Dans la nuit du 5 au 6 février, l’assemblée nationale du Sénégal a voté une proposition de loi qui reporte au 15 décembre la tenue de l’élection présidentielle, auparavant programmée pour le 25 février.
Le décret appelant le corps électoral à la participation au scrutin présidentiel, le 25 février, a été abrogé, le 3 février, par le président sortant, Macky Sall. Son mandat est, donc, prolongé jusqu’à la mi-décembre.
Il a, alors, appelé à la tenue d’un dialogue national, de manière à s’assurer du déroulement d’une « élection libre, transparente et inclusive ».
Le président Sall avait déjà annoncé son intention de ne pas se présenter au scrutin présidentiel, ce que, de toute manière, la constitution du Sénégal ne permet pas.
Elu chef de l’Etat sénégalais en mars 2012, puis réélu en février 2019, Macky Sall ne peut prétendre à un 3ème mandat.
Le décret appelant le corps électoral à la participation au scrutin présidentiel, le 25 février, a été abrogé, le 3 février, par le président sortant, Macky Sall. Son mandat est, donc, prolongé jusqu’à la mi-décembre.
Il a, alors, appelé à la tenue d’un dialogue national, de manière à s’assurer du déroulement d’une « élection libre, transparente et inclusive ».
Le président Sall avait déjà annoncé son intention de ne pas se présenter au scrutin présidentiel, ce que, de toute manière, la constitution du Sénégal ne permet pas.
Elu chef de l’Etat sénégalais en mars 2012, puis réélu en février 2019, Macky Sall ne peut prétendre à un 3ème mandat.
Du rififi à l’Assemblée nationale
Le vote par l’assemblée national de la proposition de loi portant report du scrutin présidentiel a donné lieu à une triste scène, qui terni quelque peu l’image de l’une des démocraties les mieux enracinées d’Afrique.
La gendarmerie sénégalaise est intervenue dans l’enceinte de l’assemblée nationale pour sortir les députés de l’opposition, qui tentaient d’empêcher le déroulement du vote.
Ces derniers ont dénoncé un coup d’Etat constitutionnel, le comble pour un pays comme le Sénégal, qui n’a jamais connu de putsch.
Il est, cependant, important de rappeler que cette grave crise politique ne date pas du vote de report du scrutin présidentiel.
La gendarmerie sénégalaise est intervenue dans l’enceinte de l’assemblée nationale pour sortir les députés de l’opposition, qui tentaient d’empêcher le déroulement du vote.
Ces derniers ont dénoncé un coup d’Etat constitutionnel, le comble pour un pays comme le Sénégal, qui n’a jamais connu de putsch.
Il est, cependant, important de rappeler que cette grave crise politique ne date pas du vote de report du scrutin présidentiel.
Le Conseil constitutionnel sur la sellette
Le 31 janvier, l’assemblée nationale du Sénégal a approuvé la création d’une commission d’enquête concernant le Conseil constitutionnel. Et déjà, les députés sénégalais en étaient arrivés aux mains à ce sujet.
Les soutiens du président Macky Sall ont d’ailleurs justifié le report de l’élection présidentielle par cette crise institutionnelle, qui voit s’affronter l’assemblée nationale et le Conseil constitutionnel, ce qui serait de nature à décrédibiliser le résultat du scrutin.
Précision utile, la demande de création de la commission d’enquête parlementaire visant le Conseil constitutionnel, adoptée par 120 voix pour et 24 contre, n’a pas été formulée par le parti au pouvoir, l’Alliance pour la république, crée en 2008 par Macky Sall.
Les soutiens du président Macky Sall ont d’ailleurs justifié le report de l’élection présidentielle par cette crise institutionnelle, qui voit s’affronter l’assemblée nationale et le Conseil constitutionnel, ce qui serait de nature à décrédibiliser le résultat du scrutin.
Précision utile, la demande de création de la commission d’enquête parlementaire visant le Conseil constitutionnel, adoptée par 120 voix pour et 24 contre, n’a pas été formulée par le parti au pouvoir, l’Alliance pour la république, crée en 2008 par Macky Sall.
Un rejet de candidature
C’est une formation de l’opposition, le Parti démocratique sénégalais, qui en est l’inspiratrice. Son candidat à l’élection présidentiel, Karim Wade, ancien ministre et fils de l’ex-président Abdoulaye Wade, s’est vu, en effet, rejeté sa candidature par le Conseil constitutionnel.
C’est la 2ème fois que Karim Wade se voit disqualifié pour la course à la présidentielle par le Conseil constitutionnel sénégalais.
La première fois, c’était en 2019, quand il s’est vu rejeter sa candidature en raison d’une condamnation à six ans de prison, en 2015, pour enrichissement illicite.
Cette fois-ci, la raison invoquée par le Conseil constitutionnel est la double nationalité, sénégalaise et française, de Karim Wade, une décision que celui-ci conteste du fait qu’il a renoncé à sa nationalité française.
