Un appel à l’optimisme et à l’action, en faisant preuve à la fois de résilience et d’esprit d’initiative, c’est ainsi que l’on peut résumer le discours de SM le Roi à l’occasion du 23ème anniversaire de la fête du trône, dans son volet consacré aux difficultés internes et à la crise internationale auxquels doit faire face le Maroc.

Si les moyens déployés par les pouvoirs publics et le secteur privé sont bel et bien parvenus à susciter une certaine relance des activités productives, « cette embellie a été éphémère », précise le Souverain.

Et de cerner la situation post-covid en quelques mots : « Outre une modeste campagne agricole, des facteurs exogènes ont entraîné une envolée des prix de certains produits de première nécessité. C’est, d’ailleurs, un problème auquel aucun pays n’a échappé ».

Comme il s’agit d’atténuer l’impact de ces défis intérieurs et extérieurs sur la population en premier, les agriculteurs, terrassés par la sécheresse, ont bénéficié du soutien de l’Etat et les fonds consacrés à la Caisse de compensation, destinés à la subvention des produits de première nécessité, ont été multipliés par deux pour dépasser les 32 milliards de dirhams.

Un accent particulier a été, cependant, mis, dans le discours du Roi, sur la nécessité de « rester optimistes » et de focaliser sur « nos atouts » pour saisir les opportunités qu’offrent les actuels bouleversements de la carte géoéconomique mondiale.

On reconnaît un grand timonier en sa capacité à profiter des vents violents pour gonfler les voiles de son navire et aller de l’avant, au moment ou c’est plutôt la peur de la tempête qui paralyse l’équipage.

Le puissant séisme économique et financier qui a secoué le monde, suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février de l’année en cours, profile effectivement d’une profonde reconfiguration géopolitique et géoéconomique planétaire. Les premiers à en tirer profit seront forcément les mieux servis.

« Nous devons aussi tirer le meilleur parti des opportunités et des perspectives ouvertes par ces mutations pour drainer plus d’investissements, stimuler les exportations, promouvoir le produit national », a ainsi souligné le Roi.

Tout remodelage du système économique et financier international signifie nécessairement un processus de destruction créatrice, tel que décrit par l’économiste austro-américain, Joseph Schumpeter.

Autant la destruction d’un système financier international, basé sur l’asservissement par l’endettement, semble indispensable pour laisser place à l’épanouissement du potentiel des nations du grand Sud, au profit de leurs peuples, autant pareille annulation, à l’échelle nationale, doit être opérée contre les « entraves dressées à dessein par certains pour préserver leurs propres intérêts et réaliser des profits personnels », comme les a qualifiés le Souverain.

Avant d’ajouter que : « Ces agissements doivent être combattus ». Il est clair que le Roi perçoit lesdites entraves et ceux qui les dressent comme un mal à extirper du corps de la nation, pour que le Maroc et les Marocains puissent aspirer à un avenir meilleur.

Le 20 août, les Marocains vont fêter le 69ème anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple. C’est le devoir mémoriel de se rappeler qu’ensemble, le Roi et le peuple ont déjà extirpé le mal du colonialisme de leur territoire et récupéré la souveraineté.
Il serait peut être temps de répéter cet exercice salvateur, par ablation des tumeurs cancéreuses.