Un littoral sous-exploité… bientôt réveillé ?
Qui aurait cru que le Maroc, après avoir conquis l’industrie automobile, rêverait de se mesurer aux grands chantiers navals du monde ? Et pourtant, c’est bien ce qui se prépare sur les rives de Casablanca. Avec ses trois mille cinq cents kilomètres de côtes et ses quarante-trois ports, dont quatorze commerciaux, le Royaume semble vouloir convertir son gigantesque espace maritime — plus d'un million deux cent mille kilomètres carrés — en un véritable moteur de croissance industrielle.
Profitant de cette géographie bénie, les autorités ont discrètement mais fermement élaboré un plan de mise à niveau des infrastructures portuaires, tout en déployant un répertoire de projets navals et en prévoyant des incitations financières pour attirer les investisseurs, petits et grands.
Casablanca, futur géant maritime africain
Trois cents millions de dollars seront investis pour donner vie à ce rêve. L’objectif est clair : construire cent navires d’ici 2040, tout en offrant des services de réparation et maintenance pour les flottes commerciales et militaires. Avec ce chantier, Rabat ne cache pas son ambition : défier la suprématie espagnole en Méditerranée et imposer Casablanca comme un hub industriel majeur entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques.
Appel mondial et alliances stratégiques
Le Maroc regarde aussi vers l’Asie : en novembre 2024, Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, s’est rendu au siège du géant HD Hyundai Heavy Industries en Corée du Sud, pour explorer des pistes de coopération. Dans cette course, Naval Group, fleuron français de la construction navale, aurait également manifesté son intérêt.