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De la supervision bancaire à la Bad Bank


le Lundi 30 Août 2021

L’exercice 2020 continue de livrer ses chiffres. Les derniers en date, à l’écriture de ces lignes, sont ceux afférents à la supervision bancaire.



De la supervision bancaire à la Bad Bank
Laquelle supervision s’est opérée dans un contexte inédit caractérisé, entre autres, par une récession de 6,3 %, la mise en place d’un fonds spécial pour la gestion de la pandémie ayant mobilisé 34,5 milliards de dirhams, l’octroi de moratoires sur les crédits et prêts de trésorerie garantis par l’Etat, des aides financières directes aux populations ciblées à travers le réseau de banques, d’établissements de paiement et d’associations de micro-crédit.

Au niveau de la Banque centrale, la riposte fut multiple. Du conventionnel au non-conventionnel. De la réduction du taux directeur de 75 points de base à 1,5 % à la libération intégrale de la réserve obligatoire au profit des banques. En passant par l’élargissement du collatéral éligible aux opérations de recours aux avances en liquidité ainsi que l’assouplissement des conditions de refinancement.

Au niveau prudentiel, la Banque centrale, en tant qu’autorité monétaire est allée plus loin. Elle a toléré un certain relâchement des coussins réglementaires de liquidité jusqu’à fin juin 2020 ainsi que des coussins de fonds propres à hauteur de 50 points de base jusqu’à fin juin 2022.
En même temps, Bank Al-Maghrib avait appelé les établissements de crédit à ne pas distribuer les dividendes au titre de 2019 et constituer, à titre préventif, des provisions à caractère général.
Une manière de se prémunir contre la hausse des risques de crédit.

Il est vrai que, par le biais de ces mesures, la contraction du crédit fut évitée. N’empêche que la sinistralité sur prêts s’est accrue, induisant une hausse des créances en souffrance de 14 % et un taux de risque de 8,2 %, contre 7,5 % une année auparavant.

Au point que l’idée de création d’un marché secondaire de créances non-performantes, des actifs douteux, pour ne pas dire Bad Bank ou "banque-poubelle", prend forme.

Et c’est d’ailleurs, en ce sens que, de concert avec la Banque mondiale, Bank Al Maghrib a mené une étude visant à identifier ce qu’il faut entreprendre pour permettre l’aboutissement d’une telle initiative.

A aujourd’hui la Banque centrale affirme œuvrer à la concrétisation des actions identifiées avec les parties prenantes concernées, en vue de libérer des fonds propres prudentiels et accroître par-là le potentiel de financement de l’économie.

Reste donc à savoir si les pertes éventuelles d’un tel assainissement de bilans bancaires, seront supportées par les actionnaires ou à la charge du simple contribuable ?

La question est adressée à M. Abdellatif Jouahri en sa qualité de conseiller financier du Gouvernement.
 






Lundi 30 Août 2021

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