Les résultats des élections législatives en Géorgie, qui se sont déroulées le 26 octobre, ont été violement contestés par l’opposition. Deux jours plus tard, une vague de manifestations a déferlé sur la capitale, Tbilissi, ce qui est plutôt surprenant pour ce pays d’Europe de l’Est de moins de 4 millions d’habitants, devenu une démocratie après son détachement de l’Union soviétique, en 1991.
Les urnes ont donné vainqueur le parti déjà au pouvoir, le « Rêve géorgien », que les médias occidentaux présentent comme anti-Ue et pro-russe. La présidente de la Géorgie et ancienne diplomate française, Salomé Zourabichvili, réputée par contre pro-Ue, n’a pas reconnu les résultats desdites élections et considère comme illégitime tout vote du parlement pour la destituer, une procédure dans ce sens ayant été lancé contre elle.
Une prétendue ingérence russe dans le scrutin législatif en Géorgie a été dénoncée en chœur par l’opposition et la présidente géorgiennes, ainsi que les médias occidentaux.
Le parti au pouvoir à Tbilissi et son opposition se sont durement affrontés, le long de cette année, au sujet de projets de loi relatifs aux agents étrangers et aux droits des Lgbt, la présidente Zourabichvili refusant de signer leur promulgation.
Zourabichvili a considéré le projet de loi sur les organisations servant les intérêts de puissances étrangères comme un obstacle à l’adhésion de la Géorgie à l’Ue (!) et celui sur les Lgbt comme une restriction des droits de ces derniers.
Jusqu’à présent, la situation politique demeure confuse en Géorgie.
Les urnes ont donné vainqueur le parti déjà au pouvoir, le « Rêve géorgien », que les médias occidentaux présentent comme anti-Ue et pro-russe. La présidente de la Géorgie et ancienne diplomate française, Salomé Zourabichvili, réputée par contre pro-Ue, n’a pas reconnu les résultats desdites élections et considère comme illégitime tout vote du parlement pour la destituer, une procédure dans ce sens ayant été lancé contre elle.
Une prétendue ingérence russe dans le scrutin législatif en Géorgie a été dénoncée en chœur par l’opposition et la présidente géorgiennes, ainsi que les médias occidentaux.
Le parti au pouvoir à Tbilissi et son opposition se sont durement affrontés, le long de cette année, au sujet de projets de loi relatifs aux agents étrangers et aux droits des Lgbt, la présidente Zourabichvili refusant de signer leur promulgation.
Zourabichvili a considéré le projet de loi sur les organisations servant les intérêts de puissances étrangères comme un obstacle à l’adhésion de la Géorgie à l’Ue (!) et celui sur les Lgbt comme une restriction des droits de ces derniers.
Jusqu’à présent, la situation politique demeure confuse en Géorgie.
La démocratie menacée par la Russie et TikTok
Un scénario assez similaire à celui de la Géorgie se déroule actuellement dans un autre pays d’Europe de l’Est, la Roumanie.
Le 24 novembre s’est déroulé dans ce pays ex-communiste de 19 millions d’habitants le premier tour du scrutin présidentiel. Calin Georgescu, étiqueté populiste d’extrême droite et connu pour son peu d’enthousiasme envers l’Ue, se classe le premier, avec 23% des voix, éliminant de la course l’actuel premier ministre, Marcel Ciolacu, président du parti social-démocrate.
Douze jours après, le 6 décembre, la Cour constitutionnelle roumaine annule le premier tour de l’élection présidentielle, empêchant, de la sorte, la tenue du second, normalement prévu le 8 décembre. L’ensemble du processus électoral est jeté à la poubelle.
C’est, encore une fois, le même son de cloche auprès des médias occidentaux : l’ingérence russe, cette fois-ci avec la complicité de TikTok !
Le lendemain de la décision de la Cour constitutionnelle roumaine, une enquête judiciaire est lancée pour soupçon de manipulation de l’élection présidentielle et des perquisitions ont même été menées dans des maisons situées dans une ville, Brasov, située au centre du pays.
