Davos 2025 face à la montée du démondialisme

​Davos 2025 : l'europe prône le multilatéralisme face à Donald Trump


Rédigé par La Rédaction le Mercredi 22 Janvier 2025

Davos 2025 : Quand Trump souffle le chaud et l’Europe tend la main
Protectionnisme vs Multilatéralisme : Le duel économique de Davos
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Démondialisme et protectionnisme : des thèmes au cœur des débats

La réunion annuelle 2025 du Forum économique mondial (WEF) s'est ouverte le 20 janvier à Davos, en Suisse, avec la participation de plus de 2 500 décideurs économiques, politiques, scientifiques et culturels. Cette édition se déroule dans un contexte marqué par la montée des courants démondialistes, portés par des politiques protectionnistes, des crises géopolitiques et une méfiance croissante envers les institutions mondiales.

Depuis l’arrivée de Donald Trump sur la scène politique mondiale, la question du démondialisme est devenue incontournable dans les cercles de réflexion économique. À Davos, les discussions s’orientent vers l’impact des politiques protectionnistes sur les chaînes d’approvisionnement mondiales et la coopération internationale. Alors que certains dirigeants plaident pour un retour à des économies souveraines et moins dépendantes, d'autres insistent sur la nécessité de préserver une globalisation rénovée, plus équitable et durable.

Le rapport annuel du WEF publié en amont de l’événement met en lumière les tensions croissantes entre les grandes puissances économiques, les ruptures dans les chaînes d'approvisionnement et les conséquences des sanctions économiques. Il alerte également sur l’augmentation des inégalités au sein des nations et entre elles, exacerbée par la fragmentation économique.

Un autre thème majeur de cette édition est la transition énergétique. Avec la crise climatique comme toile de fond, les discussions portent sur la manière dont les pays peuvent accélérer leur transition tout en gérant les coûts économiques et sociaux associés. Les débats sur le rôle des énergies renouvelables, la taxation carbone et les investissements verts illustrent les tensions entre la quête de souveraineté énergétique et les objectifs de coopération internationale.

En parallèle, les pays en développement réclament des financements plus justes et plus accessibles pour leur transition énergétique, dénonçant l’inaction des pays industrialisés face à leurs propres engagements climatiques.

Malgré ces défis, la réunion de Davos tente d’insuffler une dose d’optimisme. Les discussions sur la régulation des technologies de rupture, comme l’intelligence artificielle, et sur le potentiel des nouvelles innovations pour résoudre les crises mondiales apportent une note d’espoir. Les organisateurs insistent sur la nécessité d’une coopération renforcée entre secteurs public et privé pour relever les défis globaux.

Cependant, l’ombre du démondialisme plane sur chaque session, rappelant que les consensus sont plus fragiles que jamais. Certains experts avertissent que sans un dialogue inclusif et des actions concrètes, les fractures actuelles pourraient s’élargir et compromettre les progrès réalisés dans des domaines clés tels que la lutte contre la pauvreté et le changement climatique.

Davos 2025 incarne les tensions de notre époque : entre les appels à une souveraineté économique renforcée et la nécessité d’une coopération mondiale face aux défis communs. Si la réunion a pour ambition de tracer une feuille de route pour un avenir plus résilient et durable, les divergences d’intérêts rendent cet objectif plus difficile que jamais.

​Davos 2025 : Ursula von der Leyen prône le multilatéralisme face à Donald Trump

À l’occasion de la réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos, Ursula von der Leyen a affirmé la détermination de l’Union européenne à maintenir ses principes et protéger ses intérêts face à la nouvelle administration américaine. Bien qu’elle n’ait pas mentionné directement Donald Trump, qui doit intervenir en visioconférence, la présidente de la Commission européenne a tendu la main à des partenaires comme la Chine, mettant en avant le besoin de coopération internationale.

Dans son discours, von der Leyen a souligné l’importance de l’accord de Paris sur le climat, qu’elle considère comme "le meilleur espoir pour l’humanité". Une déclaration qui prend un sens particulier alors que Donald Trump, fraîchement réélu, a relancé la sortie des États-Unis de cet accord, menaçant les efforts globaux contre le réchauffement climatique.

Elle a aussi annoncé l’intention de l’Europe de renforcer ses partenariats au-delà de ses alliés traditionnels. "Nous sommes prêts à dialoguer avec tous les pays partageant des intérêts communs", a-t-elle déclaré, évoquant un prochain voyage en Inde et une volonté d’approfondir les relations avec Pékin.

Le vice-Premier ministre chinois, Ding Xuexiang, qui a pris la parole après von der Leyen, a défendu le multilatéralisme et appelé à résoudre les conflits par le dialogue. "Le protectionnisme ne mène nulle part, et il n’y a pas de vainqueur dans les guerres commerciales", a-t-il averti, en référence aux tensions exacerbées par les surtaxes annoncées par Trump sur les produits mexicains et canadiens.

Olaf Scholz, chancelier allemand, a également mis en garde contre les dangers de l’isolement économique, rappelant que le libre-échange reste "le fondement de la prospérité mondiale".

Entre tensions commerciales et divergences sur le climat, Davos 2025 reflète un monde économique divisé. L’Europe se positionne en défenseur du dialogue et de la coopération, face à une Amérique qui privilégie des approches unilatérales et protectionnistes.

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Mercredi 22 Janvier 2025
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