Une défiance généralisée / Une gouvernance sans lisibilité

On ne gouverne plus comme avant. Ce n’est pas seulement une question d’outils ou de complexité. C’est d’abord une question de confiance perdue. Selon le rapport stratégique 2024-2025 de l’IRES, l’une des failles les plus profondes des systèmes contemporains de gouvernance n’est ni technique ni juridique : c’est la rupture du lien de légitimité entre les institutions et les citoyens.
Des institutions censées protéger, organiser, et orienter sont perçues comme lentes, opaques, voire indifférentes. Les gouvernements ne convainquent plus, les experts sont contestés, les médias accusés de connivence, et les organisations internationales d’impuissance.
Ce n’est pas un simple problème de communication. C’est un effondrement de la croyance dans la capacité des institutions à dire vrai, à agir pour le bien commun, et à se montrer responsables. Cette perte de foi s’explique par une accumulation de promesses non tenues, d’affaires de corruption, de traitements inégaux, mais aussi par un monde devenu illisible.
Le rapport pointe la multiplication des décisions prises sans concertation, dans des langages technocratiques déconnectés du vécu des populations. On parle de transition énergétique, de résilience ou de reconfiguration territoriale, mais les citoyens entendent surtout : coût, perte de repères, incertitude.
L’ironie, c’est que plus la gouvernance se complexifie, plus elle devient illisible. Et plus elle devient illisible, plus la défiance s’installe. Ce cercle vicieux crée un effet de "gouvernement zombie" : des structures actives sur le papier, mais inertes dans les esprits.
L’IRES souligne un facteur aggravant : la désinformation et l’ère de la post-vérité. Les citoyens ne savent plus qui croire, ni même s’il faut encore croire quelqu’un. Entre fake news virales, manipulations algorithmiques, et débats polarisés, la gouvernance se retrouve sans appui cognitif solide.
Dans ce contexte, l’autorité légitime est remplacée par l’émotion partagée, et le jugement rationnel par l’indignation collective. Les institutions, faute de confiance, perdent leur pouvoir de transformation. Gouverner devient alors un exercice de survie, et non de projection.
La solution ne viendra pas de l’autorité brute, ni de la verticalité retrouvée. Elle passe par la reconstruction patiente du lien de confiance, via la participation, la pédagogie, et la transparence radicale. Cela suppose de rendre les processus de décision lisibles, de rendre des comptes régulièrement, et d’impliquer les citoyens dans l’élaboration même des politiques.
Le rapport propose même une idée audacieuse : instituer des mécanismes de co-évaluation publique des politiques publiques, par des panels citoyens tirés au sort, accompagnés par des experts indépendants. Une manière de restaurer non seulement la confiance, mais aussi la dignité politique des citoyens.
Des institutions censées protéger, organiser, et orienter sont perçues comme lentes, opaques, voire indifférentes. Les gouvernements ne convainquent plus, les experts sont contestés, les médias accusés de connivence, et les organisations internationales d’impuissance.
Ce n’est pas un simple problème de communication. C’est un effondrement de la croyance dans la capacité des institutions à dire vrai, à agir pour le bien commun, et à se montrer responsables. Cette perte de foi s’explique par une accumulation de promesses non tenues, d’affaires de corruption, de traitements inégaux, mais aussi par un monde devenu illisible.
Le rapport pointe la multiplication des décisions prises sans concertation, dans des langages technocratiques déconnectés du vécu des populations. On parle de transition énergétique, de résilience ou de reconfiguration territoriale, mais les citoyens entendent surtout : coût, perte de repères, incertitude.
L’ironie, c’est que plus la gouvernance se complexifie, plus elle devient illisible. Et plus elle devient illisible, plus la défiance s’installe. Ce cercle vicieux crée un effet de "gouvernement zombie" : des structures actives sur le papier, mais inertes dans les esprits.
L’IRES souligne un facteur aggravant : la désinformation et l’ère de la post-vérité. Les citoyens ne savent plus qui croire, ni même s’il faut encore croire quelqu’un. Entre fake news virales, manipulations algorithmiques, et débats polarisés, la gouvernance se retrouve sans appui cognitif solide.
Dans ce contexte, l’autorité légitime est remplacée par l’émotion partagée, et le jugement rationnel par l’indignation collective. Les institutions, faute de confiance, perdent leur pouvoir de transformation. Gouverner devient alors un exercice de survie, et non de projection.
La solution ne viendra pas de l’autorité brute, ni de la verticalité retrouvée. Elle passe par la reconstruction patiente du lien de confiance, via la participation, la pédagogie, et la transparence radicale. Cela suppose de rendre les processus de décision lisibles, de rendre des comptes régulièrement, et d’impliquer les citoyens dans l’élaboration même des politiques.
Le rapport propose même une idée audacieuse : instituer des mécanismes de co-évaluation publique des politiques publiques, par des panels citoyens tirés au sort, accompagnés par des experts indépendants. Une manière de restaurer non seulement la confiance, mais aussi la dignité politique des citoyens.
Mais est-ce vraiment une crise de confiance… ou le symptôme d’une perte de sens ?
Ce que beaucoup appellent "défiance", c’est peut-être une prise de conscience radicale : les institutions actuelles ne sont plus adaptées au XXIe siècle. Peut-être faut-il oser les déconstruire pour en créer d'autres, plus souples, plus agiles, plus humaines. À vouloir réparer l’ancien, ne retarde-t-on pas l’émergence du nouveau ? La confiance ne se réinvente pas en consultant, mais en transformant. Et cela, peu de gouvernances en ont vraiment le courage.