La proposition du président français d’élargir la lutte contre Daech au mouvement islamiste palestinien , une idée franchement et absolument saugrenue de Macron   a dérouté le monde arabe et  en Occident et contraint l’Élysée à rétropédaler.

Le président a vécu un grand moment de solitude, aucun pays n'ayant suivi son initiative de coalition internationale contre le Hamas sur le modèle de celle qui a servi et sévi contre Daech.

Après avoir proposé, lors de sa récente visite à Tel-Aviv et en Cisjordanie, que la coalition internationale contre Daech  puisse s'occuper également du Hamas le président français est bien conscient , quoique trop tard , qu'il était trop près du faux pas diplomatique. 

Macron a-t-il improvisé une fois sur place !? Ce qui est sûr, c'est qu'il a pris une initiative dont il n'avait parlé à personne et dont les modalités n'ont même pas été examinées  !

En mission au Proche -orient pour des objectifs de politique interne , le président français cherchait surtout à rebooster le poids diplomatique de la France, dont l'influence dans le monde est en net déclin et qui n'a plus le statut de puissance qu'en raison de ka dissuasion nucléaire dont elle dispose.

Lors de sa déclaration conjointe avec le Premier ministre israélien, Emmanuel Macron s'est montré plutôt succinct sur la forme de cette alliance. Dans un premier temps, il défendait un élargissement de la coalition au-delà de Daesh, pour y inclure le Hamas.

Quelques instants après la prise de parole, l'Élysée a précisé et nuancé les propos du président:
"Il s'agit de s'inspirer de l'expérience de la Coalition internationale contre Daech et voir quels aspects sont réutilisables contre le Hamas. Nous sommes donc disponibles pour réfléchir, avec nos partenaires et Israël, aux pistes d'actions pertinentes contre le Hamas".

Sauf que cette initiative , impraticable et irréalisable , avait de quoi agacer non seulement les américains mais également les pays arabes et même Israël.

On voit mal effectivement l'Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie combattre à Gaza aux côtés d'Israël contre le Hamas. Ces trois pays, ayant fait partie de la coalition internationale contre Daech, abritant des branches très influentes  des Frères musulmans, très proches du Hamas.

Et puis, surtout le Hamas n'est pas Daech et n'a absolument rien à voir avec les terroristes de l'État islamique ! Comme le précise le Washington Post, Joe Biden a échangé mardi avec le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman.

Leur discussion était plutôt centrée sur les "efforts diplomatiques plus larges pour maintenir la stabilité dans la région et empêcher le conflit de s'étendre". Une intervention n'apparaît pas comme privilégiée ou envisagée à ce stade.

Depuis cette annonce aucun dirigeant n'a pris la parole publiquement pour soutenir l'initiative française, y compris parmi les plus proches alliés de la France au sein de l'Union européenne.

Ainsi, le rétropédalage de l'Elysée a été brusque et rapide car avec cette initiative qu'aucun pays n'a jugé bon de suivre , la France a fait cavalier seul. Allons bon , le ridicule ne tue point mais qui ne tente rien n'a rien.

Quoiqu'en diplomatie , le tact c'est de savoir jusqu'où il ne faut pas aller trop loin ! 

HFF