Coupe du Monde 2030, un tournant économique ou ​le risques d’une stratégie déséquilibrée


Rédigé par La Rédaction le Mercredi 19 Juin 2024

La co-organisation de la Coupe du Monde 2030 représente une opportunité historique pour le Maroc de renforcer son positionnement économique et de moderniser ses infrastructures. Alors que l'événement promet des retombées financières substantielles, estimées à environ 1,2 milliard de dollars, et une impulsion significative pour divers secteurs, il suscite également des débats quant à la nature et à l'impact des investissements qui seront réalisés. D'un côté, les perspectives de croissance et de développement sont saluées comme un levier économique majeur, tandis que de l'autre, des critiques émergent sur le risque d'une approche déséquilibrée favorisant le capital sur le social. Explorons ces deux perspectives contrastées, offrant un regard nuancé sur les promesses et les défis de cet événement mondial pour le royaume.



​Une opportunité économique majeure pour le Maroc

La co-organisation de la Coupe du Monde 2030 représente une chance exceptionnelle pour le Maroc de stimuler son économie. Les revenus attendus, avoisinant les 1,2 milliard de dollars, promettent d'impacter positivement divers secteurs du pays. Ce grand événement sportif engendrera de nombreux emplois pour les jeunes, boostera le tourisme, attirera des investissements significatifs et renforcera les infrastructures.

Les retombées bénéfiques se feront sentir bien avant le coup d'envoi et perdureront bien après la fin de la compétition. Le Maroc prévoit d'investir massivement dans les infrastructures, notamment les routes, les hôtels, les stades, et les transports aériens et maritimes, créant ainsi de nombreuses opportunités d'emploi.

De plus, l'afflux de touristes post-événement stimulera le marché de l'emploi local et contribuera à la croissance économique du pays. L'objectif ambitieux est de porter le produit intérieur brut (PIB) du Maroc à 260 milliards de dollars d'ici 2035, illustrant ainsi le potentiel de cette initiative pour le décollage économique du royaume.

​Les risques d’une stratégie capitaliste déséquilibrée

Malgré l'optimisme affiché, des voix critiques soulèvent des préoccupations importantes quant aux retombées réelles de la co-organisation de la Coupe du Monde 2030 pour le Maroc.

Les investissements massifs prévus risquent de favoriser une approche capitaliste axée principalement sur les infrastructures, avec des bénéfices attendus à moyen ou long terme, sans adresser les problèmes sociaux immédiats tels que le chômage déguisé et l'intégration des travailleurs du secteur informel.

En dépit des efforts pour attirer les touristes, des défis persistants comme la mendicité peuvent nuire à l'image du pays et limiter les gains escomptés. Une politique économique axée sur des investissements de grande envergure, notamment dans les infrastructures sportives, risque de négliger le développement social.

Les initiatives de couverture sociale et de construction d'hôpitaux, bien que positives, ne suffisent pas à elles seules.

L'économie marocaine pourrait continuer à générer des revenus, mais les bénéfices de ces politiques risquent de rester limités, avec une croissance économique nationale plafonnant à 3,5-4 %.

Le manque d'investissement dans le capital humain, en particulier dans les zones rurales qui représentent 40 % de la population, pourrait perpétuer la pauvreté, le chômage et la marginalisation. Pour un développement réellement inclusif, il est essentiel que le Maroc adopte une politique économique intégrant des mesures sociales robustes.




Mercredi 19 Juin 2024
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