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Chantier naval marocain : quand Casablanca rêve de titiller les géants des mers

Après l’automobile, le Maroc lève l’ancre vers l’industrie navale


Rédigé par La Rédaction le Samedi 26 Avril 2025

Le Maroc prépare à Casablanca le plus grand chantier naval d'Afrique, visant cent navires d’ici 2040 pour devenir un hub industriel entre Europe et Amériques.



Un littoral sous-exploité… bientôt réveillé ?

Qui aurait cru que le Maroc, après avoir conquis l’industrie automobile, rêverait de se mesurer aux grands chantiers navals du monde ? Et pourtant, c’est bien ce qui se prépare sur les rives de Casablanca. Avec ses trois mille cinq cents kilomètres de côtes et ses quarante-trois ports, dont quatorze commerciaux, le Royaume semble vouloir convertir son gigantesque espace maritime — plus d'un million deux cent mille kilomètres carrés — en un véritable moteur de croissance industrielle.

Profitant de cette géographie bénie, les autorités ont discrètement mais fermement élaboré un plan de mise à niveau des infrastructures portuaires, tout en déployant un répertoire de projets navals et en prévoyant des incitations financières pour attirer les investisseurs, petits et grands.


​Casablanca, futur géant maritime africain

C’est au port de Casablanca que s’érige le projet phare : un chantier naval titanesque qui ambitionne de devenir le plus vaste d’Afrique. Sur deux cent dix mille mètres carrés — soit trente terrains de football —, s’étendra le New Casablanca Port Shipyard, doté d’une forme de radoub de deux cent quarante-quatre mètres de long pour quarante de large, et surtout, d’un élévateur vertical capable de manipuler des mastodontes de neuf mille tonnes.

Trois cents millions de dollars seront investis pour donner vie à ce rêve. L’objectif est clair : construire cent navires d’ici 2040, tout en offrant des services de réparation et maintenance pour les flottes commerciales et militaires. Avec ce chantier, Rabat ne cache pas son ambition : défier la suprématie espagnole en Méditerranée et imposer Casablanca comme un hub industriel majeur entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques.

​Appel mondial et alliances stratégiques

À la manœuvre, l’Agence nationale des ports (ANP), qui exige des opérateurs candidats dix ans d'expérience dans des chantiers équivalents. La concession d’exploitation, elle, est prévue pour trente années. Autant dire que le royaume mise sur le long terme.

Le Maroc regarde aussi vers l’Asie : en novembre 2024, Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, s’est rendu au siège du géant HD Hyundai Heavy Industries en Corée du Sud, pour explorer des pistes de coopération. Dans cette course, Naval Group, fleuron français de la construction navale, aurait également manifesté son intérêt.

​Le Maroc réécrit son récit industriel

Ce tournant maritime est tout sauf anodin. Derrière les infrastructures, c’est une nouvelle vision industrielle que Rabat veut imposer : répéter dans le naval le succès de l’automobile, un secteur où le Royaume est passé en vingt ans du néant au statut de champion continental. Cette fois, l’ambition est de construire un triptyque maritime, technologique et géostratégique solide. Casablanca, symbole d’une Afrique qui ne se contente plus d’embarquer les rêves des autres, veut désormais forger les siens en acier.

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Samedi 26 Avril 2025

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