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COP29 en Azerbaïdjan : Un sommet de plus pour des promesses creuses ?


Rédigé par La Rédaction le Jeudi 14 Novembre 2024

Ce sont les conférences des Parties (États signataires) à la CCNUCC : Conferences of the Parties (COP). Elles se tiennent chaque année depuis 1995. La seule exception concerne la COP26 reportée d'un an en raison de la pandémie de Covid-19. En amont de chaque COP, une pré-COP est organisée.



La COP29 pourrait-elle enfin changer cette dynamique ?

La COP29, organisée du 11 au 22 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan, sera-t-elle une étape décisive ou un rendez-vous de plus marqué par des promesses inabouties ? Chaque année, les Nations unies rassemblent les pays pour échanger sur les efforts de réduction des gaz à effet de serre (GES), mais les engagements pris sont-ils vraiment tenus ? En s'inspirant de l’Accord de Paris de 2015, les États se sont engagés à fixer des objectifs de réduction, mais sans contrainte légale. Si un pays échoue à atteindre ses cibles, aucune sanction ne l’attend.

Cette absence de sanctions interroge sur l'efficacité de ces conférences. Les contributions nationales, bien que publiquement annoncées, restent théoriques pour beaucoup. Des pays comme le Canada ont mis en place des lois internes, fixant des objectifs comme une réduction de 40 à 45 % de leurs émissions d’ici 2030. Pourtant, sans contrôle global contraignant, même de telles initiatives peuvent perdre de leur impact. 

Limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C est devenu un objectif symbolique pour prévenir des désastres irréversibles. Aujourd'hui, la température mondiale est déjà en hausse de 1,3 °C par rapport aux niveaux préindustriels. Si la barre des 1,5 °C est franchie, des systèmes comme l’Arctique, les récifs coralliens et même les courants océaniques pourraient être irréversiblement affectés. En 2015, les États avaient accepté de limiter le réchauffement sous les 2 °C, avec l’ambition de rester à 1,5 °C. Mais en l’absence de mesures contraignantes, ces engagements restent fragiles.

Le dernier rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) montre un écart préoccupant entre les promesses et la réalité. En supposant que chaque pays respecte ses engagements, la Terre pourrait atteindre un réchauffement de 2,4 à 2,6 °C. Dans les faits, l’inaction collective nous place plutôt sur une trajectoire de 2,9 °C, avec des conséquences graves pour les écosystèmes et les populations vulnérables. Alors, cette transparence permet-elle vraiment d’agir ou ne fait-elle que souligner notre impuissance ?

Atténuation et adaptation : des solutions ou des pansements ?

Face à cette inertie, deux concepts ont pris de l’ampleur : l'atténuation et l'adaptation. L'atténuation vise à limiter les futures émissions de GES, tandis que l'adaptation prépare les sociétés aux conséquences du réchauffement, comme les inondations et les sécheresses. Bien que des fonds aient été mis en place pour soutenir ces initiatives dans les pays en développement, ces derniers expriment un profond mécontentement. Les aides existantes ne couvrent pas les pertes déjà subies, comme l'illustre l'exemple du Pakistan, frappé par des inondations en 2022.

Les pays développés, qui ont historiquement contribué aux émissions de CO2 depuis la révolution industrielle, reconnaissent partiellement leur responsabilité dans la crise. Cependant, le concept de « pertes et préjudices »—qui propose une compensation financière des pays les plus pollueurs envers les nations plus pauvres—reste controversé. Bien qu'un fonds dédié à cette cause ait été instauré en 2023, les discussions pour sa mise en œuvre traînent. La COP29 abordera cette question cruciale, mais les besoins financiers sont estimés à plusieurs centaines de milliards de dollars, une somme que les mécanismes actuels peinent à atteindre.

Alors que la planète s'emballe et que les catastrophes climatiques se multiplient, le scepticisme envers ces sommets est grandissant. Si la COP29 échoue à imposer des mesures concrètes, elle risque d’être perçue comme un événement symbolique dénué d'impact réel. Le monde peut-il continuer à tolérer une inertie où les promesses remplacent les actions ? La responsabilité des nations, et surtout celle des pays les plus industrialisés, sera scrutée de près.

Pour les observateurs marocains, la question est brûlante. Le Maroc, tout en ayant fait des progrès notables en matière de transition énergétique, doit faire face aux impacts directs du changement climatique sur ses ressources en eau et son agriculture. Le moment est venu pour que la COP29 apporte plus que des engagements vagues et ouvre la voie à des actions concrètes.

En définitive, la COP29 représente une chance unique d’inverser la tendance actuelle. Mais si ce sommet se résume à un simple exercice de communication, l’avenir climatique s’assombrira davantage. Bakou, cette année, peut-elle devenir le lieu d’un tournant ou sera-t-elle l’ombre d'une promesse non tenue ?

 

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Jeudi 14 Novembre 2024

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