La principale concurrente de Calin Georgescu à l’élection présidentielle roumaine, Elena Lasconi, aux sympathies pro-Ue affirmées, a critiquée la décision de la Cour constitutionnelle d’annulation de la totalité du processus électoral, estimant que c’était un coup dur porté à la démocratie en Roumanie.
Le 24 novembre s’est déroulé dans ce pays ex-communiste de 19 millions d’habitants le premier tour du scrutin présidentiel. Calin Georgescu, étiqueté populiste d’extrême droite et connu pour son peu d’enthousiasme envers l’Ue, se classe le premier, avec 23% des voix, éliminant de la course l’actuel premier ministre, Marcel Ciolacu, président du parti social-démocrate.
Douze jours après, le 6 décembre, la Cour constitutionnelle roumaine annule le premier tour de l’élection présidentielle, empêchant, de la sorte, la tenue du second, normalement prévu le 8 décembre. L’ensemble du processus électoral est jeté à la poubelle.
C’est, encore une fois, le même son de cloche auprès des médias occidentaux : l’ingérence russe, cette fois-ci avec la complicité de TikTok !
Le lendemain de la décision de la Cour constitutionnelle roumaine, une enquête judiciaire est lancée pour soupçon de manipulation de l’élection présidentielle et des perquisitions ont même été menées dans des maisons situées dans une ville, Brasov, située au centre du pays.
La principale concurrente de Calin Georgescu à l’élection présidentielle roumaine, Elena Lasconi, aux sympathies pro-Ue affirmées, a critiquée la décision de la Cour constitutionnelle d’annulation de la totalité du processus électoral, estimant que c’était un coup dur porté à la démocratie en Roumanie.
Les forces spéciales à l’assaut du parlement coréen
De l’autre côté de la planète, plus exactement en Corée du Sud, c’est le chef de l’Etat, Yoon Suk Yeol, qui a mené une tentative de coup d’Etat contre le parlement, où son opposition est majoritaire. Il a décrété la loi martiale, dans la nuit du 3 au 4 décembre, et nommé le chef d’état-major de l’armée, Park An-su, commandant. Le premier ministre, Han Duck-soo, n’était même pas au courant de la tentative de putsch.
L’affaire a été concoctée par le président Yoon Suk Yeol et le ministre de la défense, Kim Yong-hyun, qui se trouve être également son ami d’enfance, ayant fait leurs classes dans le même lycée.
La suite relève du film d’action et de suspense « made in Corée ». 280 soldats des forces spéciales de la 1ère brigade aéroportée prennent d’assaut le parlement pour empêcher les députés de s’y réunir.
Deux heures et demie par la suite, répondant à l’appel urgent Woo Won-shik, président de l’assemblée nationale, 191 des 300 députés que compte cette institution parviennent à s’infiltrer dans le bâtiment parlement.
Le chef du parti démocrate de Corée, Lee Jae-myung, a même été filmé en train d’escalader le mur d’enceinte de l’assemblée nationale.
La loi martiale a été abrogée à la majorité des voix. Les soldats coréens se retirent du parlement et, six heures après la promulgation de la loi martiale, celle-ci est levée par le gouvernement coréen.
Dans un discours adressé à la nation, le président Yoon Suk Yeol a déclaré, pour justifier sa tentative de putsch : « je proclame la loi martiale pour protéger la République de Corée des menaces communistes de la Corée du Nord et des factions anti-États pro-nord sapant notre liberté et notre ordre constitutionnel ».
On croirait replonger dans les pires moments de la guerre froide, quand la lutte contre le communisme, ou le capitalisme, servait à légitimer les pires dictatures.
L’affaire a été concoctée par le président Yoon Suk Yeol et le ministre de la défense, Kim Yong-hyun, qui se trouve être également son ami d’enfance, ayant fait leurs classes dans le même lycée.
La suite relève du film d’action et de suspense « made in Corée ». 280 soldats des forces spéciales de la 1ère brigade aéroportée prennent d’assaut le parlement pour empêcher les députés de s’y réunir.
