Solidaire avec les populations concernées, le Réseau souhaite contribuer aux efforts de relèvement et de reconstruction en soulignant les défis posés aux femmes, le rôle qu’elles peuvent jouer dans les phases de relèvement et reconstruction et proposer la mediation en tant qu’outil de promotion de ce rôle.
Comme dans toutes les crises, les femmes sont plus impactées par les conséquences des catastrophes naturelles que les hommes, en raison des inégalités déjà existantes. Plusieurs catastrophes naturelles à travers le monde illustrent cette réalité : « Lors du cyclone de 1991 qui avait fait 140 000 morts au Bangladesh, 90 % des victimes étaient des femmes et le pourcentage était de 70 % lors du tsunami de 2004.
Ces disparités existent aussi bien dans les pays pauvres que dans les pays riches, comme cela a été le cas aux Etats Unis lors de l’ouragan Katrina, ou se sont les afro-américains qui ont été les plus impactées et les femmes en première ligne.
Ces disparités existent aussi bien dans les pays pauvres que dans les pays riches, comme cela a été le cas aux Etats Unis lors de l’ouragan Katrina, ou se sont les afro-américains qui ont été les plus impactées et les femmes en première ligne.
Une réponse efficace à l’impact du récent séisme séisme d’Al Haouz au Maroc et des inondations en Libye nécessite tout d’abord une analyse genre de l’impact de ces catastrophes, des défis posés pour les femmes et le rôle qu’elles jouent déjà et peuvent jouer dans les phases de secours, de relèvement et de reconstruction.
Les expériences au niveau mondial ont démontré que les femmes sont confrontées à plusieurs défis dans la gestion des catastrophes, notamment :
• La vulnérabilité accrue aux risques et aux impacts des catastrophes, en raison des inégalités de genre et des normes culturelles qui limitent leur accès aux informations, aux ressources et aux opportunités.
• La sous-représentation dans les processus décisionnels et les mécanismes de coordination relatifs à la prévention, à la préparation, à la réponse et au relèvement face aux catastrophes.
• La discrimination et la violence basées sur le genre, qui peuvent s’aggraver pendant et après les catastrophes, affectant leur sécurité, leur santé et leurs droits.
• Le manque de reconnaissance et de soutien à leur rôle essentiel de prestataires de soins, d’éducatrices, d’agricultrices, d’entrepreneuses et d’actrices du changement dans leurs communautés.
Pour réduire les risques de catastrophe et promouvoir le développement durable, il est nécessaire de reconnaître et de renforcer le rôle des femmes dans la gestion des catastrophes, en garantissant leur participation et leur leadership dans les processus décisionnels, en protégeant leurs droits et en répondant à leurs besoins spécifiques. Les femmes ne sont pas seulement des victimes, mais aussi des agents de changement qui peuvent contribuer à la résilience et à la paix.
En tant que processus volontaire et confidentiel qui vise à résoudre des conflits ou des différends par le dialogue et la négociation, avec l’aide d’un tiers impartial, la médiation est un outil qui peut participer dans la promotion du rôle des femmes dans la gestion des catastrophes naturelles. Elle peut être envisagée à plusieurs niveaux :
• Au niveau préventif, la médiation peut contribuer à renforcer la participation des femmes aux processus de paix et de sécurité, en leur offrant un espace pour exprimer leurs besoins, leurs intérêts et leurs perspectives, et en favorisant leur inclusion dans les décisions qui affectent leur vie et leur communauté. La médiation peut aussi permettre de prévenir ou de réduire les tensions et les violences liées au genre, qui peuvent être exacerbées par les situations de crise.
• Au niveau réactif, la médiation peut aider à gérer les conséquences des catastrophes naturelles sur les femmes, en facilitant le dialogue entre les acteurs humanitaires, les autorités locales et les communautés affectées, en tenant compte des besoins spécifiques et des droits des femmes, et en soutenant leur accès aux ressources, aux services et à la protection. La médiation peut aussi favoriser la résilience des femmes face aux chocs et aux stress, en renforçant leur capacité à s’adapter, à se mobiliser et à se reconstruire.
• Au niveau transformatif, la médiation peut contribuer à promouvoir le rôle des femmes dans la reconstruction et le développement post-catastrophe, en encourageant leur participation aux processus politiques, économiques et sociaux, en soutenant leur leadership et leur autonomisation, et en veillant à ce que les questions de genre soient intégrées dans les politiques et les programmes. La médiation peut aussi contribuer à créer des conditions favorables à une paix durable et inclusive, en adressant les causes profondes des conflits et des inégalités, en promouvant le respect des droits humains et le dialogue interculturel, et en renforçant la confiance et la cohésion sociale.