Les chercheurs Abdelkhalek El Touhami et Dorothée Boccanfuso, en analysant les données de l’Observatoire National du Développement Humain (ONDH), ont révélé des tendances encourageantes. Contrairement aux prévisions sombres, la classe moyenne marocaine a non seulement maintenu sa position, mais elle a également prospéré de manière significative. Cette période a vu le taux de pauvreté chuter de 14,24% à 9,65%, tandis que la proportion de la classe moyenne est passée de 53,20% à 61,90%, soit une hausse impressionnante de 16,35%.

L'une des conclusions les plus frappantes de cette étude est la croissance de la classe moyenne dans les zones rurales. En 2019, plus de 70% de la population rurale faisait partie de la classe moyenne, marquant un gain de plus de 6 points de pourcentage par rapport à 2012. Les zones urbaines ont également vu une augmentation notable, avec une classe moyenne représentant environ deux tiers de la population urbaine en 2019, après une croissance de 14,85%.

L'étude repose sur des enquêtes approfondies menées auprès des ménages marocains. En 2012, environ 8 000 ménages ont été interrogés, avec une répartition de 60,96% en milieu urbain et 39,04% en milieu rural. En 2019, l'échantillon a été élargi à 16 879 ménages, avec une répartition géographique similaire. Ces données solides permettent une analyse fiable et représentative de l'évolution socio-économique du Maroc.

Les résultats de cette étude soulignent une croissance pro-pauvre, où non seulement les plus défavorisés ont vu leur situation s'améliorer, mais où la classe moyenne a également connu des progrès significatifs. Cette tendance de mobilité ascendante, où une partie de la population aisée migre vers la classe moyenne, renforce l'idée d'une structure sociale en évolution positive.

Ces conclusions bousculent les perceptions traditionnelles d'une classe moyenne en déclin et mettent en lumière la résilience et la vitalité de cette catégorie sociale au Maroc. Il est crucial de continuer à approfondir les analyses basées sur des données récentes et fiables pour mieux comprendre les dynamiques sociales et économiques en jeu. Ces informations sont essentielles pour orienter les politiques publiques et promouvoir un développement équitable et durable à travers le pays.

En somme, cette étude redéfinit notre compréhension de la classe moyenne marocaine et ouvre la voie à un avenir économique plus optimiste pour le Royaume.

Les mesures de confinement, les restrictions de déplacement et la baisse de l'activité économique ont eu des effets dévastateurs sur les ménages et les entreprises marocaines. La classe moyenne, qui avait connu une croissance spectaculaire entre 2012 et 2019, a été particulièrement touchée.

De nombreux foyers ont vu leurs revenus diminuer, certains tombant même dans la précarité. Les secteurs du tourisme, de l'hôtellerie et de la restauration, moteurs importants de l'économie marocaine, ont subi des pertes énormes, affectant ainsi les emplois et les moyens de subsistance de nombreux membres de la classe moyenne.

Cette crise sanitaire a donc ralenti voire inversé certaines des avancées socio-économiques obtenues au cours des années précédentes, soulignant la nécessité de stratégies de relance économique robustes pour restaurer et renforcer la résilience de la classe moyenne au Maroc.

Malgré les revers causés par la pandémie, les performances antérieures du Maroc montrent qu'il est possible de renouer avec une croissance dynamique de la classe moyenne.

Entre 2012 et 2019, le pays a démontré une capacité remarquable à stimuler le développement économique et à réduire la pauvreté.

Fort de cette expérience, le Maroc dispose de la volonté nécessaire, des compétences et des ressources nécessaires pour rétablir et surpasser ces progrès à l'horizon 2030.

Avec des politiques économiques adaptées, des investissements dans l'éducation, l'innovation et les infrastructures, et une attention particulière aux secteurs les plus touchés par la crise, le Royaume peut espérer reconstruire une classe moyenne forte et résiliente. Les initiatives en faveur de l'inclusion sociale et du développement durable joueront un rôle clé dans cette reprise, permettant au Maroc de retrouver sa trajectoire de croissance et de prospérité.