Deux heures et demie par la suite, répondant à l’appel urgent Woo Won-shik, président de l’assemblée nationale, 191 des 300 députés que compte cette institution parviennent à s’infiltrer dans le bâtiment parlement.
Le chef du parti démocrate de Corée, Lee Jae-myung, a même été filmé en train d’escalader le mur d’enceinte de l’assemblée nationale.
La loi martiale a été abrogée à la majorité des voix. Les soldats coréens se retirent du parlement et, six heures après la promulgation de la loi martiale, celle-ci est levée par le gouvernement coréen.
Dans un discours adressé à la nation, le président Yoon Suk Yeol a déclaré, pour justifier sa tentative de putsch : « je proclame la loi martiale pour protéger la République de Corée des menaces communistes de la Corée du Nord et des factions anti-États pro-nord sapant notre liberté et notre ordre constitutionnel ».
On croirait replonger dans les pires moments de la guerre froide, quand la lutte contre le communisme, ou le capitalisme, servait à légitimer les pires dictatures.
Pour une poignée de Won*
A l’origine de cette montée aux extrêmes au « pays du matin calme », un simple conflit autour du budget 2025. Le Parti du pouvoir populaire, formation politique du président Yoon Suk Yeol, voit sa proposition de hausse du budget rejetée par l’opposition, majoritaire au parlement.
Conduite par le Parti démocrate, l’opposition coréenne veut à réduire les enveloppes consacrées à la police, au parquet, au secrétariat du bureau présidentiel et au bureau de la sécurité nationale et désire allouer plus de fonds aux « bons en monnaie locale », un système de crédit destiné aux petits commerçants et aux travailleurs indépendants.
Il s’agit là d’un conflit classique entre partis de droite et de gauche à propos de l’allocation des ressources publiques, mais qui doit couvrir des désaccords autrement plus profonds pour motiver une tentative de coup d’Etat.
Malgré les manifestations massives à Séoul réclamant le départ du président Yoon Suk Yeol, ce dernier reste au pouvoir, le quorum requis n’ayant pas été atteint à l’assemblée nationale pour le destituer. Le ministre de la défense, Kim Yong-hyun, a démissionné juste après l’échec du putsch. Il est interdit de quitter le territoire de la Corée du Sud.
Les putschistes africains doivent bien se marrer. Non seulement ils avancent à visage découvert, sans hypocrites prétentions démocratiques, ni cabales pseudo-juridiques pour éliminer leurs concurrents, mais au moins, eux savent réussir un coup d’Etat.
Plus sérieusement, ces graves atteintes à la démocratie dans des pays où ce système de gouvernement est d’installation récente n’est pas de bonne augure pour les autres peuples qui y aspirent.
Conduite par le Parti démocrate, l’opposition coréenne veut à réduire les enveloppes consacrées à la police, au parquet, au secrétariat du bureau présidentiel et au bureau de la sécurité nationale et désire allouer plus de fonds aux « bons en monnaie locale », un système de crédit destiné aux petits commerçants et aux travailleurs indépendants.
Il s’agit là d’un conflit classique entre partis de droite et de gauche à propos de l’allocation des ressources publiques, mais qui doit couvrir des désaccords autrement plus profonds pour motiver une tentative de coup d’Etat.
Malgré les manifestations massives à Séoul réclamant le départ du président Yoon Suk Yeol, ce dernier reste au pouvoir, le quorum requis n’ayant pas été atteint à l’assemblée nationale pour le destituer. Le ministre de la défense, Kim Yong-hyun, a démissionné juste après l’échec du putsch. Il est interdit de quitter le territoire de la Corée du Sud.
Les putschistes africains doivent bien se marrer. Non seulement ils avancent à visage découvert, sans hypocrites prétentions démocratiques, ni cabales pseudo-juridiques pour éliminer leurs concurrents, mais au moins, eux savent réussir un coup d’Etat.
Plus sérieusement, ces graves atteintes à la démocratie dans des pays où ce système de gouvernement est d’installation récente n’est pas de bonne augure pour les autres peuples qui y aspirent.
*Le Won est la monnaie de la Corée du Sud