Par Safaa KSAANI
Quoi qu’il advienne, quoiqu’en pensent la plèbe et le peuple des réseaux sociaux, la marque locale de génoise au chocolat qui se trouve aujourd’hui au centre d’un énorme buzz médiatique aura réussi un immense coup marketing. Surfant sur l’approche de la Saint Valentin, fête de l’amour pour laquelle l’engouement des Marocains ne fait que se confirmer année après année, cette marque a réussi à plonger l’opinion publique nationale dans un fascinant exercice d’introspection sentimentale et affective.
Les images et les messages, tendres mais politiquement et religieusement corrects, inscrits sur les emballages de cette douceur industrielle très populaire, ont généré une vague de réactions mitigées dignes d’être disséquées dans le cadre d’un projet d’étude sociologique sur le rapport des Marocains avec l’amour, la tendresse, l’affection et les sentiments en général.
Mais en attendant que nos vaillants sociologues veuillent bien s’y consacrer, force est de constater que dans le magma de réactions, c’est l’opprobre populaire et primaire qui l’emporte, tout en étant tempérée par quelques réactions éclairées de soutien et de compréhension de la démarche de cette marque. Ce qui laisse supposer que nous autres Marocains, pourtant connus pour être un peuple d’oralité relativement ouvert et tout aussi expressif en apparence, n’en demeurons pas moins de sombres taiseux lorsqu’il s’agit d’exprimer nos sentiments et notre affection, aussi chastes soient-ils.
Les images et les messages, tendres mais politiquement et religieusement corrects, inscrits sur les emballages de cette douceur industrielle très populaire, ont généré une vague de réactions mitigées dignes d’être disséquées dans le cadre d’un projet d’étude sociologique sur le rapport des Marocains avec l’amour, la tendresse, l’affection et les sentiments en général.
Mais en attendant que nos vaillants sociologues veuillent bien s’y consacrer, force est de constater que dans le magma de réactions, c’est l’opprobre populaire et primaire qui l’emporte, tout en étant tempérée par quelques réactions éclairées de soutien et de compréhension de la démarche de cette marque. Ce qui laisse supposer que nous autres Marocains, pourtant connus pour être un peuple d’oralité relativement ouvert et tout aussi expressif en apparence, n’en demeurons pas moins de sombres taiseux lorsqu’il s’agit d’exprimer nos sentiments et notre affection, aussi chastes soient-ils.
Cette pudibonderie surjouée en public, mais allégrement transgressée dans l’intimité, fait partie de nos plus importants marqueurs sociaux et culturels. Difficile à comprendre, à expliquer et de plus en plus souvent à accepter par les jeunes générations, elle est injustement assimilée à une sorte de schizophrénie collective de laquelle les anciennes générations ont longtemps et lâchement choisi de s’accommoder.
Mais ce n’est qu’en apparence, car les rouages socio-psychologiques d’un tel refoulement restent bien évidemment aussi complexes qu’impénétrables. Et ce n’est pas un buzz, aussi énorme soit-il, qui s’évaporera aussi vite qu’il n’est apparu, qui en percera le mystère et en dévoilera la quintessence.
Merci malgré tout à Merendina d’avoir tenté de faire avancer le schmilblick.
Rédigé par Safaa KSAANI sur L'Opinion
Mais ce n’est qu’en apparence, car les rouages socio-psychologiques d’un tel refoulement restent bien évidemment aussi complexes qu’impénétrables. Et ce n’est pas un buzz, aussi énorme soit-il, qui s’évaporera aussi vite qu’il n’est apparu, qui en percera le mystère et en dévoilera la quintessence.
Merci malgré tout à Merendina d’avoir tenté de faire avancer le schmilblick.
Rédigé par Safaa KSAANI sur L'Opinion