Par Dr Anwar CHERKAOUI
L'OMS, en tant qu'organisation mondiale, a pour mission de promouvoir la santé pour tous, sans distinction de pays. Cependant, certaines critiques et observations suggèrent que, dans son approche managériale et humanitaire, les pays développés bénéficient parfois de privilèges par rapport aux pays en développement. Voici quelques mesures et dynamiques à travers lesquelles cette situation peut se manifester :
1. Financement et influence des pays développés
Dépendance au financement : L'OMS dépend en grande partie des contributions volontaires des États membres et d'organisations privées, qui proviennent souvent des pays développés. Cela peut créer des priorités biaisées, où les intérêts des contributeurs majeurs (comme les États-Unis, l'Union européenne ou des fondations privées) prennent le pas sur les besoins des pays en développement. Par exemple, des programmes axés sur des maladies non transmissibles ou des initiatives de recherche de pointe, souvent plus pertinentes pour les pays développés, peuvent recevoir plus de financements.
Influence dans la gouvernance : Les pays développés, en raison de leur pouvoir financier, ont souvent une influence plus forte dans les décisions stratégiques et les priorités de l'OMS, ce qui peut détourner l'attention des problèmes spécifiques des pays en développement.
2. Priorisation des programmes globaux sur les besoins locaux
Approche universelle : L’OMS tend à adopter des stratégies globales qui s’appliquent à l’échelle mondiale, parfois au détriment des réalités locales des pays en développement. Cela peut entraîner des programmes moins adaptés aux contextes spécifiques de ces pays, où les infrastructures de santé sont faibles et les maladies infectieuses restent prioritaires.
Accent sur les maladies non transmissibles : Bien que les maladies non transmissibles (diabète, maladies cardiaques) représentent un défi mondial, leur importance est souvent plus marquée dans les pays développés. Pourtant, de nombreux programmes de l'OMS sont orientés vers la gestion de ces maladies, laissant parfois moins de ressources pour les problèmes aigus des pays en développement comme les maladies infectieuses et la malnutrition.
3. Réponse inégale aux urgences sanitaires
Délai de réaction dans les pays en développement : L'OMS a parfois été critiquée pour sa lenteur à réagir face à des crises sanitaires dans les pays en développement. Par exemple, lors de l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest (2014-2016), la réponse initiale a été perçue comme tardive et insuffisante par rapport à ce qu'on aurait pu attendre pour une crise sanitaire de grande ampleur dans un pays développé.
Capacités locales limitées : L'OMS travaille souvent à renforcer les systèmes de santé dans les pays en développement, mais ces efforts sont parfois jugés insuffisants. Les pays développés, ayant des infrastructures plus solides, reçoivent souvent un soutien plus rapide et efficace en cas de crise, alors que les pays en développement dépendent d'un soutien plus limité et à long terme.
4. Accès inégal aux innovations et aux vaccins
Disparités dans l'accès aux vaccins : La distribution des vaccins, comme pour la COVID-19, a révélé de profondes inégalités. Bien que l'OMS ait initié des programmes comme COVAX pour assurer une distribution équitable, de nombreux pays en développement ont reçu leurs doses tardivement, tandis que les pays développés étaient priorisés. Cela démontre une inégalité dans la gestion des ressources vitales.
Innovation et recherche : L’OMS favorise souvent des initiatives de recherche axées sur des technologies médicales avancées et des solutions sophistiquées, plus accessibles aux pays développés. En revanche, les pays en développement manquent souvent d’accès aux innovations technologiques de base (diagnostics, traitements).
5. Focalisation sur les intérêts géopolitiques des grandes puissances
Influence des grandes puissances : Les pays développés exercent souvent une influence géopolitique sur les priorités de l'OMS. Par exemple, les préoccupations de santé publique dans des zones politiquement sensibles (conflits, migrations) peuvent être influencées par les agendas des pays développés. Cette influence peut orienter les ressources et l'attention de l'OMS vers des régions qui ne sont pas forcément les plus nécessiteuses du point de vue de la santé publique.
6. Inégalités dans le renforcement des capacités locales
Formation et expertise : L'OMS offre des programmes de formation pour renforcer les capacités des pays en développement, mais ces programmes peuvent être insuffisants ou mal adaptés. Dans les pays développés, les professionnels de santé bénéficient d'une formation et de technologies avancées, alors que les pays en développement manquent souvent de ressources humaines et de savoir-faire.
Partenariats asymétriques : L'OMS collabore souvent avec des institutions des pays développés pour offrir une expertise technique. Toutefois, cela peut renforcer une dépendance au lieu de favoriser l’autonomie des systèmes de santé des pays en développement.
7. Focalisation sur les pandémies mondiales au détriment des crises locales
Lors des pandémies ou crises sanitaires mondiales, les pays développés peuvent mobiliser rapidement des ressources et des infrastructures solides pour y faire face. L'OMS est souvent contrainte de concentrer son soutien dans ces pays, alors que les pays en développement continuent de faire face à des crises locales qui reçoivent moins d'attention, comme la malnutrition, les épidémies locales de maladies comme le paludisme ou la dengue.
Bien que l'OMS s'efforce de répondre aux besoins de santé à l'échelle mondiale, des inégalités persistent dans son approche managériale et humanitaire entre les pays développés et les pays en développement. L'organisation doit réévaluer ses priorités et adapter ses ressources pour s'assurer que les populations les plus vulnérables des pays en développement reçoivent une attention adéquate, en particulier en matière d'accès aux soins, de renforcement des capacités locales, et de réponse aux crises sanitaires. Une meilleure équité dans la distribution des ressources et des programmes adaptés aux réalités locales est essentielle pour corriger ces déséquilibres.
