Par Dr Samir Belahsen
« Jamais la violence, l'inégalité, l'exclusion, la famine, et donc l'oppression économique n'ont affecté autant d'êtres humains dans l'histoire de la terre et de l'humanité. »
Jacques Derrida
« Un édifice bâti sur l'inégalité, la lutte, et l'exploitation est irrémédiablement condamné à s'écrouler. »
Moses Isegawa
Jacques Derrida
« Un édifice bâti sur l'inégalité, la lutte, et l'exploitation est irrémédiablement condamné à s'écrouler. »
Moses Isegawa
Durant les quatre dernières décennies, les réussites économiques de la République populaire de Chine, indéniables, se sont accompagnées de fortes inégalités, entre provinces, entre villes et campagnes, mais aussi au sein même des villes. Pourtant, la croissance était là, le développement profitait bien à la population et la réduction du pourcentage de la population pauvre est bien réelle.
Entre 1980 et 2019, il y aurait 600 millions de Chinois qui seraient sortis de la pauvreté. C’est-à-dire qu’ils ont juste dépassé 1,25 USD de revenu par jour.
C’est qu’en Chine, les inégalités sociales sont intimement liées à la croissance, on estime que plus la croissance était forte, plus les inégalités se creusaient. C’est que les revenus les plus forts augmentaient plus vite que les revenus modestes.
Le coefficient de Gini est un indicateur qui mesure l’inégalité des revenus certes imparfait mais qui donne la tendance. Sur une échelle de 0 à 1, plus on est proche de zéro plus on a affaire à un pays égalitaire.
En 2016, il était à 0,461 pour la Chine alors qu’il n’était que de 0,3 en 1980. Les pays les plus égalitaires sont plus proches de 0,2 le Danemark, la Suède ou le Japon contre 0,6 pour les plus inégalitaires le Brésil, le Guatemala et le Honduras. Les Etats unis étaient à 0.39 en 2019. Au Maroc, il était à 0.395 en 2013 il serait passé en 2018 à 0.357.
Il y a encore aujourd’hui, en Chine, une grande différence de revenu entre les zones urbaines et les zones rurales, les provinces côtières des provinces intérieures.
Deux éléments ont permis jusqu’à présent de stabiliser ces inégalités :
Ces programmes restent largement insuffisants. La Chine aurait tout intérêt à les revoir dans le sens de l’élargissement surtout dans les provinces intérieures et dans le péri-urbain pour éviter la multiplication des mouvements sociaux.
Dans sa course vers le statut de superpuissance, la Chine aura-t-elle le temps et les moyens de régler la question des inégalités ?
Pourrait-elle le faire sans accorder plus de liberté ?
La classe moyenne qui s’élargit de plus en plus sera à mon avis de plus en plus exigeante à ce niveau.
Quand j’avais osé prévoir la réussite de l’occident dans cette course au statut de puissance dominante, c’est que pour moi les démocrates Américains ne perdent plus de temps pour asseoir la domination Américaine. Les alliances préalables sont déjà mises en chantier : le conseil de coopération du Golf, l’Europe, la Turquie-Egypte, la Corée-Japon… Les diplomates Américains sont à l’œuvre et l’orientation parait plus claire, les alliés doivent travailler ensemble, ils doivent régler leurs différends et vite dans l’intérêt de la cause.
Biden s’est réuni, en visioconférence avec les chefs d’Etat du Japon, de l’Australie et de l’Inde. Ce sont les pays du fameux Quad, dialogue quadrilatéral pour la sécurité.
Blinken a fait le déplacement au Japon et en Corée du sud et Sullivan s’est entretenu avec les Européens qui comptent : Britanniques, Allemands et Français.
La cause serait dorénavant d’asseoir durablement la domination idéologique de l’occident et de réduire les avantages compétitifs et les ambitions de la Chine.
