Historiquement, les mototaxis étaient principalement visibles dans des zones névralgiques comme Garage Allal ou Sbata. Ces quartiers, connus pour leur dynamisme commercial et leur congestion chronique, ont longtemps servi de terrain fertile pour cette activité. Cependant, face à une demande croissante et à un réseau de transports publics souvent saturé, les mototaxis gagnent du terrain et s'aventurent désormais sur les grandes artères de Casablanca.

Cette expansion s'explique en grande partie par la crise de l'emploi qui sévit dans la ville. De nombreux jeunes, confrontés à un marché du travail stagné, se tournent vers cette activité comme source de revenus. Munis de scooters ou de motos légères, ces nouveaux chauffeurs de taxi offrent une alternative rapide et flexible aux traditionnels taxis et autobus souvent englués dans le trafic casablancais.

Le manque de transports en commun efficaces est un autre facteur clé de cette prolifération. Les habitants de Casablanca, excédés par les retards fréquents et les conditions parfois précaires des transports publics, voient dans les mototaxis une solution pratique et immédiate. En effet, ces véhicules à deux roues ont l'avantage de pouvoir se faufiler à travers les embouteillages, offrant ainsi des trajets plus rapides et plus prévisibles.

De plus, les mototaxis répondent à une demande de mobilité accrue dans une ville en constante expansion. Avec l'émergence de nouveaux quartiers résidentiels et commerciaux, la pression sur le réseau de transports traditionnels ne fait qu'augmenter. Les mototaxis permettent ainsi de désengorger partiellement ce réseau en offrant une alternative viable pour les trajets courts et moyens.

La régulation de ce nouveau mode de transport reste un enjeu majeur. Les autorités locales doivent encore définir un cadre légal clair pour encadrer cette activité, garantir la sécurité des passagers et des conducteurs, et intégrer les mototaxis dans le système de transport urbain de manière harmonieuse.

En dépit de ces défis, le phénomène des mototaxis à Casablanca illustre la capacité d'adaptation et l'ingéniosité des citoyens face aux problèmes urbains contemporains. En fournissant des solutions pragmatiques à des problèmes complexes tels que le chômage et les transports, les mototaxis incarnent une forme de résilience urbaine. Si bien régulée et intégrée, cette initiative pourrait bien transformer durablement le paysage des transports dans la capitale économique du Maroc.

Ainsi, le boom des mototaxis à Casablanca n'est pas simplement une tendance passagère, mais bien une réponse innovante et nécessaire aux défis de l'emploi et de la mobilité urbaine.