Les 12 et 13 septembre, la ville ocre de Marrakech a été le théâtre de deux événements culinaires majeurs : le Bocuse d’or Afrique et le Tournoi officiel des chefs d'Afrique (TOC Afrique). Ces compétitions ont mis en lumière l’excellence gastronomique marocaine, avec des chefs locaux qui ont su se démarquer et briller face à une concurrence internationale féroce. David Tissot, chef étoilé français et président du jury, a salué les performances des chefs marocains tout en soulignant que « le Maroc doit viser plus haut » pour consolider sa place dans l’élite culinaire mondiale.

Les propos de Tissot traduisent un réel engouement pour la gastronomie marocaine, mais révèlent également l’importance de continuer à se perfectionner dans un secteur où la compétition est de plus en plus rude. Le Maroc, riche de sa culture gastronomique ancestrale, dispose d’un potentiel énorme pour devenir une référence sur la scène culinaire mondiale. Toutefois, pour atteindre cet objectif, les chefs marocains doivent continuer à se former, à innover et à s’inspirer des meilleures pratiques internationales.

Les enjeux économiques sont considérables. La gastronomie est un vecteur de développement touristique majeur. En s’imposant sur la scène internationale, le Maroc pourrait attirer davantage de touristes gastronomiques, un segment à fort potentiel. Marrakech, en particulier, a tout pour devenir une destination incontournable pour les amateurs de cuisine du monde entier. De plus, en valorisant les produits du terroir marocain, les chefs pourraient contribuer à dynamiser les filières agricoles locales, en particulier celles liées à l’agriculture biologique et à la production durable.

À l’international, la montée en puissance de la gastronomie marocaine s’inscrit dans une tendance globale où les cuisines du Sud, longtemps marginalisées, gagnent en reconnaissance. L’Afrique, avec ses traditions culinaires variées et ses produits uniques, est de plus en plus présente dans les grandes compétitions internationales. Le succès de chefs comme Tissot au Bocuse d’or ou au TOC Afrique témoigne de ce changement de paradigme.

À court terme, le Maroc a toutes les cartes en main pour consolider sa position, notamment en participant activement à des compétitions internationales et en investissant dans la formation de ses jeunes talents. Toutefois, des incertitudes demeurent quant à la capacité du pays à transformer ces succès ponctuels en une véritable stratégie de développement gastronomique durable. Les chefs marocains devront continuer à innover pour rester compétitifs sur une scène internationale de plus en plus exigeante.