Le dix‑sept avril 2025, OpenAI a discrètement hissé le rideau sur deux nouveaux moteurs de raisonnement dans ChatGPT : o3, la locomotive surpuissante, et o4‑mini, le wagon ultraléger mais nerveux. Cette double arrivée marque un tournant : pour la première fois, tous les abonnés Plus, Pro et Team peuvent utiliser des modèles capables de penser avec des images, en les intégrant directement dans leur chaîne de réflexion. Autrement dit, il ne s’agit plus seulement de décrire un diagramme : les nouveaux cerveaux savent zoomer, pivoter, déchiffrer des schémas ou des croquis griffonnés sur un tableau blanc, puis en déduire un raisonnement complet.

Laboratoire d’idées surboosté, o3 se targue d’être le meilleur modèle de raisonnement d’OpenAI. Il domine les benchmarks de mathématiques, de code et de science, à tel point qu’il commence à chasser sur les terres des suites bureautiques spécialisées. Son atout majeur ? Un accès natif à toute la panoplie d’outils de ChatGPT : recherche web, Python, génération ou analyse d’images et même lecture de fichiers PDF. En pratique, un architecte peut télécharger le plan d’un immeuble, demander un calcul de charges, puis réclamer un résumé prêt à être envoyé au client, le tout sans quitter la même fenêtre.
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Si o3 dégaine la puissance, o4‑mini joue la carte de la frugalité. Ce « mini » compense sa petite taille par une efficacité redoutable : il surpasse déjà son prédécesseur o3‑mini en analyse de données et en rédaction non technique, tout en restant deux à trois fois moins coûteux en crédits d’API. Ses performances impressionnent jusqu’aux développeurs : sur l’épreuve AIME 2025, il atteint plus de 92 % de bonnes réponses, un score jusque‑là réservé aux modèles géants.

Pour les journalistes, ces modèles ouvrent la voie à l’analyse d’infographies en temps réel : un graphe exporté au format PNG devient une mine de données prête à être commentée. Dans la santé, un dermatologue peut demander un premier tri d’images cutanées avant de valider lui‑même le diagnostic. Dans l’enseignement, un enseignant soumet une capture d’écran d’un problème de géométrie ; ChatGPT le résout, en explique chaque étape et propose un exercice d’approfondissement.
Et demain ?

OpenAI prépare déjà la relève : les anciens modèles o1 et o3‑mini seront progressivement retirés, laissant place à une galaxie de variantes « mini‑high » et « pro ». Cette course à la multimodalité accélère la concurrence entre laboratoires, attise les débats sur le coût énergétique de l’IA et pose de nouvelles questions éthiques, notamment en matière de contenu sensible – un domaine où OpenAI a promis des garde‑fous renforcés. Une chose est sûre : l’ère du texte‑seul touche à sa fin. Et l’image, jadis simple illustration, devient désormais un argument logique de première classe.