Etat d'urgence météorologique.
Jeudi dernier au matin , plusieurs écoles privées de la Métropole envoyaient des mails aux parents d'élèves pour qu'ils viennent récupérer leurs bambins. Mais avec le déluge qui continuait de s'abattre sur la ville , mardi dernier après cinq heures de précipitations , on avait pu constater l'ampleur des dégâts avec des égouts submergés et au bord de l'explosion , des quartiers inondés , une circulation perturbée voire carrément à l'arrêt et des milliers de Bidaouis qui n'ont pas pu rentrer chez eux normalement et d'autres qui n'avaient plus vraiment de chez eux .
Pour qui sonne le glas ?
La ville était carrément paralysée avec des coupures de courant , des écoles fermées et des averses orageuses qui ont provoqué un véritable naufrage .
Une situation contre laquelle la mobilisation de la Lydec et les prétendues réunions d'urgence des autorités n'ont rien pu .
Et il n'en fallait pas plus pour provoquer des scènes de panique chez les ménages désemparés et pris au dépourvu par ces intempéries exceptionnelles .
Après les trois maisons qui se sont effondrés à Derb Moulay Chérif , ce sont certainement des centaines de demeures qui menacent ruine dans la médina et Lahjajma : autant dire que le cauchemar des casablancais n'est pas fini puisque la hantise de nouveaux effondrements est une menace de mort qui va longtemps peser sur de nombreux ménages . Sans parler des cimetières complètement inondés avec des scènes difficilement supportables pour les familles des morts récemment ensevelis !
Après les colères Royales, la colère du Ciel .
Après les colères Royales , voici venu le temps de la colère du Ciel et de la malédiction divine .
Pour Rappel , le 26 septembre 2014, Sa Majesté Le Roi avait présidé la cérémonie de signature de 10 conventions pour la réalisation des projets de développement du Grand Casablanca. Les budgets alloués étaient de 30 milliards de dirhams, pour faire de la ville une destination attractive pour les investissements internationaux. Six ans plus tard , on s'aperçoit que rien n'a été accompli . Qui est responsable de cette situation et qu'attend- on pour sévir ?
A un certain moment , il faudra faire le bilan et le point sur les échecs et les retards dans la réalisation de ces projets, en déplorant les failles et défaillances structurelles de la métropole, mises à nu notamment par le déluge des pluies torrentielles et par l'incurie des autorités .
Le comble, c'est alors que des quartiers étaient complets inondés , les autorités locales et les élus étaient aux abonnés absents et ont abandonné les populations prises au dépourvu .
Le maire de Casablanca n'a pensé convoquer une réunion d'urgence que le vendredi comme si justement il n'y avait aucune urgence , quant au Wali ce n'est que le samedi qu'il sortira de sa léthargie .
Alors , pour qui sonne le glas !?
Il sera très dur aux populations de refaire confiance aux élus , même si le mal est fait et que les citoyens laissés pour compte n'ont absolument pas le choix , mais tout le monde aura compris et constaté la mauvaise foi des " irresponsables" qui ont choisi de faire porter le chapeau à la Lydec afin d'esquiver la colère des casablancais par rapport à leur rôle dans la ville.
Casanegra, où la face cachée et obscure de Casablanca , a révélé des disparités incroyables dans une ville qui survit à plusieurs vitesses. Une ville qui a mal à ses quartiers périphériques surpeuplés et pas seulement !
A l'heure où la Métropole tente de panser ses blessures , il faudra admettre qu'il n'y a que la vérité qui blesse .
Cachez -moi ce désespoir et cette misère que je ne saurais voir .
Par Hafid Fassi Fihri