Découverte du vin liquide le plus vieux au monde dans une tombe romaine de 2000 ans


Rédigé par le Jeudi 20 Juin 2024

Conservé depuis le Ier siècle apr. J.-C. dans une urne funéraire en verre, ce vin était immergé avec les os incinérés d'un aristocrate romain.



Une découverte fortuite à Carmona

Une découverte archéologique exceptionnelle a été faite à Carmona, en Espagne.

Une tombe romaine vieille de 2 000 ans a révélé le plus ancien vin liquide jamais retrouvé, conservé depuis le Ier siècle apr. J.-C. dans une urne funéraire en verre, aux côtés des os incinérés d'un aristocrate romain.
 
Il y a cinq ans, une rare tombe romaine intacte a été découverte par hasard dans la ville antique de Carmo, aujourd'hui Carmona, en Andalousie, Espagne.
 
Lors de travaux effectués par une famille sur leur maison, ils sont tombés sur cette sépulture et ont immédiatement contacté le département archéologique local.
 
Les archéologues ont rapidement compris l'importance de cette trouvaille : une chambre funéraire creusée dans la roche, restée intacte et non pillée depuis des millénaires.

Le contenu de la tombe

Les fouilles ont révélé huit niches funéraires, ou loculi, contenant des urnes en calcaire, grès, verre et plomb. Chaque urne abritait les restes incinérés d'un individu.
 
Deux urnes portaient des noms - Hispanae et Senicio. Une urne en verre a particulièrement surpris les chercheurs par son contenu : un liquide rougeâtre, semblable au vin de Xérès, conservé depuis le Ier siècle apr. J.-C., et une bague en or décorée d'un Janus à deux têtes.
 
L'équipe du Département de chimie organique de l'université de Cordoue a analysé le liquide et déterminé qu'il s'agissait du plus ancien vin liquide jamais retrouvé, surpassant ainsi le vin de la bouteille de Spire de 325 apr. J.-C.
 
Le liquide avait un pH neutre de 7,5, proche de celui de l'eau, mais contenait des polyphénols, des biomarqueurs présents dans tous les vins, et des composés chimiques similaires à ceux des vins actuels de la région d'Andalousie.
 
L'absence d'acide syringique a permis d'identifier ce vin comme étant blanc, malgré la possibilité d'une dégradation au fil du temps.

Les rituels funéraires et les divisions de genre

Les restes de l'homme trouvés dans le vin soulignent les pratiques funéraires genrées de la Rome antique, où les femmes étaient formellement interdites de boire du vin.
 
L'urne contenant les restes d'une femme ne contenait pas de vin, mais des bijoux en ambre, une bouteille de parfum à base de patchouli et des fragments de tissus en soie.
 
Cette découverte exceptionnelle éclaire les archéologues sur les rituels funéraires romains et permet d'identifier le plus ancien vin blanc du monde. Bien que techniquement buvable, ce vin a passé 2 000 ans en contact avec les restes incinérés d'un défunt, dissuadant les chercheurs de le déguster.
 
En conclusion, les vestiges de la tombe de Carmona offrent une fenêtre précieuse sur la vie et les rituels de la Rome antique, tout en révélant des artefacts rares et des pratiques funéraires uniques.

L'odj avec Geo

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Jeudi 20 Juin 2024
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