclaré Helena Barroco, responsable du projet.
Rasha, une des bénéficiaires actuelles du programme, ajoute : « La bourse m'a sauvé la vie, physiquement et émotionnellement, et m'a donné la possibilité de vivre, d'étudier et de réussir au Portugal. Elle a changé ma vie de manière significative. Elle m'a permis d’espérer à nouveau, m'a aidé à briser les chaînes sociales et d’être fière de moi-même pour la première fois de ma vie. Cela m'a donné le courage d'exprimer mes sentiments, de m’assumer et, par-dessus tout, ça m'a permis d’oser rêver. »