1. Financement et influence des pays développés
Dépendance au financement : L'OMS dépend en grande partie des contributions volontaires des États membres et d'organisations privées, qui proviennent souvent des pays développés. Cela peut créer des priorités biaisées, où les intérêts des contributeurs majeurs (comme les États-Unis, l'Union européenne ou des fondations privées) prennent le pas sur les besoins des pays en développement. Par exemple, des programmes axés sur des maladies non transmissibles ou des initiatives de recherche de pointe, souvent plus pertinentes pour les pays développés, peuvent recevoir plus de financements.
Influence dans la gouvernance : Les pays développés, en raison de leur pouvoir financier, ont souvent une influence plus forte dans les décisions stratégiques et les priorités de l'OMS, ce qui peut détourner l'attention des problèmes spécifiques des pays en développement.
2. Priorisation des programmes globaux sur les besoins locaux
Approche universelle : L’OMS tend à adopter des stratégies globales qui s’appliquent à l’échelle mondiale, parfois au détriment des réalités locales des pays en développement. Cela peut entraîner des programmes moins adaptés aux contextes spécifiques de ces pays, où les infrastructures de santé sont faibles et les maladies infectieuses restent prioritaires.
Accent sur les maladies non transmissibles : Bien que les maladies non transmissibles (diabète, maladies cardiaques) représentent un défi mondial, leur importance est souvent plus marquée dans les pays développés. Pourtant, de nombreux programmes de l'OMS sont orientés vers la gestion de ces maladies, laissant parfois moins de ressources pour les problèmes aigus des pays en développement comme les maladies infectieuses et la malnutrition.
3. Réponse inégale aux urgences sanitaires
Délai de réaction dans les pays en développement : L'OMS a parfois été critiquée pour sa lenteur à réagir face à des crises sanitaires dans les pays en développement. Par exemple, lors de l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest (2014-2016), la réponse initiale a été perçue comme tardive et insuffisante par rapport à ce qu'on aurait pu attendre pour une crise sanitaire de grande ampleur dans un pays développé.
Capacités locales limitées : L'OMS travaille souvent à renforcer les systèmes de santé dans les pays en développement, mais ces efforts sont parfois jugés insuffisants. Les pays développés, ayant des infrastructures plus solides, reçoivent souvent un soutien plus rapide et efficace en cas de crise, alors que les pays en développement dépendent d'un soutien plus limité et à long terme.
4. Accès inégal aux innovations et aux vaccins
Disparités dans l'accès aux vaccins : La distribution des vaccins, comme pour la COVID-19, a révélé de profondes inégalités. Bien que l'OMS ait initié des programmes comme COVAX pour assurer une distribution équitable, de nombreux pays en développement ont reçu leurs doses tardivement, tandis que les pays développés étaient priorisés. Cela démontre une inégalité dans la gestion des ressources vitales.
Innovation et recherche : L’OMS favorise souvent des initiatives de recherche axées sur des technologies médicales avancées et des solutions sophistiquées, plus accessibles aux pays développés. En revanche, les pays en développement manquent souvent d’accès aux innovations technologiques de base (diagnostics, traitements).
5. Focalisation sur les intérêts géopolitiques des grandes puissances
Influence des grandes puissances : Les pays développés exercent souvent une influence géopolitique sur les priorités de l'OMS. Par exemple, les préoccupations de santé publique dans des zones politiquement sensibles (conflits, migrations) peuvent être influencées par les agendas des pays développés. Cette influence peut orienter les ressources et l'attention de l'OMS vers des régions qui ne sont pas forcément les plus nécessiteuses du point de vue de la santé publique.
6. Inégalités dans le renforcement des capacités locales
Formation et expertise : L'OMS offre des programmes de formation pour renforcer les capacités des pays en développement, mais ces programmes peuvent être insuffisants ou mal adaptés. Dans les pays développés, les professionnels de santé bénéficient d'une formation et de technologies avancées, alors que les pays en développement manquent souvent de ressources humaines et de savoir-faire.
Partenariats asymétriques : L'OMS collabore souvent avec des institutions des pays développés pour offrir une expertise technique. Toutefois, cela peut renforcer une dépendance au lieu de favoriser l’autonomie des systèmes de santé des pays en développement.
7. Focalisation sur les pandémies mondiales au détriment des crises locales
Lors des pandémies ou crises sanitaires mondiales, les pays développés peuvent mobiliser rapidement des ressources et des infrastructures solides pour y faire face. L'OMS est souvent contrainte de concentrer son soutien dans ces pays, alors que les pays en développement continuent de faire face à des crises locales qui reçoivent moins d'attention, comme la malnutrition, les épidémies locales de maladies comme le paludisme ou la dengue.
Bien que l'OMS s'efforce de répondre aux besoins de santé à l'échelle mondiale, des inégalités persistent dans son approche managériale et humanitaire entre les pays développés et les pays en développement. L'organisation doit réévaluer ses priorités et adapter ses ressources pour s'assurer que les populations les plus vulnérables des pays en développement reçoivent une attention adéquate, en particulier en matière d'accès aux soins, de renforcement des capacités locales, et de réponse aux crises sanitaires. Une meilleure équité dans la distribution des ressources et des programmes adaptés aux réalités locales est essentielle pour corriger ces déséquilibres.