Initialement programmé pour le vendredi 31 janvier au Centre culturel Boukmakh de Tanger, ce spectacle devait célébrer les œuvres de ces icônes du raï. L'idée, selon les organisateurs, était de promouvoir une vision artistique favorisant l'unité, la solidarité et le partage entre les cultures. Cependant, les familles des défunts ont exprimé leur désaccord, jugé intransigeant par certains, quant au lieu choisi pour l’événement.

Selon des observateurs, l'opposition des familles pourrait être motivée par des raisons personnelles, symboliques ou encore liées aux tensions entre les deux pays voisins ainsi qu'à la mémoire collective du raï. Pour ces familles, l’endroit où se déroule un hommage est tout aussi important que la manière dont il est organisé.

Malgré l'annulation, WAH PROD EVENT a su rebondir. Un autre concert est désormais en préparation, mettant cette fois en avant des artistes marocains du raï. Prévu à une date qui sera révélée le 29 janvier 2024, cet événement entend répondre aux attentes du public tout en respectant la volonté des familles. Une offre de remboursement ou de report des billets a également été proposée, témoignant d’une gestion professionnelle de la situation.

Cette annulation relance aussi un débat récurrent sur l'histoire de cet art si singulier ainsi qu'aux tensions entre les deux pays. Cheb Hasni, assassiné en 1994, et Cheb Akil, décédé en 2013, incarnent des légendes intemporelles du raï. Si leur musique a traversé les frontières, les émotions liées à leur mémoire restent profondément ancrées dans leur pays d'origine.