Quant à la Russie, les stratèges démocrates n’ont pas l’ambition de la décrocher la Russie de son alliance avec le concurrent Chinois. La solution Kissinger n’est plus à l’ordre du jour.
Par ailleurs, on verra bientôt des dossiers refaire surface : les droits de l’homme, les ouigours, le Tibet…d’autres inégalités qui minent la Chine que l’occident pourrait activer au moment opportun.
Entre 1980 et 2019, il y aurait 600 millions de Chinois qui seraient sortis de la pauvreté. C’est-à-dire qu’ils ont juste dépassé 1,25 USD de revenu par jour.
C’est qu’en Chine, les inégalités sociales sont intimement liées à la croissance, on estime que plus la croissance était forte, plus les inégalités se creusaient. C’est que les revenus les plus forts augmentaient plus vite que les revenus modestes.
Le coefficient de Gini est un indicateur qui mesure l’inégalité des revenus certes imparfait mais qui donne la tendance. Sur une échelle de 0 à 1, plus on est proche de zéro plus on a affaire à un pays égalitaire.
En 2016, il était à 0,461 pour la Chine alors qu’il n’était que de 0,3 en 1980. Les pays les plus égalitaires sont plus proches de 0,2 le Danemark, la Suède ou le Japon contre 0,6 pour les plus inégalitaires le Brésil, le Guatemala et le Honduras. Les Etats unis étaient à 0.39 en 2019. Au Maroc, il était à 0.395 en 2013 il serait passé en 2018 à 0.357.
Il y a encore aujourd’hui, en Chine, une grande différence de revenu entre les zones urbaines et les zones rurales, les provinces côtières des provinces intérieures.
Deux éléments ont permis jusqu’à présent de stabiliser ces inégalités :
La migration interne avec d’importants transferts (plus de 250 millions de Chinois ont migré vers les villes) Le Dibao, une série de programmes gouvernementaux de revenu « universel », d’assurances maladie, un programme de retraite…
Ces programmes restent largement insuffisants. La Chine aurait tout intérêt à les revoir dans le sens de l’élargissement surtout dans les provinces intérieures et dans le péri-urbain pour éviter la multiplication des mouvements sociaux.
Dans sa course vers le statut de superpuissance, la Chine aura-t-elle le temps et les moyens de régler la question des inégalités ?
Pourrait-elle le faire sans accorder plus de liberté ?
La classe moyenne qui s’élargit de plus en plus sera à mon avis de plus en plus exigeante à ce niveau.
Quand j’avais osé prévoir la réussite de l’occident dans cette course au statut de puissance dominante, c’est que pour moi les démocrates Américains ne perdent plus de temps pour asseoir la domination Américaine. Les alliances préalables sont déjà mises en chantier : le conseil de coopération du Golf, l’Europe, la Turquie-Egypte, la Corée-Japon… Les diplomates Américains sont à l’œuvre et l’orientation parait plus claire, les alliés doivent travailler ensemble, ils doivent régler leurs différends et vite dans l’intérêt de la cause.
Biden s’est réuni, en visioconférence avec les chefs d’Etat du Japon, de l’Australie et de l’Inde. Ce sont les pays du fameux Quad, dialogue quadrilatéral pour la sécurité.
Blinken a fait le déplacement au Japon et en Corée du sud et Sullivan s’est entretenu avec les Européens qui comptent : Britanniques, Allemands et Français.
La cause serait dorénavant d’asseoir durablement la domination idéologique de l’occident et de réduire les avantages compétitifs et les ambitions de la Chine.
Quant à la Russie, les stratèges démocrates n’ont pas l’ambition de la décrocher la Russie de son alliance avec le concurrent Chinois. La solution Kissinger n’est plus à l’ordre du jour.
Par ailleurs, on verra bientôt des dossiers refaire surface : les droits de l’homme, les ouigours, le Tibet…d’autres inégalités qui minent la Chine que l’occident pourrait activer au moment opportun.