La crise politique au Sénégal a pris une dimension internationale quand la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a décidé de prendre position à ce sujet.
C’est la 2ème fois que Karim Wade se voit disqualifié pour la course à la présidentielle par le Conseil constitutionnel sénégalais.
La première fois, c’était en 2019, quand il s’est vu rejeter sa candidature en raison d’une condamnation à six ans de prison, en 2015, pour enrichissement illicite.
Cette fois-ci, la raison invoquée par le Conseil constitutionnel est la double nationalité, sénégalaise et française, de Karim Wade, une décision que celui-ci conteste du fait qu’il a renoncé à sa nationalité française.
La crise politique au Sénégal a pris une dimension internationale quand la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a décidé de prendre position à ce sujet.
Une Cédéao fragilisée
La Cédéao, qui a dit suivre la situation politique au Sénégal « avec préoccupation », a publié un communiqué où elle « encourage la classe politique à prendre de toute urgence les mesures nécessaires pour rétablir le calendrier électoral ».
Cette organisation régionale est légitimé d’exprimer son avis au sujet de la crise politique au Sénégal, en vertu du Protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance adopté par les chefs d’Etats membres de la Cédéao, en date du 21 décembre 2001 à Dakar.
L’article 2 dudit protocole stipule, en effet, dans son premier point qu’« aucune réforme substantielle de la loi électorale ne doit intervenir dans les six mois précédant les élections, sans le consentement d’une large majorité des acteurs politiques ».
Il est même précisé, dans le second point du même article, que « les élections à tous les niveaux doivent avoir lieu aux dates ou périodes fixées par la Constitution ou les lois électorales ».
Le seul hic est que la Cédéao traverse elle-même une grave crise, depuis que l’Alliance des Etats du Sahel (AES), qui regroupe le Niger, le Mali et le Burkina Faso, a décidé, le 28 janvier, de claquer la porte de l’organisation.
Cette organisation régionale est légitimé d’exprimer son avis au sujet de la crise politique au Sénégal, en vertu du Protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance adopté par les chefs d’Etats membres de la Cédéao, en date du 21 décembre 2001 à Dakar.
L’article 2 dudit protocole stipule, en effet, dans son premier point qu’« aucune réforme substantielle de la loi électorale ne doit intervenir dans les six mois précédant les élections, sans le consentement d’une large majorité des acteurs politiques ».
Il est même précisé, dans le second point du même article, que « les élections à tous les niveaux doivent avoir lieu aux dates ou périodes fixées par la Constitution ou les lois électorales ».
Le seul hic est que la Cédéao traverse elle-même une grave crise, depuis que l’Alliance des Etats du Sahel (AES), qui regroupe le Niger, le Mali et le Burkina Faso, a décidé, le 28 janvier, de claquer la porte de l’organisation.
Des « préoccupations » à l’international
Le ministère des affaires étrangères français a timidement réagi à l’annonce du report de l’élection présidentielle au Sénégal.
Paris s’est contenté, dans un communiqué, d’appeler « les autorités à lever les incertitudes autour du calendrier électoral pour que les élections puissent se tenir dans le meilleur délai possible et dans le respect des règles de la démocratie sénégalaise ».
Washington s’est montré autrement plus acerbe. Le communiqué du Département d’Etat indique que « les Etats-Unis sont profondément préoccupés par les mesures prises pour repousser l’élection présidentielle du 25 février au Sénégal, et qui vont à l’encontre de la forte tradition démocratique ».
La porte-parole du Bureau des droits de l’Homme de l’Onu, Liz Throssell, a déclaré que l’organisation onusienne était « fortement préoccupée par le report de l’élection présidentielle au Sénégal ».
La question est maintenant de savoir ce que sera la situation dans ce pays d’Afrique de l’Ouest après le 2 avril, quand le mandat de Macky Sall sera arrivé, légalement, à échéance.
Paris s’est contenté, dans un communiqué, d’appeler « les autorités à lever les incertitudes autour du calendrier électoral pour que les élections puissent se tenir dans le meilleur délai possible et dans le respect des règles de la démocratie sénégalaise ».
Washington s’est montré autrement plus acerbe. Le communiqué du Département d’Etat indique que « les Etats-Unis sont profondément préoccupés par les mesures prises pour repousser l’élection présidentielle du 25 février au Sénégal, et qui vont à l’encontre de la forte tradition démocratique ».
La porte-parole du Bureau des droits de l’Homme de l’Onu, Liz Throssell, a déclaré que l’organisation onusienne était « fortement préoccupée par le report de l’élection présidentielle au Sénégal ».
La question est maintenant de savoir ce que sera la situation dans ce pays d’Afrique de l’Ouest après le 2 avril, quand le mandat de Macky Sall sera arrivé, légalement, à échéance.